selon les besoins comportementaux de votre Berger Allemand
Il est fréquent de ne considérer que les activités physiques lorsque l’on pense aux besoins à satisfaire pour qu’un berger allemand soit bien dans ses poils et dans sa tête. C’est malheureusement une erreur que nous souhaitons que vous évitiez avec un “Val de la Petite Creuse” ou n’importe quel autre berger allemand ou chien en général.
Les activités physiques sont importantes pour donner de la dépense énergétique et maintenir en état de fonctionnement optimal un corps comme celui d’un berger allemand, sélectionné depuis ses origines pour conduire et garder des troupeaux donc pour marcher et trotter longuement, faire preuve de la dextérité qui s’impose et de la puissance nécessaire pour diriger ou défendre son troupeau. Sur le plan comportemental, le berger allemand a également été sélectionné pour faire preuve d’une grande vigilance qui se manifeste par une sensibilité accrue aux stimuli sensoriels et notamment aux stimuli audibles (bruits) et aux stimuli indiquant des mouvements de son troupeau mais aussi de ce qui est susceptible de le menacer. Tout ceci pour expliquer où vont se situer ses préférences en matière d’activité.
Les activités physiques de prédilection pour un berger allemand
Les activités locomotrices
Compte tenu de la sélection, la morphologie du berger allemand, ainsi que sa psychologie, en font un “vorace” en activité locomotrice. Cela signifie qu’il ne serait pas bientraitant si ces besoins là se manifestent fréquemment et intensément depuis le plus jeune âge* de ne pas lui donner des occasions nombreuses et variées de dépenser son énergie dans de longues promenades. Plusieurs heures de balades hebdomadaires sont nécessaires, balades qui ne pourront pas être remplacées par des occasions de courir après une balle car elles ne permettent pas de fournir un effort modéré et long. Le berger allemand est davantage un coureur de fond qu’un sprinteur. La pratique de canicross et éventuellement de l’agility ou du fitness canin peuvent compléter les promenades pour apporter de la variété, entretenir l’endurance (canicross) et la dextérité (agility et fitness canin) en prenant garde toutefois de ne pas tomber dans les excès et encore moins dans l’exclusivité car ces activités ne constituent ni l’essentiel du planning d’un chien de berger ni celui d’un chien en général et sont addictogènes.
Les activités de substitution aux activités de conduite d’un troupeau
Compte tenu toujours de sa sélection originelle, et bien qu’au “Val de la Petite Creuse” nous tendons à faire diminuer ces besoins, la morphologie du berger allemand, ainsi que sa psychologie, en font un amateur d’activité de poursuite, d’encerclement et de contrôle des mouvements. Cela signifie qu’il ne serait pas bientraitant si ces besoins là se manifestent fréquemment et intensément depuis le plus jeune âge*, de ne pas lui offrir des occasions de courir, de rattraper et de ramener au bercail un “mouton de substitution”. Les jeux de balles ou de frisbee conviennent à petites doses dans ce cas de figure en prenant toutefois la précaution de ne pas tomber dans les excès et encore moins dans l’exclusivité car ces activités ne constituent ni l’essentiel du planning d’un chien de berger (les moutons ne s’échappent pas en permanence !), ni celui d’un chien en général et sont très addictogènes.
les activités de substitution aux activités de garde et de défense d’un troupeau
Enfin, compte tenu encore une fois de sa sélection originelle et bien qu’au “Val de la Petite Creuse” nous tendons à faire diminuer ces besoins, la morphologie du berger allemand, ainsi que sa réceptivité sensorielle et sa psychologie, en font un système de détection, d’alerte et de dissuasion d’une efficacité redoutable. Cela signifie qu’il ne serait pas bientraitant si ces besoins là se manifestent fréquemment et intensément depuis le plus jeune âge* de ne pas lui offrir des occasions spécifiques et bien délimitées de surveiller, prévenir et …. c’est tout.
L’effet dissuasion du berger allemand est effectivement à réduire à sa seule présence et des aboiements
car de nos jours un chien qui en viendrait à “poser les dents” sur un intrus même dans le cadre de sa mission de chien de garde, même correctement identifié comme tel et même confronté à une violation de propriété malgré les signaux de distancement émis (grognement, aboiements, fausses morsures non respectés l’obligeant à appuyer ses menaces par une morsure réelle) serait irrémédiablement catégorisé chien mordeur avec les contraintes que cela engendre :
→ évaluation comportementale pour établir son niveau de dangerosité, celui-ci tenant compte de la puissance de la mâchoire,
→ vaccination antirabique obligatoire,
→ assurance responsabilité civile particulière,
→ permis de détention délivré par le Maire s’il juge sécuritaire pour la population la détention de l’animal
→ et ce bien sûr après que le maître ait du subir une formation.
