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Bien choisir son berger allemand
 

De ce choix dépend les douze prochaines années.

Bien choisir son chien et son éleveur

 

Si vous êtes actuellement en train de lire ces lignes c’est que vous envisagez probablement d’acquérir un Berger Allemand. Si vous êtes encore dans le doute, si vous vous demandez si cette race est faite pour vous, si ce sera un mâle ou une femelle, voici quelques questions à vous poser avant de vous demander quel chiot dans une portée.

 

Est-ce-que je souhaite un chien de grande taille ?

 

Le berger allemand est un chien de taille moyenne, pour les femelle, à grande, pour les mâles, qui oscille entre 55 et 65 cm et 25 à 40kg selon le sexe. Pour imager cela : Un mâle collera sa tête à hauteur de hanche tandis que la tête d’une femelle atteindra la mi-cuisse.

 

Est-ce-que je souhaite un chien actif ?

 

bien choisir son chien

Le jeu de rôle de “la proie et du prédateur”

Comme toutes les races bergères, le berger allemand a été sélectionné à l’origine pour conduire et garder les troupeaux. Il est animé par sa génétique c’est à dire par des pattern-moteur plus ou moins sensibles aux stimulations et plus ou moins intenses en matière d’expression. Cela fait qu’il a des besoins comportementaux importants voire très important chez certains sujets. Il a besoin d’utiliser et d’entretenir sa musculature au travers d’activités physiques, d’utiliser et d’entretenir ses sens affutés au travers d’activité d’exploration, d’utiliser et d’entretenir ses prédispositions à la conduite et à la garde au travers d’activités codées et encadrées de poursuite, de saisie et de défense selon un planning qui ne néglige pas pour autant ses autres besoins sociaux, affectifs et de développement.

A défaut de possibilités d’exploiter ce potentiel le berger allemand risque de se tourner de lui même par ennui vers des activités de substitution. 

 

Est-ce-que je souhaite un chien dissuasif et rassurant ?

 

La réputation du berger allemand le précède dans ce domaine bien que ce ne soit pas toujours dans le bon sens. Sachez qu’un chien ne devient jamais autre chose (sauf pathologie) que ce que ses maîtres en ont fait volontairement, maladroitement ou inconsciemment. Il est légitime de souhaiter se sentir en sécurité et on ne peut plus traditionnel de prendre un chien pour cela. C’est un des premiers rôles qui leur a été dévolus. Pour autant, pour le bien de son animal, celui de ses voisins, de ses amis, de sa famille et le sien sur le plan judiciaire il est du devoir de chaque maître d’un chien à vocation de garde de lui inculquer clairement les limites de son rôle afin de ne pas en faire une arme échappant au contrôle.

Le berger allemand est très facile à éduquer et s’investit dans ce qu’il fait si cela provoque la satisfaction de son maître car c’est une “éponge” ayant tendance à un attachement extrême pour sa famille. C’est un atout lorsque l’on emploie à bon escient sa capacité d’apprentissage, son désir de veiller sur ses proche et d’être affecter à un poste dans le foyer. Par contre cela peut devenir un réel handicap si on ignore comment, pourquoi, quand et avec qui il apprend ! Connaître ce qui stimule et l’encourage à reproduire un comportement est primordial à notre sens de même que savoir aussi ce qui nous motive en tant que maître à être accompagné et protégé par un tel chien dans notre for intérieur car lui le découvrira et y verra sa mission. Dites vous qu’avec un berger allemand, ce qui vous met en colère le met en colère, ce qui vous fait peur lui fait peur, vos amis sont ses amis mais vos ennemis sont également ses ennemis  et il les identifie comme tel en fonction de vos vraies intentions à leur égard.

 

Est-ce-que je souhaite un berger allemand pour la compagnie, la reproduction, les expositions ou encore les sports canins ?

