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Concilier élevage canin et … respect du chien
Isa.valcreuse 8 juin 2017

Notre conception du métier d’éleveur canin

 

Dans la suite logique de notre article  [à propos de l’intérêt de faire des expos … ou pas] dont le but premier était de poser des mots sur un ressenti à propos des expositions canines et d’être totalement transparentes avec notre clientèle, il nous semble opportun de partager notre conception du métier d’éleveur canin et ce qui nous motive à l’exercer tel que nous l’exerçons c’est à dire le plus loin possible des influences préjudiciables au bien-être et à l’image de notre race de cœur.

Si nous sommes sorties des sentiers battus qui s’obstinent à vouloir enfermer le berger allemand dans une catégorie aux débouchés illusoires (comme l’utilisation ou le show), c’est pour une raison simple, nous regardons vers l’avenir ! vers l’avenir de la race, vers celui de nos chiens et évidemment vers celui de nos chiots.

Avant toutefois de rentrer dans le vif du sujet, c’est à dire dans l’explication de nos pratiques en tant qu’éleveur canin, nous souhaitons trancher définitivement la question de la légitimité et de l’honorabilité de cette activité professionnelle puisque ceci nous est régulièrement opposé. De notre point de vue d’ailleurs, il n’est pas possible de réellement prétendre veiller au respect du chien si on a pas analyser ses motivations à devenir éleveur canin et si ces motivations restent égocentrées.

 

Ce métier est il légitime ?

Quand on aime les animaux en général, les chiens en particulier et une race tout spécialement, il y a comme une incohérence à les élever !

L’élevage induit la détention de plusieurs femelles, leur mise à la reproduction, le prélèvement et la vente de leurs bébés à un âge où normalement ils ont encore beaucoup besoin de leur mère.

L’élevage peut induire aussi une vie relativement monotone, entre boxe et chenil, parfois entre terrain de travail et ring d’expos pour faire monter cette satanée cotation si chère au Club de race et à la Société centrale Canine, bref des activités très éloignées de celles qui satisfont les besoins comportementaux.

Entre tirer partie des possibilités et exploiter à outrance celles-ci, la frontière est dangereusement ténue … et malheureusement fréquemment franchie par certains 🙁

Le talon d’Achille de l’élevage c’est la transaction financière, l’échange d’argent, ce “truc” qui pervertit tout, qui s’est immiscé partout, et qu’on ne peut absolument pas négliger puisque c’est devenu le nerf de la guerre comme on dit. Faut bien payer les factures, les frais et les charges.

Sauf que …Quand on aime les animaux en général, les chiens en particulier et une race tout spécialement, il est difficile de se passer de leur présence à nos côtés. Bien que cela fasse débat entre amoureux de la compagnie des chiens et anti-spécistes radicaux et à fortiori entre pro et anti-élevage,

 

Si on admet la propriété on admet forcément l’acquisition

 

Ce n’est pas sans conséquences pour le chien. Il s’agit tout de même de le priver de libertés, de le faire vivre dans un milieu non naturel pour lui, de le mettre aux services de nos besoins humains. Mais il s’agit aussi de lui offrir de la sécurité, du confort et la possibilité d’être et de faire ce pour quoi il a été sélectionné depuis que la domestication l’a profondément modifié sur le plan du comportement.

 

Etre détenu par un humain est pour le chien, de nos jours, sa seule garantie de survie.

 

Alors puisque détenir un chien est un droit encore incontestable pour l’humain et pas si préjudiciable (pour ne pas dire profitable) qu’il n’y paraît pour le chien moderne, pouvoir le choisir en fonction de critères personnels (physiques et comportementaux) et vierge de tout accident de parcours (tout le monde n’a pas l’âme d’un sauveur) est un droit tout autant incontestable, sauf à nier qu’un minimum d’affinités est nécessaire à la durée d’une relation, et dans ce cas

 

Il faut bien un éleveur pour le faire naître et le préparer à rejoindre une famille !

 

Les chiens ne sont plus sauvages depuis des lustres, ils ont besoin de nous et nous d’eux. Cela tranche la question de leur détention ; l’élevage, tant qu’il répond à ces besoins impérieux (besoin de compagnie et éventuellement d’assistance dans son travail pour l’humain ET besoin de soins pour les chiens, désormais vulnérables et dépendants), cet élevage là nous semble tout à fait légitime   🙂

C’est légitime, OK ! mais est-ce honorable ?

 

Exercer un métier honorablement, ou avec éthique pour reprendre un terme à la mode, est une tout autre affaire.

Si on se contente de considérer le besoin de compagnie de l’humain et le besoin d’un foyer pour le chien, la production intensive de chiots est tout aussi légitime que le petit élevage de sélection. N’ont-ils pas en commun de faire naître puis de vendre ?

Si, mais à un détail près tout de même, celui de la considération.

Dans les fermes d’élevages on considère les parents comme des outils de production et les chiots comme des produits de consommation. Ces produits sont expédiés dans des cartons d’emballage vers des sites de vente – les animaleries – où ils sont exposés dans des aquariums. On cherchera à les écouler le plus vite possible à grand renfort d’arguments marketing sans se préoccuper de l’adéquation des profils tandis que les outils de production, eux, sont exploités au maximum avant d’être jetés au rebut.

