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Eleveur et éleveur, ne confondez pas !
Isa.valcreuse 26 mars 2016

Bien choisir son éleveur : il y a éleveur et éleveur, ne confondez pas !

 

A un texte déjà ancien écrit par mes soins, j’aimerais ajouter quelques précisions me tenant à cœur car au fil de mes explorations de la toile et de mes excursions dans le “monde canin” j’en rencontre des “éleveurs”.

Définition d’élever (source Wikipedia)

  1. Rendre plus haut
  2. Porter vers ce qui est plus grand que soi
  3. Ennoblir
  4. Rendre supérieur
  5. Augmenter de qualité
  6. Construire
  7. Instruire par l’éducation

et enfin nourrir, entretenir et protéger

Dans le terme élever il y a une notion que nombre de naisseurs ne devrait pas oublier c’est celle de l’amélioration. Faire reproduire deux chiens n’étant pas susceptibles de donner naissance à des chiots au moins conformes au standard et en bonne santé physique et mental ne constitue pas un acte d’élevage mais juste un acte de production à visée mercantile.

 C’est ainsi et pour ce motif que certains s’improvisent “éleveurs” et ils sont faciles à reconnaître :

Les simples propriétaires d’une chienne, voire de deux, ou pire d’un couple n’ayant évidemment pas fait dépister les parents, quelques fois ne s’étant pas préoccupé de faire certifier leur conformité au standard. Dans le meilleur des cas les parents seront inscrits au LOF et auront été confirmés et testés mais l’accouplement n’aura été décidé qu’en fonction de son intérêt financier (coût, proximité, facilitation de la vente …). Le prix de vente sera évidemment concurrentiel !

Les pseudos-éleveurs propriétaires de plusieurs chiennes provenant il-va-sans-dire d’autres élevages. Ils sont souvent des accrocs des expositions où ils s’auréolent de gloire avec le fruit du travail de sélection d’autres. Ces éleveurs là iront chercher le champion de l’année pour flatter toujours plus leur égo oubliant que l’élevage est un labeur de plusieurs années, progressant à tout petit pas de générations en générations. Le prix de leurs chiots sera toujours inférieur aux prix de leurs référents car il faut bien prouver qu’on est meilleur, y compris dans cet ultime domaine qu’est la vente. Loin d’œuvrer pour l’amélioration de la race sur laquelle ils ont jeté leur dévolu (souvent ils en changent au gré des résultats), ils font naître au mieux des chiots corrects, au pire des aberrations faisant reculer la sélection (réapparition de défauts par méconnaissance des apports des courants de sang) déjà pour amortir leurs frais mais surtout pour financer leur quête de reconnaissance.

Et enfin les naisseurs de masse. Ils peuvent être petits (structures familiales) ou très gros (usine à chiots) mais ils partagent un objectif : faire de l’argent. Souvent multi-races, ces “élevages” en batterie maitrisent l’art de la rentabilité au point qu’au final on paie cher une qualité moindre.

→ Moindre qualité des reproducteurs sur le plan physique mais souvent aussi sur le plan mental (le mental n’étant souvent pas ce qui intéresse le client en premier et étant assez peu évident à évaluer sur un chiot),

→ Moindre qualité de la sélection qui est quasi inexistante (hormis celle de faire reproduire 2 chiens apparentés à la même race) donnant comme résultat des chiots vaguement typés voire hors standard,

→ Moindre qualité des soins donnés tant aux reproducteurs (nourriture, prophylaxie, environnement) qu’aux chiots eux-mêmes (absence de sociabilisation, environnement tout aussi pauvre, désocialisation …) etc etc.

Le drame, c’est que ces naisseurs écoulent leur production aussi bien voire mieux (merci les animaleries) que les vrais éleveurs incitant ces derniers pour rester concurrentiels à faire à leur tour des coupes franches dans leurs budgets.

Ne serait-ce pas là le début d’une fin programmée d’une autre activité ancestrale ?

La question est : est-il souhaitable que cette dernière branche de l’agriculture s’industrialise elle aussi et transforme l’animal de compagnie en vulgaire objet de consommation que l’on achète dans une vitrine après avoir succombé au merchandising ?

Ma réponse est NON !

NON aux animaleries d’urgence, NON aux usines à chiots qui bafouent les droits de l’animal et inondent un marché déjà saturé de boules de poils certes attendrissantes à quelques semaines mais à haut risque d’abandon,

NON à l’élevage égoïste pratiqué pour s’enrichir ou s’enorgueillir

NON à la pratique dissimulée qui porte préjudice à ceux qui paie TVA (20% du prix), assurances et charges sociales.

Depuis toujours le chien a été le compagnon de vie ou de travail de l’homme, depuis toujours il a été élevé dans ce seul but, les races répondant aux besoins de spécialisation. Cette déontologie et ce savoir-faire ont un prix.  C’est celui que vous avez à payer. Si déontologie et savoir-faire ne sont pas à l’origine de la naissance de votre futur chiot, en l’achetant à son naisseur vous le privilégiez au détriment de ceux qui donnent un sens à la domestication des chiens.

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5 Commentaires

  1. Dupuis

    Décidément nous avons la même vision de la chose et nous sommes pas les seuls bien au contraire , super votre article 🙂

    Réponse
    • Merci de votre soutien

      Réponse
  2. potin

    bjr il peut avoir des eleveur multi race qui attache beaucoup d’importance a la sociabilisation des chiot les habituée a plein d’autre choses et ce ne sont pas pour autant des mauvaise personne

    Réponse
    • L’élevage canin est un véritable métier qui n’a de légitimité et d’honorabilité que s’il se préoccupe du devenir des chiots qu’il a fait naître au delà des premières semaines de leur vie. Or, selon moi, il est difficile voire impossible d’opérer une sélection approfondie lorsque l’on élève plusieurs races. Evidemment qu’il y a parmi les éleveurs multi-races des professionnels qui attachent beaucoup d’importance à la familiarisation mais l’intégration durable du chien dans sa future famille ne dépend pas QUE de la familiarisation. Pour qu’un chien ne risque pas l’abandon il doit décevoir un minimum donc il doit ressembler en tous points au chien espéré. Cela passe par le caractère mais aussi par le physique qu’on le veuille ou pas. C’est pourquoi je suis défavorable à l’élevage multi-races. Comment un éleveur peut il être assez expert dans plusieurs races pour faire son travail de sélection ?

      Réponse
    • Louis Martine

      Bonjour, bon élevé plusieurs races j’appelle ça un marchand de chiens.

      Réponse

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