Prendre soin de son chien
Les conseils qui suivent sont adaptés à tous les chiens. Pour autant, nous avons ciblé ici particulièrement le Berger Allemand en tant qu’expert de cette race.
Le chien, et à fortiori le berger allemand, est fait pour vivre aux cotés de l’humain. Déjà parce qu’aucun chien n’est fait pour rester seul, sans foyer, sans but à son existence. En ce qui concerne le berger allemand, il est le fuit d’une sélection ayant particulièrement développé certaines caractéristiques dont l’attachement à l’humain, le besoin de tenir un rôle et le sens aigu de la garde et la défense du territoire et des biens confiés font partie.
Cela génère des besoins d’activités qui sont détaillés dans une page dédiée aux activités satisfaisant les besoins.
Cela dit l’activité ne fait pas le tout. Pour prendre soin de son berger allemand, comme de n’importe quel autre chien, suppose de combler aussi ses besoins physiologiques, de soins et de sécurité. Nous nous proposons donc à travers cette page de vous faire un petit résumé des conditions favorables pour prendre soin de son berger allemand ainsi que des mesures prophylactiques et sanitaires qu’il vous faudra mettre en place.
L’alimentation
L’alimentation est la première médecine. De sa qualité dépend la santé !
Le sujet de l’alimentation est un sujet qui fait débat. Or prendre soin de son berger allemand ou de n’importe quel chien quelqu’il soit sous entend de lui fournir une alimentation adaptée. Si personne ne nie cette obligation c’est à propos de ce qui est adapté que les avis divergent.
Par principe est adapté ce qui comble les besoins nutritionnels et énergétiques et ce qui correspond à la nature de l’animal. Cela se manifeste par une croissance harmonieuse, une bonne vitalité, des bonnes capacités de régulation et d’auto-guérison ainsi qu’une espérance de vie correspondant à sa génétique. De ce coté là on peut espérer une bonne douzaine d’années pour un berger allemand compte tenu de sa taille.
La nature d’un chien est d’être un carnivore comme en atteste sa dentition, son appareil digestif et ses comportements. Un carnivore se nourrit d’une alimentation d’origine animale. Cela ne fait pas débat. Il trouve dans cette alimentation tous les nutriments nécessaire à sa construction, sa réparation et son maintien en santé, ainsi que toute l’énergie nécessaire à ses activités. Les protéines et les lipides sont la base de son alimentation et il n’a aucun besoin de glucides même si il possède une certaine capacité (très variable selon les individus) à les digérer et à en extraire quelques nutriments et de l’énergie. Ce qui compte est la qualité des protéines afin de bénéficier de la source d’acides aminés indispensables et la qualité des lipides qui doivent lui apporter les acides gras essentiels.
Protéines et lipides doivent donc être bio-disponibles et pour cela elles doivent être d’origine animale.
Le problème est qu’à l’heure actuelle quand un propriétaire ou futur propriétaire pense alimentation, il pense croquettes comme si les croquettes étaient la normalité pour nourrir son chien. Les croquettes sont une alimentation industrielle et al-ter-na-tive, une pâle copie de l’alimentation naturelle qui avait pour vocation de faciliter la tâche aux propriétaires et de garantir un meilleur équilibre alimentaire à l’époque où les chiens étaient encore nourris de restes de table, une nourriture particulièrement déséquilibrée.
Jamais les croquettes n’égaleront la qualité d’une alimentation naturelle et non transformée quelques soient les allégations des fabricants
Les croquettes sont en outre un aliment déshydraté posant le problème de la réhydratation du bol alimentaire.
Elles sont un aliment obligatoirement composé de glucides pour obtenir une forme et une texture résistant aux manipulations ce qui pose la question de la présence plus ou moins massive de ces glucides, leur origine et leurs effets sur le métabolisme du chien.
Elles sont un aliment cuit et additionné de conservateurs pour pouvoir être conservé longtemps, très longtemps même, ce qui pose la question de la cuisson (souvent à très haute température) pouvant dénaturer les nutriments ou les détruire et la question des conservateurs et leur effet à long terme sur la santé, effet cumulé avec ceux des intrants chimiques ajoutés (vitamines et minéraux de synthèse) n’ayant fait l’objet d’aucune étude dans cette version “cocktail”.
Elles sont enfin un aliment dont la composition est obscure. Bon nombre d’ingrédients ne seraient pas consommés en l’état par un chien, Essayez donc de mettre de la pulpe de betterave, des hydrolysats, du gluten de maïs dans sa gamelle pour voir. Cette composition demande de très sérieuses connaissances pour en déchiffrer la teneur. Inversement tous les paquets de croquettes promettent de la viande alors qu’elle est parfois à l’état de résidu. Nous avons rédigé un article à ce sujet qui permet de comprendre ce qu’on donne à manger à son chien quand on fait le choix de l’alimentation industrielle.