A chacun de voir si le risque en vaut la chandelle, surtout pour le chien, car une mauvaise évaluation comportementale peut conduire à un conseil d’euthanasie tandis qu’un Maire plutôt tatillon ou anti chiens peut vous conduire soit à déménager soit à vous séparer de votre chien si la détention vous est refusée.
Un rôle de sentinelle parfaitement encadré et de signal d’alarme vis à vis uniquement des inconnus menaçants peut largement suffire auquel une familiarisation à un panel très large de personnes “non dangereuses” doit s’ajouter afin que jamais votre berger allemand ne ressente le besoin de s’auto-défendre par peur. Dans tous les cas, il faut encourager votre chien à s’exprimer graduellement (ce qui signifie ne pas lui interdire d’émettre des grognements ou des aboiements qui l’obligent à passer à l’étape suivante, la morsure) et à faire preuve de patience face à la surdité ou l’incompréhension de ses messages, dans l’idéal à se tourner vers son maître pour prendre le relai. A noter que les activités de garde d’une propriété sont sources d’activités locomotrices réduisant d’autant plus le besoin d’en pratiquer par ailleurs que la propriété est grande et fait l’objet d’une certaine effervescence en bordure. Par contre cela ne couvrira pas les besoins exploratoires qui entrent plutôt dans le cadre des activités cognitives.
*Si le besoin se manifeste fréquemment et intensément depuis le plus jeune âge = en l’absence d’expression du besoin, il est fortement déconseillé de le stimuler. Un berger allemand n’est absolument pas malheureux de ne pas pratiquer la course, la poursuite ou la garde, si cela n’est pas inné et spontané chez lui. C’est l’ennui qui compromet son bien-être et l’ennui est dû à l’absence d’activités variées satisfaisant ses besoins propres, pas à l’absence d’activités physiques de ce type. D’autre part, ces activités physiques se pratiquant dans l’excitation, parfois même dans la surexcitation, elle peuvent contribuer au dérèglement du système de gestion de son état émotionnel.
Les activités cognitives de prédilection pour un berger allemand
Les activités cognitives sont une excellente source de dépenses énergétiques bien plus intéressante que les activités physiques car elles sont grosses consommatrices et ne provoquent pas par l’entraînement une augmentation des besoins de dépenses (effet augmentation de l’endurance qu’ont les activités physiques). Les activités cognitives entretiennent le fonctionnement optimal du cerveau.
Les activités exploratoires
Compte tenu de la sélection, la morphologie du berger allemand ainsi que sa réceptivité sensorielle et sa psychologie en font un quêteur à vue et à l’ouïe et un pisteur au nez hors pair ! Ces qualités lui sont (étaient) indispensables pour sa fonction de conducteur, gardien et défenseur de troupeaux ; en effet la parfaite connaissance et maîtrise d’un environnement dans toutes ses dimensions, la parfaite détection du moindre indice de danger, d’intention de s’échapper ou d’attaquer sont indissociables d’une telle mission. Elles ont été si bien sélectionnées et se sont avérées si pratiques que lorsque les troupeaux ont disparus, ces qualités ont été mises au service de ses nouvelles fonctions utilitaires et font toujours l’objet d’une sélection pour les conserver. Cela signifie qu’il ne serait pas bientraitant de ne pas lui donner des occasions nombreuses et variées de mettre sa vigilance et son sens inné pour la détection de messages olfactifs à profit au travers d’activités de pistage sous toutes ses formes (pistage sportif, mantrailing, … ou recherche de sa ration alimentaire éparpillée dans le jardin) mais aussi tout simplement lors de longues promenades – encore elles – dans des lieux stimulants pour les sons et les odeurs très variées qu’ils procurent.
Courtoisie Eduk’A Dom, un grand merci à Sandra d’avoir accepté le partage de cette vidéo qui illustre parfaitement l’activité exploratoire à vocation alimentaire et à Keuchon pour son interprétation.