 

Bien choisir son chien et son éleveurC’est une question importante à se poser pour bien choisir son chien car elle permet de se diriger vers les élevages qui se sont en quelque sorte “spécialisés” dans le type de chien recherché. Chez le Berger Allemand il existe littéralement deux grandes familles : les bergers allemands dits de morphologie (BAM) qui subissent une sélection sur les caractéristique physiques pour coller au standard et les bergers allemands dits de travail (BAT) qui sont reproduits dans le but de briller dans des disciplines telles que le RCI, le Ring, le Pistage … ou d’exceller en utilisation pratique (recherche de personnes, chien d’intervention etc.).  Au sein de ces deux familles de chiens, et donc d’éleveurs, certains font des résultats une priorité absolue et une justification de leurs choix même si manifestement ils s’égarent.

Au Val de la Petite Creuse nous nous sommes “spécialisés” dans la race du berger allemand destiné à la compagnie et accessoirement aux loisirs ; nous travaillons donc à partir des lignées dites de morphologie en cherchant à obtenir des chiens capables d’accompagner leurs maîtres dans leurs activités, très amicaux envers l’homme et s’accommodant facilement d’un environnement et d’un mode de vie familial. Cela signifie que nos chiens ne conduiront pas, à quelques exceptions près, leurs maîtres sur les podiums que ce soit en exposition ou en concours d’utilisation.

Pour distinguer les éleveurs les uns des autres et se tourner vers celui qui s’est donné les moyens de vous donner satisfaction – qui élève des chiots conformes à vos attentes à vous – quelques questions ciblées s’imposent :

→ Avec quelles lignées travaillez vous ?

→ Avez-vous produit beaucoup de champions (de beauté ou de travail) à savoir que la “championnite” va de pair avec les excès de type et relègue les intérêts de l’acheteur au second plan ?

→ Etes-vous spécialisé dans une discipline ? à savoir que chacune requiert des capacités différentes et que ces capacités seront les priorités de l’éleveur même si elles sont contradictoires avec la vie que vous comptez offrir à votre Berger Allemand (comme les capacités à poursuivre et saisir une proie dans les disciples avec mordant).

→ Peut-on voir où grandissent vos chiots ? sachant que leur environnement doit ressembler à votre environnement. Que deviennent vos retraités ? sachant que cela en dit long sur la considération comme animal ou comme … outils de production 🙁  etc etc.

C’est évidemment une question importante à se poser avant la prise de contact avec l’éleveur car s’il est sérieux il vous demandera quelles sont vos attentes, ce que voulez vous faire avec votre chien, quel est votre mode de vie. Toujours s’il est sérieux, il vous conseillera un élevage davantage orienté vers vos besoins si lui même ne l’est pas ou vous recommandera une autre race si le Berger Allemand n’est pas fait pour vous.

 

Comment choisir le chiot le plus adapté à mes projets ?

 

Le choix du type d’élevage étant fait, le choix d’un éleveur en particulier aussi, la question du sexe tranchée il reste à déterminer quel chiot au sein d’une portée respectera le mieux le cahier des charges. C’est à nouveau les attentes qui doivent guider, d’où la nécessité de les clarifier de les exprimer clairement à l’éleveur. Sans attentes connues et exposées les conseils ne servent à rien !

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Le jeu de rôle de “la protection de ses ressources”

Sur la toile fleurissent de nombreuses pages proposant des méthodes pour choisir un chiot du genre prenez celui qui vient vers vous, rejetez celui qui vous mordille les doigts lorsque vous le retournez sur le dos, évincez celui qui sursaute aux bruits etc etc. C’est négliger l’adaptabilité que de tirer des conclusions aussi hâtives et peut-être passer à coté d’un chiot doué pour évoluer mais juste mal stimulé au départ. Un chiot né avec une part d’inné mais il apprend de ses expériences et de son environnement – comme n’importe lequel des êtres vivants – il apprend des contacts qu’il noue avec sa mère, ses frères et sœurs, son soigneur, tout ce qui compose son monde.

