Renforcement positif ou négatif, punition positive ou négative
On appelle renforcement, l’action qui consiste à produire l’augmentation de l’apparition d’un comportement en intensité et en fréquence
On nomme punition, l’action qui consiste à produire la diminution de l’apparition d’un comportement en intensité et en fréquence. Bien qu’ayant une connotation négative, en éducation, le terme punition n’a pas d’autre sens.
On qualifie de positif un renforcement ou une punition faisant usage d’un ajout (+).
On qualifie de négatif un renforcement ou une punition faisant usage d’un retrait (-).
Renforcement et punition, qu’ils soient positifs ou négatifs, appartiennent au conditionnement répondant
Il est de coutume d’utiliser comme ajout au R+ quelque chose qui procure du plaisir, de la satisfaction. Ainsi en créant une associant entre plaisir/satisfactions et comportement on obtient une augmentation de l’apparition du comportement. Le renforcement positif (R+) se fonde donc sur la gratification et sur la tendance naturelle à privilégier tout ce qui procure satisfaction.
Il est particulièrement attractif et fait du maître un distributeur de satisfactions => maître intéressant, captivant
Il est par contre de coutume d’utiliser au P+ un ajout provoquant peur ou douleur. Ainsi en créant une association entre peur/douleur et comportement on obtient une diminution de l’apparition du comportement. Le comportement produit un résultat négatif.
L’éducation à la punition positive est une méthode particulièrement coercitive. Elle est fondée sur l’aversion et fait du maître un générateur de souffrances => maître potentiellement dangereux que l’on craint.
Le renforcement négatif (R-) se fonde lui sur le retrait d’un inconfort/d’une douleur – précédemment créé – pour augmenter l’apparition d’un comportement alternatif permettant de se soustraire à l’inconfort/la douleur. Le comportement libère d’une situation désagréable. C’est une méthode éducative encore beaucoup employée en équitation. Le cheval tourne par exemple à droite pour réduire l’inconfort dans sa bouche provoqué par la tension sur la rêne droite. => dès qu’une tension à droite commence à se faire sentir, il tourne immédiatement à droite pour s’éviter l’inconfort.
En éducation canine cette méthode est encore monnaie courante mais ne constitue pas pour autant une méthode amicale. Le fait qu’elle s’appuie sur l’inconfort/la douleur en fait une méthode coercitive, une méthode fondée sur la répulsion qui fait du maître à la fois un générateur de désagréments et un générateur de soulagement => maître ambigu dont on se méfie.
La punition négative (P-) se fonde sur le retrait temporaire de la source de satisfaction pour diminuer l’apparition d’un comportement inadapté et incité à un comportement plus adapté qui redonnera accès à la source de satisfaction. C’est une méthode non coercitive, contrairement à ce que laisse supposer l’emploi du terme punition, permettant de travailler sur la notion d’interdit, les comportements indésirables et les auto-contrôles.
Elle requiert de connaître précisément ce qui motive le chien à l’instant où il agit de façon incorrecte (du point de vue de l’éducateur) ou ce qui le motive de façon général (satisfaction de ses besoins naturels : prendre des informations sur le lieu, les autres, se dépenser physiquement, manger, boire, éliminer …) et consiste à soustraire temporairement l’objet de motivation pour le restituer dès qu’un comportement plus acceptable dans la situation est proposé.
La source de satisfaction est accessible sous réserve d’adoption du bon comportement. C’est donc une méthode basée sur l’attraction qui fait du maître un distributeur conditionnel de satisfaction.
Par exemple : Maintenir une porte fermée tant que le chien saute dessus, la gratte (comportement inadapté que l’on ne veut pas renforcer) et l’ouvrir lorsqu”il se calme (comportement plus adapté, que l’on souhaite renforcer) est de la punition négative. La punition négative (P-) s’emploie toujours en association avec le renforcement positif (R+) car il s’agit certes d’interdire, de dissuader, de décourager mais surtout d’éduquer à adopter un comportement plus acceptable, pas d’interdire pour interdire qui n’a strictement aucune vertu éducative.
Ce qu’il faut retenir
Les méthodes fondées sur l’aversion, la répulsion et donc l’évitement, qu’elles découragent un comportement par la punition positive ou qu’elles encouragent à un comportement permettant de se libérer d’une situation désagréable par le renforcement négatif sont des méthodes qui démotivent le chien.
Un maître qui suscite l’évitement est un maître qui créé les conditions favorables à l’échappatoire. Lorsqu’obtenir la paix est le seul intérêt qu’un chien a à obéir viendra forcément le moment où une paix plus avantageuse se présentera en désobéissant voire en se retournant contre la source de stress. Il ne faut jamais oublier qu’un chien n’accepte de subir sans broncher la maltraitance que parce qu’elle est le prix à payer pour une certaine sécurité alimentaire et environnementale. Compromettre cette sensation de sécurité auprès de l’humain est le meilleur moyen de compromettre tout désir de collaboration.
Inversement les méthodes qui font usage de l’attraction sont des méthodes qui motivent le chien. Ce sont les seules que nous utilisons et conseillons tant elles génèrent envie de travailler, de collaborer, de participer à des activités partagées avec le maître et tant elles guident efficacement le chien dans ses apprentissages. Renforcement positif (R+) couplé à la punition négative (P-) lorsque des limites doivent être posées créent et entretiennent l’amitié homme/chien et un lien d’attachement extrêmement fort au maître qui devient petit à petit le personnage emblématique de le vie du chien.
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