Les activités de communication
Comme TOUS les chiens, le berger allemand cherche à améliorer sans cesse sa compréhension des intentions et de l’état émotionnel d’autrui et l’efficacité de son propre langage, afin d’être en adéquation avec les membres de sa famille et de pouvoir interagir. Tous les maîtres devraient en faire autant.
Concernant l’état émotionnel d’autrui, c’est à dire la manifestation des émotions éprouvées par l’autre, les chiens sont doués d’une grande empathie leur permettant d’éprouver les mêmes émotions que ceux qu’ils observent avec évidemment une tendance à se caler sur l’état émotionnel de leurs proches. L’empathie est une fonction qui permet la cohésion d’un groupe social et une nouvelle fois à l’état naturel elle remplit un rôle majeur lorsqu’il s’agit de se mettre tous au même diapason pour se défendre ou encore pour chasser. Imaginez si la peur ou l’excitation ne se communiquait pas par des voies expresses ! Le revers de la médaille est que l’état émotionnel du maître déteint forcément sur celui du chien ce qui peut poser de sérieux problèmes si cela échappe au contrôle et cet état contagieux suscite des réactions contre un tiers ou contre le chien lui même car les émotions sont de puissants catalyseurs des comportements.
Concernant l’évaluation et la compréhension des intentions, elle repose sur l’apprentissage du sens du langage verbal et non verbal. Cet apprentissage nécessite une grande concentration et fait appel aux capacités d’analyse et de mémorisation ce qui est incompatible avec un état d’excitation intense ; c’est un gros consommateur d’énergie car entre l’espèce canine et l’espèce humaine de très grandes différences de langage existent. L’humain est prioritairement visuel et auditif tandis que le chien est prioritairement olfactif mais reste aussi très auditif et très visuel. L’humain parle avec des mots tandis que le chien parle avec des postures, des mimiques et des vocalises. Tous deux utilisent un vocabulaire très riche mais dans deux langues différentes. Le chien fera toute sa vie des efforts pour apprendre cette langue étrangère ce qui n’est pas forcément le cas pour l’humain et cause de très nombreux quiproquos en l’absence d’effort de compréhension de sa part.
Concernant l’efficacité de son propre langage, elle repose sur l’expérimentation de celui-ci (celui qu’il a acquis lors de la socialisation) et l’analyse et la mémorisation du retour sur expérience (feedback) qui vont déterminer si la posture, la mimique ou la vocalise mérite d’être réutilisée pour s’exprimer. De même que les humains abandonnent certains termes, certaines formules quand elles sont incomprises et ne produisent pas le résultat escompté, le chien peut être amené à abandonner une partie de son langage canin s’il n’est pas efficace pour en favoriser un autre plus efficient. C’est ce processus qui entre en jeu lorsqu’un chien passe d’un signal de distancement à un autre. L’inefficacité incite au changement, tandis que l’effet catalyseur de l’émotion incite à “hausser le ton”. Moralité : Interdire ou rester sourd aux grognements d’un chien qui a peur pour lui ou une ressource équivaut à stimuler l’usage de la morsure (l’étape suivante dans la chronologie + l’étape correspondant mieux à un l’état émotionnel aggravé). L’inefficacité ne vient pas du message émis mais plutôt du problème de réception au niveau du destinataire. Un autre chien (en état émotionnel de le recevoir) l’aurait parfaitement compris et en fonction de ses propres intentions il aurait adopté le comportement approprié. Un humain non formé à l’écoute et l’interprétation juste de l’attitude se comporte comme quelqu’un de sourd et d’aveugle, quelqu’un privé de ses capacités de réception. Le résultat sur le chien est qu’il va modifier son langage privilégié pour l’adapter aux capacités de réception de l’humain ce qui laisse imaginer les conséquences si les capacités n’évoluent pas dans le bon sens. A ce sujet, il est important de garder en mémoire que la communication est le préalable à toute interaction sociale. Une mauvaise communication engendre une mauvaise interaction voire compromet l’interaction.
Il serait vraiment très dommage de ne pas mettre cette intelligence commune, ces points de concordance comme la sensibilité visuelle et auditive des deux espèces et cette volonté canine (et espérons le encore humaine) d’apprendre à profit au travers d’activités “linguistiques” du type enseignement du sens des mots, apprentissage du sens des postures et mimiques, développement du vocabulaire des deux cotés afin d’améliorer sa compréhension mutuelle, ses possibilités de dialogue et par conséquent son relationnel.
