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Nourrir sainement son chien
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L’alimentation santé du chien

 

L’alimentation est la première médecine. Hippocrate, 5 siècle avant JC, affirmait déjà la primauté de l’alimentation pour la santé. Nourrir son chien revêt donc une importance très particulière. C’est lui apporter l’énergie nécessaire au fonctionnement de son organisme et à ses activités mais c’est aussi lui apporter les nutriments essentiels à la construction, réparation, régulation et défense de son organisme.

L’idée, lorsque l’on fait le choix d’une alimentation santé pour son chien, est de faire mieux que lui assurer la survie, c’est lui assurer une vie la plus en forme et la plus longue possible. On entre dans le domaine de la nutrition.

Habituellement, pour évaluer si une alimentation convient, on s’en réfère au poids du chien. S’il est trop maigre, on cherche à augmenter la quantité. Inversement s’il est trop gros on essaye de la diminuer. C’est en tous cas ainsi que procède bon nombre de professionnels de la santé, en se fiant à la note d’état corporel. Ils partent du principe que sous-poids et surpoids causent des problèmes de santé. La réalité c’est que sous-poids et surpoids sont la manifestation d’un déséquilibre entre apports énergétiques et besoins mais aussi d’un dérèglement de la fonction alimentaire quand l’accès à la nourriture n’est pas en cause (chien privé de soins).

Or pour qu’une alimentation puisse être considérée comme équilibrée c’est d’abord au niveau des apports nutritionnels qu’on doit faire attention. L’énergie est une chose. Les nutriments en sont une autre. Une alimentation est équilibrée si elle couvre les besoins nutritionnels et énergétiques, pas seulement si elle apporte l’énergie nécessaire. Etonnamment d’ailleurs une alimentation équilibrée sur le plan nutritionnel couvre les besoins énergétiques sans qu’il faille se préoccuper de cet aspect.

Nous allons donc ici vous parler essentiellement des nutriments, de leur source pour un carnivore et du régime alimentaire qui couvre tous les besoins nutritionnels et préserve la santé en conclusion.

Si cet aspect théorique servant à bien comprendre le rôle de l’alimentation vous rebute ou ne correspond pas à votre recherche, vous pouvez directement vous rendre à la conclusion ou consulter cette autre page qui parle du mode d’alimentation de nos chiens. Ce mode d’alimentation est en quelque sorte le fruit de notre réflexion et de nos études dans le domaine de la nutrition canine.

Inversement si cet aspect vous intéresse sachez qu’une formation en ligne sera bientôt disponible.

 

Ce que l’alimentation doit apporter

 

Comme évoqué en introduction l’alimentation doit apporter des nutriments. Les nutriments sont classifiés en plusieurs catégories :

  • les protéines
  • les lipides
  • les vitamines
  • les minéraux
  • les oligo-éléments
  • les fibres
  • et les glucides

 

Chaque classe de nutriments a plusieurs fonctions même s’il est fréquent d’en retenir la principale. Nous ne développerons donc pas ici ce sujet trop vaste et de moindre intérêt pour faire le choix d’une alimentation santé pour son chien. Nous avons toutefois positionné les glucides en dernière place car pour un carnivore comme le chien elles sont des nutriments accessoires voire problématiques.

Les protéines et les lipides peuvent être d’origine animale ou végétale. Les glucides sont exclusivement d’origine végétale. Tandis que les vitamines, minéraux et oligo-éléments sont partout donc la source n’est importante que si elle compromet la biodisponibilité*.

La biodisponibilité est la part d’un nutriment contenue dans un aliment que l’organisme assimile de manière effective. En d’autres termes si un aliment n’est pas biodisponible, il a beau contenir des nutriments, ceux-ci ne seront pas assimilés.

Il s’avère que le chien est un carnivore. Un carnivore est un mammifère qui se caractérise par une dentition très développé et se nourrit essentiellement de chairs et de tissus d’animaux vivants ou morts. C’est de ces chairs et ces tissus qu’il extrait tous les nutriments dont il a besoin. Et cela se manifeste par des capacités à digérer facilement ces chairs et ces tissus y compris les tissus osseux.

A l’inverse les carnivores ont des difficultés, voire sont dans l’impossibilité de digérer les végétaux à cause d’une caractéristique commune à tous les végétaux : ils sont constitués de cellulose. Vous vous demandez où nous voulons en venir ? C’est tout simple. La cellulose demande un travail de broyage pour être brisée et rendre les nutriments accessibles. Pour broyer il faut des molaires plates et un articulé de la mâchoire vertical et horizontal. Le chien n’a pas de molaires plates comme la vache, le cheval ou le cochon. Sa mâchoire fonctionne seulement de haut en bas. Il n’en pas en mesure de briser la cellulose donc sans le travail préparatoire de digestion d’une autre espèce, tout ce qui est d’origine végétal lui est presque inutile à l’état brut.