Considérer qu’un bébé de quelques semaines est “génétiquement” peureux ou agressif est une hérésie, peur et colère étant des EMOTIONS donc simplement des réactions à ce qui est vécu. Le caractère compte mais ce caractère change au fur et à mesure des expériences tandis que la tendance à fuir ou à combattre ne perdure que si on ne fait rien pour que cela évolue.

De plus les éthologues et comportementaliste s’accordent sur le fait que l’inné n’est pas majoritaire en matière de personnalité. Un chiot qui sursaute aux bruits est un chiot normalement constitué qui découvre un son nouveau ou qui a gardé un mauvais souvenir de sa précédente expérience d’un bruit similaire ; un chiot qui mordille les doigts si on le maintient sur le dos est un chiot normalement équilibré qui tente de se défaire d’une entrave en reproduisant ce qu’il a testé avec ses frères et sœurs ; à l’inverse s’il ne bronche pas c’est peut être qu’il a été habitué par l’éleveur ! …

Bref choisir un chiot en cochant des cases sur un document ayant certes le mérite d’exister pour se prémunir des élevages défaillants n’est pas une démarche responsable et confiante en la gent canine.

C’est l’éducation qui fera d’un chiot un bon chiot d’autant plus s’il a été acheté au bon endroit, c’est à dire dans un élevage soucieux des conséquences de ses choix :

  • de lignées (dans ce domaine on peut s’intéresser à l’inné et aux stimulations de cet inné et faire attention aux prédispositions à l’expression fréquente et intense de certains pattern moteur),
  • de reproducteurs (notamment au niveau des mères qui sont les éducatrices privilégiées puisque les chiots tendent à les imiter),
  • d’environnement  (à la fois stimulant et apaisant pour un seuil de sensibilité/de réactivité en adéquation avec l’environnement futur)
  • et enfin de ses choix d’investissement dans le devenir de ses chiots (il ne néglige rien de ce qui importe vraiment, choisit ses acquéreurs, les conseille et les soutient car plus que tout il ne veut pas que ses chiots finissent en refuge).

Le fait que l’éducation soit ce qui construit la personnalité d’un chien et à fortiori un berger allemand ne déresponsabilise pas l’éleveur puisque la primo éducation reçue constitue tout de même une référence mais par contre cela responsabilise grandement le futur maître qui, dès le premier jour, qu’il le veuille ou non, selon son attitude face aux comportements va consolider ou corriger les apprentissages. Cela offre également des perspectives d’avenir à tous ces chiots et chiens n’ayant pas eu la chance de bien naître ou de tomber sur un maître objectif, positif et optimiste.

2 chiots berger allemand en exploration

Le jeu de rôle de la “sentinelle dissuasive”

Pour choisir un chiot en particulier dans une portée, si on souhaite un berger allemand de bonne compagnie et que l’élevage sélectionne dans ce sens, on peut s’en remettre au coup de cœur en évitant toutefois de tomber “amoureux” du petit hyper réactif à la moindre stimulation ou de celui qui régente sa fratrie sachant que cela ne saute pas immédiatement aux yeux du novice. Ces chiots là sont plutôt à réserver à des connaisseurs et destinés à la pratique d’activités sportives ou professionnelles.

Mais comme on aura choisit un bon éleveur … on pourra compter sur son évaluation fiable de la personnalité qui se dessine  🙂

Si on envisage de faire un peu de sport avec son chien ou de grandes balades, on a tout intérêt à privilégier un chien pas trop pataud et lourd, réagissant bien aux sollicitations. Et pour un futur bon gardien, c’est sur celui qui “joue” déjà la sentinelle qu’il est préférable de porter son choix car même s’il ne s’agit que d’une ébauche de personnalité, c’est très jeune que les petits s’essaient aux différents postes en fonction de leur prédispositions et s’entraînent par le jeu.

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