Les activités de discrimination
Comme TOUS les chiens, le berger allemand cherche à améliorer sans cesse son évaluation de l’environnement afin de se mettre en action au bon moment seulement. La discrimination est ce qui permet de faire la différence par exemple à l’état naturel entre une proie réelle et une non proie, et ce bien qu’elles présentent des points communs au niveau de la forme, ou de la couleur ou même du bruit produit en se déplaçant. La discrimination nécessite une très grande concentration et la mise en œuvre des capacités d’analyse et de mémorisation ce qui est incompatible avec un état d’excitation intense. Il serait dommage de ne pas mettre cette intelligence à profit au travers d’activités de différenciation d’objets ou même de dissociation d’étapes en lui demandant par exemple de se prêter à un exercice complexe composés d’une suite de petits exercices. Après l’apprentissage du vocabulaire, ce qui va de pair avec l’activité discrimination, il sera possible de demander en une grande phrase à votre berger allemand d’aller chercher un objet précis dans une pièce précise et de vous le déposer à un autre endroit précis. Un rêve n’est-ce pas pour lui faire ranger lui même ses jouets éparpillés partout 🙂
Les activités de résolution de problèmes, d’élaboration de stratégies
Comme TOUS les chiens, le berger allemand cherche à effacer les problèmes qu’il rencontre ou à trouver des solutions pour atteindre ses objectifs. Ces compétences sont à l’œuvre quand il est confronté à des obstacles rendant inaccessible ses ressources par exemple, que ces obstacles soient physiques ou psychologiques (comme les interdits mis en place par l’éducation). Le passage en force est le premier réflexe d’un chien car tous savent parfaitement qu’ils disposent d’une certaine puissance ; ils l’ont éprouvée à de nombreuses reprises et en connaissent relativement bien les limites. Il en va de même pour la dextérité. Cependant cette conscience ne le rend pas pour autant stupide et incapable d’exploiter la ruse surtout si la ruse s’avère moins couteuse en énergie et en conséquences secondaires et plus opérante que la force.
Si la méthode bélier est ancrée dans ses habitudes c’est qu’elle a produit un résultat bien supérieur en valeur aux effets indésirables. Les activités de résolution de problèmes et d’élaboration de stratégie seront, dans ce cas figure, un peu difficile à mettre en place mais pas impossible à l’aide du renforcement positif graduel (encouragement dès le début de la réflexion suivi d’un soutien de plus en plus important au fur et à mesure des progrès terminé par un jackpot à l’arrivée) en parallèle d’une punition négative des comportements indésirables (privation de ce qui motive le comportement, voir article sur R+, R-, P+ et P- ).
Avant que les comportements indésirables ne s’installent on a tout intérêt à procéder également de la même manière pour créer chez le chien une forme habitude à l’usage de la réflexion. Rapidement vous deviendrez admiratif des trésors d’ingéniosités dont sont capables nos compagnons pour parvenir à leurs fins.
Toutes ces activités physiques et cognitives constituent ce que nous appelons chez nous les activités “+” car elle permettent d’obtenir une libération de dopamine au niveau du cerveau (plaisir). Toutes ces activités permettent de la dépense énergétique et l’entretien des différents appareils mobilisés pour les pratiquer. MAIS, car il y a un mais, ces activités doivent permettre de satisfaire le répertoire comportemental et non le modifier ; toute modification engendrerait un déséquilibre.
Pour maintenir son homéostasie physiologique et émotionnel (équilibre de son état interne), un chien doit pouvoir pratiquer des activités que nous appelons chez nous les activités “- “, c’est à dire des activités lui permettant de revenir à la norme aussi bien au niveau de ses réserves énergétiques qu’au niveau de ses différents neurotransmetteurs sans quoi son cerveau s’emballerait ce qui le conduirait à l’épuisement. Il est important de savoir que la satisfaction des besoins ne repose pas que sur la quête du plaisir mais sur un juste équilibre entre plaisir et confort avec pour finalité la survie. Un plaisir qui créé de l’inconfort ou un déficit important quelque part va à l’encontre de l’écologie comportementale.
Les activités apaisantes, relaxantes et de bien-être de prédilection pour un berger allemand
Ce sont globalement toutes activités qui provoquent une libération de sérotonine.
Les activités masticatoires
Les activités masticatoires sont un cas à part dans les activités “- ” car elles sont très énergivores et peuvent d’ailleurs à ce titre constituer une variation d’activité “+”. Ce qui les classent dans cette catégorie est leur action sur le système de régulation des humeurs.