 

Les protéines

Les protéines en tant que telles ne sont pas à considérer. Ce qu’il faut considérer ce sont les acides aminés puisque les protéines apportent les acides aminés. Les acides aminés qui comptent pour les chiens sont au nombre de 20 mais seulement 10 sont dits essentiels, c’est à dire qu’ils doivent être apportés par la nourriture car le chien ne les synthétisent pas. Les 10 autres sont fabriqués par le foie à partir des acides aminés essentiels par recombinaison.

Les acides aminés essentiels sont : la leucine, l’isoleucine, la valine, la lysine, la méthionine, la thréonine, le tryptophane, la phénylalanine, l’histidine et l’arginine. Le chat a d’ailleurs besoin d’un 11ème acide aminé essentiel : la taurine.

Une particularité de l’assimilation des acides aminés est de respecter la loi du minimum de Liebig ou loi des facteurs limitants qui dit en deux mots que l’assimilation est limitée par l’élément assimilable dont la concentration dans le milieu est la plus faible. Vous pouvez donc apporter des acides aminés en grande quantité pour certains, si l’un d’eux est présent en faible concentration tout ce qui dépassera cette concentration en matière de ratio sera éliminé.

 

Illustration de la loi du minimum de Liebig – Cliquez sur l’image pour en savoir plus

 

Or les protéines d’origine végétale sont source d’acides aminés dans des quantités et ratios différents des protéines d’origine animale. Il est donc risqué voire quasiment impossible d’essayer d’équilibrer les apports en acides aminés à partir de sources végétales même si on fait abstraction de la problématique de la cellulose évoqué précédemment. La seule assurance d’apporter les bonnes quantités en acides aminés dans les bons ratios est de s’en tenir à une source animale.

 

Les Lipides

Les lipides ont des fonction extrêmement variées. Outre à apporter de l’énergie en quantité puisque 1 g de lipide apporte 9 KCal les lipides sont source des acides gras essentiels comme les protéines sont source des acides aminés essentiels. Les deux principaux acides gras essentiels sont les oméga 3 et les oméga 6. Ces oméga ont la particularité d’entrer en compétition pour leur assimilation. Ils sont en effet métabolisées par des enzymes communes. Autrement dit, un apport excessif en oméga 6 entraîne une métabolisation moindre des oméga 3.

 

 

Le ratio idéal entre oméga 3 et oméga 6 est de 1 pour 5. Dans le cadre d’une alimentation équilibrée on doit particulièrement veiller au respect de ce ratio pour garantir l’assimilation en oméga 3. Ceux-ci entrent notamment en jeu dans la santé cardio-vasculaire, la cognition et dans les processus anti-inflammatoires. Or les huiles végétales, à l’exception de l’huile de lin, sont surtout très riches en oméga 6 ce qui a pour effet, si on ajoute ce type d’huiles dans l’alimentation, d’augmenter considérablement la proportion d’oméga 6 et donc de compromettre l’assimilation des rares oméga 3 apportés. A l’inverse, les huiles de poissons gras présentent des teneur en oméga 3 élevées. Ce sont les seules huiles qui garantissent un peu de rétablir l’équilibre entre ces deux acides gras essentiels.

Reste la question de la qualité résiduelle de ces huiles puisqu’elles sont, comme toutes les huiles, très sensibles à l’oxydation et à la température. Une huile incorporée avant cuisson ou conservée à l’air libre comme c’est le cas pour les croquettes (les huiles sont en effet pulvérisées sur les croquettes après séchage et donc à la merci de l’oxydation), aussi qualitative soit elle avant, perd toute sa valeur nutritionnelle.

 

Les vitamines

Les vitamines ont toutes un rôle fonctionnel. Elles peuvent être hydrosolubles (véhiculées par l’eau) ou liposolubles (véhiculées par les lipides). La plupart ne résiste pas aux procédés industriels de fabrication (cuisson-extrusion) et doivent donc être intégrées sous une forme plus résistante : les vitamines de synthèse.

La vitamine A contribue à la croissance, l’entretien et le renouvellement des tissus et à la vision nocturne.
La vitamine D contribue à la croissance et au métabolisme calcique.
La vitamine E est anti-oxydante.
La vitamine K contribue à la coagulation.
Les vitamines du groupe B contribuent au métabolisme cellulaire et énergétique
La Choline (anciennement classée dans le groupe B) contribue au métabolisme des lipides.

