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Comment choisir un chiot

La future personne canine

 

On vit avec une personnalité. Le physique devrait toujours être secondaire même s’il est légitime d’avoir des préférence dans ce domaine. Cependant de nombreux physiques cachent des personnalités qui ne correspondent pas au mode de vie de leurs propriétaires. C’est le cas actuellement avec le Berger Australien, une race très à la mode, sélectionnée depuis toujours pour travailler au troupeau et se retrouvant à vivre en intérieur sans rien à faire de suffisamment intéressant de ses journées.

 

Tempérament, caractère, personnalité

 

On vit avec une personnalité dotée d’un caractère qui s’est forgé petit à petit au fil des expériences avec à la base un tempérament inné, c’est à dire un tempérament déterminé par les gènes.

 

La sélection qui a donné naissance aux races avait une vocation utilitaire. C’est un paramètre à ne jamais oublier. Cette sélection a donc chercher à fixer des tempéraments utiles pour le travail que le chien aurait à accomplir. Même s’il existe des différences de tempérament entre individus au sein d’une race, on a beaucoup plus de chances/risques de retrouver les tempéraments propres aux races chez la majorité des individus. Les exceptions n’infirment pas la règle au niveau de la race, elles l’infirment juste au niveau de l’individu quand il fait exception.

 

A l’âge où l’on choisit un chiot, généralement avant ses 3 mois, le tempérament et le caractère se confondent presque. Cela dit, certains traits de caractère s’exprimeront beaucoup plus tard. Selon ce que les premières interactions avec l’humain, avec la fratrie et avec la mère auront produit comme résultats sur l’état émotionnel, le caractère du chiot peut déjà faire preuve de traits spécifiques. Ces traits sont à prendre en considération autant que le tempérament habituellement recherché dans la race.  

 

L’aspect activité

 

Un chien de tempérament actif restera un chien actif !

Ses besoins d’activités nécessiteront d’être satisfaits ce qui suppose un mode de vie lui permettant de dépenser son énergie et d’occuper sa tête. Même s’il est possible de lui apprendre à rester calme et au repos par moment, ce ne sera ni dans sa nature, ni facile à obtenir.

Dans une portée, un chiot actif se repère plutôt facilement. Il continue d’explorer, de jouer, de venir au contact alors que ses frères et soeurs se sont endormis. Et lorsque l’on ne le sollicite plus, il met du temps à se poser.

Il est préférable de choisir un chiot plutôt actif mais sans excès pour vivre dans une famille avec des enfants ou dans une famille elle même très active à conditions que le chien partage ensuite ces activités. C’est aussi le compagnon adapté pour la vie en extérieure au coté d’un maître exerçant un métier proche de la nature. Par contre les chiots très actifs, qui plus est s’ils appartiennent à une race active par sélection, sont à réserver aux utilisateurs traditionnels de la race. Par exemple un chiot Border Collie très actif ne convient qu’à un berger avec un troupeau.

A l’inverse si on est casanier, pas ou peu sportif, que l’on travaille à domicile ou encore que l’on s’absente plusieurs heures par jour pour le travail ou une autre raison, la pire idée serait de choisir un chiot actif. Dans ces cas de figure, il est nettement préférable de s’orienter vers un chiot calme si la race est réputée plutôt calme. Il est d’ailleurs souhaitable de s’orienter en priorité vers une race sélectionnée pour être calme car un chiot calme d’une race active peut se révéler à terme plutôt actif. Le caractère observable à moins de 3 mois ne garantit pas le caractère adulte.

Le manque d’activités est à ce jour une des causes les plus fréquentes de certains troubles du comportement de type destructions, aboiements, poursuite de vélos, voitures et même réactivité congénères.

Choisir une race active par sélection (chiens de berger, terriers, chiens de chasse …) et à fortiori un chiot actif doit aller de pair avec un planning permettant plusieurs heures par jour de dépenses énergétiques et mentales. Le manque d’activités pour de tels chiens génère un important stress qui les poussera à chercher et à trouver des moyens de réduire ce stress au travers d’activités de substitution.

 

L’aspect assurance et confiance en soi

 

A l’âge où l’on choisit généralement son chiot, il ne fera évidemment pas preuve d’une assurance sans borne. Un chiot est conscient de sa vulnérabilité et a particulièrement besoin d’une figure d’attachement rassurante et apaisante. Cela dit un tempérament relativement assuré et confiant en lui donnera, sauf expériences et environnement anxiogènes, une personnalité plutôt sûre d’elle peu effrayée par la nouveauté ou par l’immersion dans un milieu très stimulant.

On distingue la confiance en soi de l’assurance. L’assurance est plutôt une forme de confiance en l’environnement qui s’apparente à l’optimisme : le chien part du principe que ce que lui propose l’environnement va être positif. Or l’optimisme est plutôt contre nature chez le canidé. Cette caractéristique est le produit de la sélection car elle facilite la vie avec le chien.

Chez le chiot on remarque la nature optimiste lorsqu’on le change d’endroit et qu’il part joyeusement à l’exploration et semble se réjouir de cette nouvelle expérience. Le chiot qui prend quelques minutes pour observer et s’assurer qu’il n’y a pas de danger peut être considéré comme moins optimiste que le précédent. A l’inverse, le chiot qui fuit tout forme de nouveauté peut par contre être considéré comme plutôt pessimiste. Cela dit cela se travaille et ne constitue pas un obstacle à la compagnie. Les familiarisations ont justement pour but d’améliorer l’optimisme du chien.