Comme TOUS les chiens, le berger allemand a besoin de ronger, de déchiqueter ce que normalement le travail pour consommer la proie tuée et chassée lui aurait permis à l’état naturel. De nos jours, la plupart des chiens sont nourris au moyen d’une alimentation ne demandant aucun effort ce qui ne permet pas à la séquence alimentaire de s’exprimer pleinement. Celle-ci doit en effet durer un certain temps pour que le message de satiété parvienne au cerveau et en passer par certaines étapes incontournables pour que le processus de digestion se mette correctement en place.
Le déchiquetage et le rognage ont ces rôles mais également d’autres vertus. Le premier permet littéralement de “passer ses nerfs”, en gros de décharger l’adrénaline emmagasinée sur un objet que cette surcharge soit liée à une excitation incontrôlable, à une frustration ou un gros stress de quelque nature qu’il soit (exemple du chien qui met des cousins ou des vêtements en lambeaux lorsqu’il est laissé seul). Le rognage lui stimule la production des autres neurotransmetteurs inhibiteurs de l’adrénaline. On imagine bien que l’agressivité, composante naturelle de la prédation, doit impérativement diminuer une fois le but atteint sinon le repas tournerait en rixe. Le régime alimentaire “BARF” surtout sa version “WHOLE PREY” permet d’exprimer plus pleinement la séquence alimentaire et donc de stimuler la production des neurotransmetteurs constituant le système de régulation des humeurs. Que l’on nourrisse son chien de cette manière ou d’une manière moins adaptée physiologiquement, ce système de régulation doit absolument être entretenu autant que possible pour pouvoir compter sur des autocontrôles (modération interne des comportements) en toutes circonstances. La distribution de gros os à ronger ou de substituts suffisamment stimulant de l’activité masticatoire est un impératif à l’équilibre émotionnel, notamment des chiens facilement excitables ou régulièrement mis en état d’excitation par la pratique d’activités très stimulantes (poursuite, saisie). C’est de surcroît une activité qui peut se pratiquer seul*.
Les activités de léchage
Comme TOUS les chiens, le berger allemand s’adonne sur lui même ou sur autrui à des activités de léchage. Ces activités remplissent sensiblement le même rôle que les activités de rognage car elle stimulent la production des neurotransmetteurs constituant le système de régulation des humeurs mais cette fois autant sur l’auteur que sur le destinataire du léchage. La pratique du léchage est particulièrement intensive chez la mère vis à vis de ses petits ; en plus d’assurer l’hygiène et la stimulation de leur système nerveux périphérique, cela l’aide à gérer son stress lié à l’inquiétude pour sa progéniture et à apaiser ses chiots eux même très sensibles au stress. La pratique du léchage est aussi très intensive chez les chats qui ont beaucoup à nous apprendre en matière de compétences à s’apporter soi même un meilleur confort en passant par les voies parasympathiques. On constate souvent des activités de léchage chez des chiens stressés allant jusqu’à se faire des plaies. Le léchage fait également partie du répertoire comportemental social constituant à la fois un message visuel (léchage de truffe dans les signaux d’apaisement) et un message sensoriel passant par les récepteurs du système nerveux périphérique. Compte tenu de son rôle de stimulant du système de régulation des humeurs, le léchage mérite d’être encouragé au travers d’activité comme la “dégustation” d’un kong® fourré de fromage ou de viandes. Outre à prodiguer une occupation de l’esprit, le léchage contribue au bien-être en solitaire, une solution intéressante d’activité à pratiquer seul*.
*Les activités à pratiquer seul doivent être intégrées dans le planning d’activité d’un chien, et à fortiori d’un berger allemand, et bien que cela entre en contradiction avec sa nature grégaire. Le mode de vie qui lui est proposé en tant que compagnon de l’humain pose régulièrement le problème de la solitude qui doit être enseignée progressivement (habituation) afin de ne pas générer un stress trop perturbateur. Tout stress suscite une réaction et c’est d’ailleurs son rôle – inciter à l’action – mais il y a stress et stress, stress déclencheur et stress source de frustration parce que l’action qu’il appelle ne peut être exécutée. L’éloignement constitue un stress qui appelle le rapprochement. Ce rapprochement est salvateur lorsque l’animal est vulnérable mais inhibiteur de l’exploration et donc de l’acquisition d’une certaine autonomie et confiance en soi. C’est encore une question d’équilibre sachant que la dépendance pathologique à un tiers est une source de yoyo émotionnel cause de grandes souffrances en son absence.