On trouve des vitamines en quantité variable dans tous les aliments. Seule la variété de l’alimentation garantit des apports en vitamines suffisants. On peut souligner que les abats sont particulièrement riches en vitamines.

 

Les minéraux

Les minéraux ont tous un rôle structurel et fonctionnel.

Le Calcium contribue à la croissance, la solidité du squelette, la contraction nerveuse, la conduction nerveuse et le métabolisme.
Le Phosphore contribue à la solidité du squelette et au métabolisme énergétique.
Le Potassium contribue à l’équilibre hydro-électrique et aux échanges membranaires.
Le Sodium contribue à l’équilibre hydro-électrique, aux échanges membranaires et à l’appétence.
Le Chlore contribue à l’équilibre hydro-électrique et aux échanges membranaires.
Le Magnésium contribue à la contraction musculaire.

Pour chacun de ces minéraux des apports quotidiens recommandés ont été établis. Il faut toutefois savoir qu’il y a des ratios à respecter. Cela rend la complémentation anarchique extrêmement risquée. Comme pour les vitamines, on trouve des minéraux en quantité variable dans tous les aliments. C’est la variété qui garantit des apports en quantité suffisante. On peut souligner que le calcium est majoritaire dans les os.

 

Les oligo-éléments

Les oligo-éléments ont tous un rôle fonctionnel. On regroupe sous le terme d’oligoéléments une vingtaine d’éléments présents à l’état de traces dans l’organisme. Tous ne peuvent pas être qualifiés d’essentiels, dans la mesure où l’on ne possède pas encore les preuves expérimentales de la nécessité vitale de leur présence. Pour les plus connus, ils sont des facteurs ou des co-facteurs c’est à dire qu’ils interviennent conjointement avec un autre composé dans le métabolisme. A noter qu’un ratio entre le zinc et le cuivre a été mis en évidence ce qui exclue toute complémentation anarchique.

Le Zinc contribue à la synthèse protéique en tant que co-facteur d’enzymes.
Le Cuivre contribue à la synthèse du collagène et de la mélanine en tant que co-facteur d’enzymes et au stockage hépatique.
Le Sélénium est un anti-oxydant.
Le Manganèse contribue au développement du squelette, à la fonction nerveuse et est un co-facteurs d’enzymes également.
L’Iode contribue à la synthèse des hormones thyroïdiennes.
Le Fer contribue au transport de l’oxygène dans le sang et est un co-facteur de l’hémoglobine.

A noter que dans l’organisme les oligo-éléments sont transportés, assimilés et éliminés grâce aux protéines auxquelles ils sont presque toujours liés.

 

Les fibres

Les fibres ont un rôle fonctionnel. Les fibres peuvent être fermentiscible (solubles) ou non fermentiscibles (insolubles). Selon le cas leur rôle diffère.

Les fibres fermentiscibles ont la capacité de « retenir » l’eau et rendent généralement les matières fécales plus molles. Des exemples de fibres solubles sont les pectines de fruits et le psyllium. Bien que les fibres fermentescibles aient une influence importante sur les fonctions motrices intestinales, une trop grande quantité peut facilement causer des problèmes liée à la fermentation.

Certaines fibres fermentiscibles sont prébiotiques et ont ce second rôle fonctionnel qui a particulièrement bonne presse. Les fibres prébiotiques servent de nourriture pour les bonnes bactéries de la flore intestinale en leur fournissant du sucre issu de la fermentation. Elles peuvent ainsi favoriser la croissance de ces bonnes bactéries au détriment de bactéries pathogènes. Cependant chez certains chiens, et notamment chez les grandes races de chiens, une activité de fermentation excessive entraîne très souvent des selles molles.

Les fibres non fermentiscibles augmentent quant à elles le volume fécal mais ne ramollissent pas les matières fécales, car elles n’ont pas la capacité d’absorber l’eau. Elles favorisent dans un moindre mesure la fonction motrice intestinale mais leur intérêt est surtout leur rôle technologique (cohésion du produit fini) et publicitaire puisque la présence de fibres entrent dans les allégations en face de présentation sur les étiquettes croquettes.

 

Bientôt la suite, merci de votre patience.

 

En attendant cette suite, nous vous invitons à consulter la page dédiée à l’alimentation de nos chiens.

Sources

 

Littérature

La nutrition vétérinaire par S. Lefevbre
Encyclopédie de la nutrition clinique du chien par collectif

Sites web

Les protéines par Vétopedia
L’huile de poisson par Vétopédia
A quoi servent les oméga 3 et oméga 6 par aromathérapie vétérinaire
Comment et pourquoi protéger les oméga 3 vis à vis de l’oxydation  (document pdf)

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