La confiance en soi par contre est interne. Elle se manifeste par la capacité à agir pour obtenir ce que l’on veut. Ainsi un chiot qui n’hésite pas à oser ou à se faire respecter est plutôt doté d’une bonne confiance en lui. La confiance en soi va souvent de pair avec la détermination et rend le renoncement plus difficile. Un petit manque de confiance en soi ne pose pas de problème si elle est remplacée par une bonne confiance en sa famille. En outre l’éducation bienveillante et la pratique d’activités enrichissantes augmentent cette confiance. A l’inverse une forte confiance en soi peut poser des problèmes relationnels si les besoins comportementaux sont mal compris ou régulièrement insatisfaits et si l’éducation est coercitive. Un chien avec une forte confiance en lui est un chien qui a conscience de sa force. Il ne souffre pas d’être malmené !

Hormis les extrêmes – gros manque de confiance en soi ou très grande confiance en soi doublés d’un certain pessimisme – la plupart des chiots de race adaptée à la compagnie étant nés dans de bons élevage et ayant grandi dans un environnement correct feront de bons chiens adultes que l’on peut emmener partout après quelques familiarisations.

Certaines races ont été sélectionnées sur une forte confiance en elles et la tendance à se méfier de ce qu’elles ne connaissent pas (pessimisme). Ces races sont souvent des races de garde et de protection.

En ce qui les concerne, et si le chien est destiné à vivre en famille ensuite, le travail de familiarisation et de mise en place d’une coopération à toute épreuve est fondamental en plus de s’orienter vers le chiot qui présente un caractère le moins extrême possible.

 

L’aspect motivation

 

Il est rare de se préoccuper de cet aspect or la motivation est ce qui anime le chien, stimule certains comportements et les renforce quand l’objet de motivation est obtenu.

Une forte motivation ne pourra pas être transformée en une faible motivation ! Au mieux pourra t’on proposer un objet alternatif. Une forte motivation est très utile pour apprendre et exécuter une tâche. Elle est un précieux allié de l’éducation et de l’entrainement si tant est qu’on la contrôle. Les chiens de travail ou de sport doivent faire preuve d’une forte motivation pour certains objets de motivation. A l’inverse elle devient très problématique quand elle échappe au contrôle. Donc ce n’est pas la qualité à rechercher chez un chien de famille. On lui préfèrera une motivation modérée.

La motivation qui pose le plus de soucis est la motivation pour la poursuite et la saisie qui appartiennent à la séquence de prédation. Lorsque cette motivation est forte on se retrouve avec un chien qui court et cherche à attraper tout ce qui ressemble de près ou de loin à une proie mobile. Redirigée vers une balle, cela peut dans les cas les moins extrêmes suffire à juguler cette envie. Mais lorsque la motivation est très intense, cela ne fera rien d’autre que de l’entretenir, voire cela risque de la développer encore plus si c’est la seule activité pratiquée.

Les chiots faisant preuve d’une forte motivation à poursuivre et saisir se repèrent aisément dans une portée. Si on leur lance un jouet ils arrêtent immédiatement ce qu’ils faisaient pour poursuivre et attraper le jouet. Certains le secoueront même, le rapporteront et le défendront. Ces chiots là ne sont pas les plus adaptés pour une vie de famille au milieu d’enfants qui courent et crient. Cela demandera à la fois un apprentissage de l’interdit de poursuivre et d’attraper les enfants et la redirection de leur motivation sur des objets acceptables. En outre si on ne parvient pas à satisfaire leurs besoins comportementaux suffisamment, ils s’orienteront systématiquement vers des activités de substitution permettant d’exploiter cette forte motivation.

Dans l’idéal la motivation doit être suffisante pour s’intéresser sans verser dans l’excès sachant que l’excès se manifeste par la tendance à tout quitter pour obtenir un objet de motivation. La motivation étant en lien avec l’activité dopaminergique dans le cerveau, elle est sujette à l’augmentation si l’activité procure du plaisir. C’est interessant lorsqu’on a un chien manquant de motivation mais périlleux s’il en a trop. Pour ceux-là ce sont des activités procurant apaisement et bien-être qu’il faudra mettre en place prioritairement.

Toutes les races de chien de berger présentent une motivation pour la poursuite et la saisie car la conduite du troupeau repose sur la séquence de prédation amputée de la morsure. Selon la sélection cette motivation ira de plutôt forte à très intense. Rares sont les chiens appartenant à ces races qui font preuve d’une faible motivation.

En outre un chiot qui ne s »intéresse pas aux jouets ne garantit en rien qu’il ne s’intéressera pas plus tard à la poursuite ni aux jouets en tant qu’objet de motivation de cette poursuite. Il peut leur préférer de vraies proies.

En matière de motivation on peut aussi noter la motivation plus ou moins forte à combattre. L’intensité de la motivation est codé par des gènes qui ne concernent pas que la poursuite ou la saisie. Face à une génétique de type intense, la motivation peut concerner d’autres comportements.

 

En conclusion

 

Il existe d’autres aspects à prendre en compte pour le choix de son chiot. Nous avons évoqué là les 3 aspects principaux les 3 domaines les plus faciles à envisager et à analyser.

Si rien n’est inscrit dans le marbre, le tempérament reste très difficile à faire évoluer vers une personnalité adaptée au mode de vie proposé quand il est à l’opposé des attentes et des possibilités. Le chien est une espèce particulièrement adaptable c’est indéniable. Cela dit adaptation ne signifie pas transformation totale. Si on ne tient pas compte de la sélection ni du tempérament déjà exprimé jeune on s’expose à de profondes déceptions ou à des colères intenses vis à vis d’un petit être qui ne fait que suivre un programme génétique et à faire de son mieux pour répondre à tous les impératifs que la vie lui dicte.

 

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