Nos conseils en matière d'alimentation
Le Raw Feeding
Selon nous il n’y a pas meilleure alimentation qu’un régime alimentaire carné et cru composé d’une proportion idéale d’os charnus (os entourés de viandes), de chair et d’abats, varié en termes d’origine (volailles diverses, poissons, petits mammifères, oeufs …) apportant en quantité et en qualité les nutriments, l’énergie mais également les vitamines, minéraux, oligo-éléments nécessaires à la bonne santé du chien autant sur le plan physiologique que psychologique. En effet la variété des textures, des goûts, des odeurs ainsi que le fait de broyer des os, mâcher satisfont les sens et certains besoins comportementaux. Sans que cela n’ait jamais fait l’objet d’études, il est souvent étonnant de constater combien les chiens nourris ainsi sont plus apaisés.
Ce type de régime alimentaire est appelé le Raw Feeding. Il se décline en plusieurs courants :
- Le Whole Prey qui consiste à donner des proies entières et compte sur la variété des proies pour garantir l’équilibre alimentaire
- Le Prey Model qui consiste à re-créer les proies entières et compte également sur la variété des proies pour garantir l’équilibre alimentaire
- Le BARF (Biologically And Raw Food) qui consiste à proposer une variété un peu moindre de viandes, os charnus et abats mais adjoint des compléments alimentaires pour garantir l’équilibre. C’est le régime alimentaire que nous avons choisi à l’élevage du val de la petite creuse et que nous conseillons à nos clients. C’est également le régime alimentaire pour lequel nous proposons un accompagnement individualisé pour ceux qui le souhaitent.
Alternatives au Raw Feeding
Pour les personnes qui s’inquiètent de donner de la viande crue ou des os à leur chien, il est possible de se tourner vers la ration ménagère qui consiste à composer les repas avec une base de viandes sans os variées et cuites à basse température complétées de légumes et d’un féculent, habituellement du riz très cuit. Les quantités quotidiennes à distribuer sont proches des quantités du Raw Feeding et proportionnelles au poids et à l’âge. Par contre la ration ménagère doit OBLIGATOIREMENT être complétée par un apport en calcium, celui-ci n’étant plus apporté par les os et par un apport en vitamines, celles-ci ayant été partiellement détruites par la cuisson. La difficulté étant de respecter le rapport phospho/calcique, ce complément en calcium devra être prescrit par un nutritionniste qui aura préalablement évalué la ration. Il est à noter que le riz ou un autre féculent très cuit revient à donner du sucre, la cuisson permettant d’accélérer la transformation des glucides en glucose. La quantité de féculent doit donc être réduite et compter pour apport énergétique. Les légumes ayant que peu d’intérêt nutritionnel pour le chien hormis d’apporter des fibres, ils doivent aussi être accessoires. Ce sont les viandes qui composent essentiellement ces rations comme pour le Raw Feeding. Choisir ce régime alimentaire pour des questions économiques est un mauvais calcul.
Pour les personnes qui ne peuvent pour des raisons pratiques ou personnelles composer elles mêmes les repas de leur chien et en alternative au Raw Feeding, il reste possible de se tourner vers un aliment industriel d’une composition équivalente sous forme humide. Cette alimentation est généralement proposée en boite. Elle offre un coté pratique à condition d’être de très bonne qualité et composée de produits d’origine animale. En effet la question de la tenue aux manipulations ne se posant plus, les glucides sont superflues. Il n’est donc pas normal d’en retrouver dans la composition des aliments industriels humides sauf s’il s’agit de faire passer des vessies pour des lanternes et de remplacer les viandes par un substitut moins couteux ! En ce qui concerne l’alimentation industrielle humide, la question des apports en minéraux et vitamines ne se pose plus puisque les industriels ont fait les calculs nécessaires et ajouté les compléments. Cette alimentation offre plus de garanties en termes d’équilibre que la ration ménagère si elle respecte par ailleurs l’emploi de produits d’origine animale et un mode de préparation ne dénaturant pas les protéInes.
En ultime recours au Raw Feeding et aux aliments humides en boites, il reste les croquettes. Mais dans ce cas il faut être intransigeant sur la qualité et ne choisir que des croquettes dont chaque ingrédient est clairement identifié, composé majoritairement de produits animaux, exempt de céréales posant le problème des mycoxtoxines, du raffinage, des OGM, au profit de féculents ayant un intérêt nutritionnel et dénués autant que possible d’intrants chimiques. Le mode de fabrication devra aussi être analysé car la cuisson à très haute température dénature les produits. Ces croquettes là ne s’achètent pas au supermarché. Sauf exception elles ne s’achètent pas non plus chez le vétérinaire qui est souvent “marié” avec des marques à la notoriété bien assise mais à la composition problématique. L’utilisation des croquettes pour nourrir son chien oblige à veiller très rigoureusement sur sa consommation d’eau. Le chien devra disposer en permanence d’une source d’eau fraîche et il est très nettement préférable de réhydrater la ration avant de la distribuer. Ce n’est pas le régime alimentaire que nous conseillons car il n’offre que peu de transparence et ne garantie pas de maintenir le chien en santé. Au mieux peut il être un régime occasionnel lorsque les circonstances rendent le Raw Feeding, la ration ménagère ou l’humide compliqués (vacances, pension, randonnées …). A noter que les aliments croissance sont souvent trop riches et accélère la croissance ce qui créé des tensions.