Les activités tactiles
Comme TOUS les chiens, le berger allemand apprécie les caresses pour peu qu’elles soient associées à du plaisir ou du bien-être. Mais il y a caresse et caresse, caresses stimulant le système sympathique et caresses stimulant le système parasympathique. Le premier étant plutôt dédié à l’activité, l’idée de la caresse est de stimuler le système parasympathique ce haut lieu d’apaisement et de ressourcement dont on sait qu’il stimule l’immunité, la détente et a même des vertus thérapeutiques (vertus exploitées par l’ostéopathe dans ses manipulations et par le praticien de Shiatzu dans ses acupressions) dans de nombreuses pathologies. Mais sans aller jusque là et juste pour bénéficier de ses effets relaxants, reposants et stimulants du système de régulation des humeurs, il apparaît comme très bénéfique de prodiguer, après une habituation au contact de la main de l’humain (indispensable chez certains individus), des caresses de type massantes lors de séances dispensées par un professionnel ou après une initiation. La caresse sans objectif particulier apporte son lot de bien-être variable d’un individu à l’autre selon sa symbolique mais le massage lui s’inscrit dans une véritable démarche cherchant à maintenir ou rétablir les équilibres.
Un excellent site sur le sujet où vous pourrez vous mettre en relation avec un professionnel pour vous initier ou simplement offrir des séances à votre compagnon
Les activités partagées quelles qu’elles soient avec ses êtres d’attachement, sa famille
Dès lors que ces activités ne sont pas pratiquées uniquement dans l’excitation, toutes les activités partagées contribuent à l’équilibre physiologique et émotionnel pour une raison très simple et biologique : elles provoquent la libération d’ocytocine un neurotransmetteur FONDAMENTAL pour la libération des autres neurotransmetteurs que sont la dopamine (plaisir), la sérotonine (bien-être) et les endorphines (relaxation). C’est mathématique !
Mais au delà de cet aspect, ne pas partager des activités avec son berger allemand n’a pas de sens. Pourquoi avoir un tel animal de compagnie si c’est pour le priver de la nôtre et nous de la sienne ? De part sa sélection et la fonction à laquelle il été dévolu – conduite et défense de son troupeau – le berger allemand a tendance à un attachement un peu excessif allant de pair avec le fait de faire passer les priorités de son leader et de ses ouailles avant les siennes. De ce fait, aucun berger allemand ne trouve pleinement satisfaction à ses besoins en dehors de l’intégration de ceux-ci à ceux de son groupe social. C’est ainsi et on ne peut prendre pas que la part qui nous intéresse de sa nature grégaire et affectivement dépendante sans combler les attentes que cela induit de son coté. Lanceur automatique de balles, tapis roulant ou autre interphone vidéo ne sont absolument pas adaptés car c’est la collaboration son principal moteur et la satisfaction de ses maîtres sa récompense la plus savoureuse et la plus adaptée à SA psychologie.
Conclusion à cette liste sans fin d’activités de prédilection pour votre berger allemand,
→ jouer un peu avec lui avec discernement,
→ câlinez le souvent,
→ parlez lui et écoutez le énormément, pour ne pas dire en permanence,
→ et baladez-le le plus possible en alternant des lieux nouveaux et des lieux connus où il pourra s’adonner librement à ce que l’environnement stimule comme activités tout ceci en veillant à ce que les activités potentiellement enivrantes ne prennent pas l’ascendant sur les activités de relaxation et de bien-être
→ éduquez le pour le socialiser, le familiariser et éventuellement lui apprendre certains ordres (dressage) qui vous permettront d’en avoir un meilleur contrôle au besoin, le tout bien sûr au renforcement positif afin de ne pas affecter son équilibre émotionnel et par conséquent la relation.
Evidemment, mais vous l’aurez compris, un berger allemand ne peut pas vivre en chenil ou même dans un jardin seul à l’écart de sa famille en permanence d’autant plus si ce chenil ou ce jardin est pauvre en stimulations. Il développerait des troubles du comportement du type obsessions ou compulsions ou impuissance acquise ce que nous ne voulons pas pour un “Val de la Petite Creuse” ni pour aucun chien d’ailleurs.