Nous détaillons le régime alimentaire que nous avons choisi et que nous conseillons dans une page dédiée : Nourrir au BARF
La vaccination
La vaccination est un acte vétérinaire qui ne peut être effectué que par un vétérinaire.
La vaccination permet de protéger son chien contre certaines maladies virales graves voire mortelles. Elle n’a rien d’obligatoire mais pour qui se soucie de la santé de son compagnon, c’est une question de bon sens. Parmi les maladies graves en question on peut citer la Parvovirose, la Maladie de Carré, l’Hépatite de Rubarth mais également la Leptospirose et dans une moindre mesure la Toux du Chenil qui peut être de plusieurs origines.
Généralement les chiots reçoivent une primo-vaccination à un âge variable selon le risque.
Chez nous à l’élevage du val de la petite creuse nous faisons primo-vacciner nos chiots à l’âge de 8 semaines contre la Maladie de Carré, l’Hépatite de Rubarth, la Parvovirose, la Toux de chenil à parainfluenza et la Leptospirose souches … Volontairement et en accord avec notre vétérinaire nous ne faisons pas vacciner contre la Leptospirose souches supplémentaires Australis et Grippo-typhosa par le biais du L4 ou Lmulti. Ce vaccin fait l’objet d’un bulletin de pharmocovigilence ce qui augmente le risque d’une mauvaise réaction tandis que le risque de contracter la Leptospirose souches Australis et Grippo-typhosa est faible pour ne pas dire presque nul. Notre vétérinaire déconseille d’ailleurs de faire ce vaccin lors du rappel à 12 semaines, les chiots étant encore trop fragiles. Nous suivons ces recommandations et faisons part de nos réserves quant à l’emploi du L4 ou Lmulti à tous nos clients. La vaccination est une affaire de bénéfices/risques. En l’occurence il y a majoration des risques pour un bénéfice moindre puisque ces souches sont minoritaires en héxagone.
Ensuite nous faisons faire un rappel à l’âge de 14 mois, soit un an après la première injection. La mode est à une troisième injection de primo-vaccination afin d’être sûr d’avoir dépasser le seuil d’immunité maternelle qui empêcherait le chiot de développer ses propres anti-corps. Nous laissons cette décision au futur vétérinaire du chiot sachant que chaque nouvelle injection est l’occasion d’une mauvaise réaction.
Viennent ensuite les rappels. C’est là que le bât blesse car manifestement certains vétérinaires continuent de procéder à des rappels annuels alors que les résumé des caractéristiques des produits émis par les différents laboratoires pharmaceutiques disent clairement que l’immunité est garantie durant 3 ans pour la Maladie de Carré, l’Hépatite de Rubarth et la Parvovirose. Un rappel tous les ans pour ces 3 maladies s’apparente à de la sur-vaccination ce qui n’a aucun effet sur l’immunité. En ce qui concerne la Leptospirose par contre le rappel annuel est indispensable. En zone à risques d’ailleurs ce rappel devrait être fait tous les 6 mois. Chez nous, tous nos chiens recoivent un rappel contre la Leptospirose chaque année à l’occasion de leur visite annuelle de contrôle, visite dont nous parlons dans le prochain paragraphe.
Nous avons développé le sujet de la vaccination et des rappels dans un article et dans une page dédiée qui reprend en partie les informations de l’article.
La vermifugation
Les chiens peuvent être infestés par des vers intestinaux. La contamination se produit généralement par voie oro-fécale, c’est à dire au contact des déjections d’animaux infestés eux même. De ce fait il est plus fréquent d’avoir des parasites intestinaux lorsqu’il y a concentration d’animaux puisque le risque de contact avec des déjections contaminées est augmenté. Les chiens qui fréquentent des parcs, des centres d’éducation canines ou vivent en collectivité doivent donc être traités car les parasitoses internes peuvent avoir des conséquences sur la santé.
On trouve parmi les vers intestinaux courants des trichures, des ascaris, des stronghles et parfois même des taenias. Chaque ver a son propre système de développement et de reproduction au détriment de son hôte. De plus chaque ver est sensible à certaines molécules vermicides et vermifuges. A ce propos on appelle à tord vermifuges les produits qui ont vocation à tuer les vers. Ce sont des vermicides. Un vermifuge fait fuir le ver en rendant son milieu de vie inhospitalier.
Les vermicides se présentent généralement sous la forme de produits médicamenteux à ingérer. Ils sont élaborés par des laboratoires pharmaceutiques. Les vermifuges, quant à eux, peuvent revêtir plusieurs formes et avoir des effets différents : renforcer les moyens de défense du chien pour lutter contre les vers ou modifier le milieu de tel sorte que le ver ne puisse plus s’y développer et s’y reproduire. Ils sont proposés sous la forme de compléments alimentaires.
Vermifuges et vermicides peuvent être employés simultanément. L’idéal reste d’avoir recours aux vermicides seulement si la présence de vers est établie d’après une coproscopie. Cette coproscopie permet en outre d’identifier les parasites et d’opter pour le produit le plus adapté pour traiter. En effet chaque vermicide a un spectre d’action propre et certains produits ont une efficacité limitée contre certains vers. Par contre rien n’empêche, et tout engage même, à avoir recours à des compléments alimentaires ayant vocation à faire fuir les vers en parallèle d’une alimentation saine et d’une flore intestinale entretenue. Pour cela nous vous renvoyons vers cette page dédiée au sujet.
Les vermicides sont à acheter chez le vétérinaire, pas en animalerie ou à la pharmacie, et sous SA responsabilité. Comme tout traitement médicamenteux, il présente des risques de mauvaise réaction. C’est particulièrement important en ce qui concerne les races et les chiens atteint d’une mutation génétique au niveau du gène MDR. Cette mutation est quasi généralisée chez les “collie”. Les races apparentées ne doivent donc pas recevoir certains traitements. Généralement un test génétique doit être effectué à la recherche de la mutation (MDR1).
On ne traite contre les vers qu’en évaluant les bénéfices/risques.
Les petits maux du quotidien
Comme tout être vivant, le chien peut être sujet à des baisses de forme ou des blessures sans grande gravité. Pour ces cas il est possible de le soigner sans faire spécialement appel au vétérinaire.
Cela dit quelques observations simples permettent déjà de se faire une idée. Votre chien est il apathique contrairement à ses habitudes ? a t’il de la fièvre (supérieur à 39°) ? mange t’il normalement ? fait il ses besoins normalement (même rythme, même consistance) ? constatez vous du sang dans ses selles ? se gratte t’il ou se lèche t’il frénétiquement ? perd t’il ses poils de façon inhabituelle ? boite t’il ? a t’il du mal à se lever ou à se déplacer ? constatez vous un écoulement (yeux, truffe, appareil génital …) ou des rougeurs (peau, oreilles …) ? sent il particulièrement mauvais ? voyez vous ou percevez vous une grosseur ?
Notez toutes ces observations qui seront utiles au vétérinaire et dans le cas où globalement rien ne vous semble suspect outre mesure tentez quelques gestes simples en faisant appel à votre bon sens.
Ces gestes sont détaillés dans la page dédiées aux petits maux du quotidien. Cela dit l’hygiène de vie permet déjà d’en éviter un bon nombre et de pouvoir compter sur un système immunitaire performant.
Les médecines alternatives
Pour la santé de votre chien, nous vous conseillons de vous tourner en premier lieu vers les médecines alternatives ayant vocation à prévenir et/ou à traiter votre compagnon de façon globale plutôt qu’à chercher à faire disparaître les symptômes. Cette approche est généralement suffisante pour un animal jeune n’ayant pas encore développé de problèmes de santé liés à son mode de vie ou son alimentation. Elle peut d’ailleurs être très complémentaire d’une approche allopathique dans les cas de maladies chroniques ou installées.
Nous avons développé le sujet des médecines alternatives dans une page dédiée. La santé est un sujet extrêmement sérieux qui malgré cela n’est pas l’apanage des vétérinaires. Certains praticiens en naturopathie, homépathie, phytothérapie ou soins énergétiques font des miracles et permettent d’éviter ou de réduire des traitements médicamenteux parfois lourds ou aux effets indésirables conséquents. En outre, les approches hollistiques cherchent à stimuler et à renforcer les propres systèmes de défense de l’animal – quand c’est encore possible – ce qui reste le meilleur moyen de le soigner et de le préserver d’affections ultérieures.
L’hygiène corporelle
L’hygiène corporelle fait partie des soins indispensables au bien-être mais également à la santé. La peau et le pelage sont en effet une barrière contre les agressions climatiques mais aussi infectieuses. On considère d’ailleurs que la peau est un organe. Ce sujet est abordé dans une page dédiée qui reprend les principaux gestes et le matériel nécessaire à l’hygiène corporelle.