On peut comparer la production intensive de chiots à la production intensive de n’importe quel produit de grande consommation qui ferait bosser des gamins 12 heures par jour dans des conditions sordides contre une poignée de riz. Acheter des jeans ou des baskets fabriqués sur le dos de la misère pose un problème de conscience.

et bien

Acheter un chiot issu de ce type d’usine, où les “petites mains” sont des ventres de chiennes, n’est pas plus glorieux puisque cela exploite la vulnérabilité.

 

 

Si la considération est le maître mot, quelles considérations donnent ses lettres de noblesse à l’élevage canin ?

 

Tout ce qui contribue et préserve le bien-être des chiens avant, pendant et après l’élevage, pardi !

La notion de bien-être est loin d’être abstraite en ce qui concerne les animaux. Elle a été définie comme l’absence de faim, de soif, de souffrance, de douleur et de peurs. La possibilité d’exprimer ses besoins comportementaux et la satisfaction de ses besoins physiologiques entrent dans le cadre du bien-être. Le droit à un foyer durable, même s’il n’est pas précisé, en fait également partie sauf à considérer que l’abandon est sans conséquences psychologiques.

 

Considérer ses chiens comme de véritables personnes canines ayant des besoins fondamentaux propres et des droits immuables, veiller à ce que leurs petits naissent et se développent dans les conditions les plus favorables pour être prêts à intégrer des familles où ils bénéficieront du même respect, passer le relai sans se désengager, contribuer en quelque sorte à un projet de bonheur partagé et pérenne est le seul élevage, selon nous, qui puisse être qualifié d’honorable.

 

D'où provient votre chiot ? Se poser les questions qui comptent vraiment

Comment cela se traduit-il au Val de la Petite Creuse ?

 

L’accompagnement des familles de nos chiots au delà du simple service après-vente

 

Accompagnement ne signifie pas tenir la main pendant la douzaine d’années qui suivra, endosser TOUTES les responsabilités, s’ingérer dans l’intimité de la relation, se donner un droit de regard sur TOUT ; cela signifie suivre, parfois de loin, apporter un soutien par le conseil lorsqu’il est possible sinon rediriger vers plus compétent.

Laisser une famille se débrouiller seul face à une difficulté qu’elle se situe au niveau de l’éducation, des soins courants ou de la santé est de l’ordre du désengagement. Il ne faut pas s’étonner ensuite si ce désengagement se communique à la famille !

Chez nous,  nous partons tout bonnement du principe que nous devons à nos chiots et à leurs adoptants à la fois ce suivi et ces conseils ; du coup nous leur devons également la meilleure qualification qui soit pour pouvoir les donner !

Cela implique constantes remises à niveau dans tous les domaines qui touchent à la prophylaxie, la génétique, le comportement (beaucoup le comportement puisqu’il est la principale cause d’incompréhension, de maltraitance et aussi d’abandons), les pathologies et leurs traitements ; cela fait de nous de perpétuels apprentis mais des apprentis du “mieux-faire” au service des chiens.

 

La santé mentale et physique sont nos priorités absolues

 

Santé mentale et physiques sont des boucliers contre la déception et les soucis au quotidien qui peuvent conduire à se séparer d’un animal. A moins d’être animé par le désir de guérir (syndrome du médecin/de l’infirmière/du psychiatre), la survenue d’une maladie, d’un handicap ou d’un sérieux trouble du comportement lié aux conditions d’élevage ou à une sélection irraisonnée peut amener un propriétaire à baisser les bras si le problème dépasse ses capacités à le prendre en charge.

Pour nous préserver de cela et préserver les propriétaires de nos chiens de cela, nous appliquons une règle simple : D’abord ne pas nuire ! Dans ce précepte tout est dit et si vous le voulez bien nous allons argumenter dans ce sens.

En matière de bon fonctionnement de l’organisme, ce qui nuit ce sont les excès et les carences, en nombre, en fréquence et en durée. En terme d’équilibre nerveux, ce qui nuit ce sont les frustrations intenses et/ou répétitives et les expositions soutenues ou récurrentes à des facteurs qui dépassent les capacités de tolérance ou d’adaptation. Lorsque l’on réfléchit en termes d’excès, de carences, de frustrations et d’expositions, et à condition de connaître à minima les “normes” :

 

Bien soigner un chien devient simple et par conséquent bien l’élever aussi si on applique cette règle jusque dans les choix d’accouplement.

 

Quelques exemples d’excès et de carences, souvent insoupçonnés, qui nuisent au bon fonctionnement de l’organisme et peuvent être à l’origine de pathologies à l’origine évitables :

→ Excès de glucides dans l’alimentation (fréquent avec l’alimentation industrielle)

→ source aberrante de protéines (majoritairement végétale) pour un CARNIVORE

→ carence en micro-nutriments bio disponibles ou en vitamines fon-da-men-tales (comme la vitamine C de plus en plus mise en cause dans l’apparition de la dysplasie coxo-fémorale

→ …

L’alimentation étant la première médecine, nous avons le plus grand mal à comprendre qu’elle soit négligée aux différentes étapes de la vie et si rarement incriminée lorsqu’un problème survient. Pourtant elle est une cause majeure des problèmes ostéo-articulaires et digestifs que l’on cherche toujours à mettre sur le dos de la génétique !

 

Quelques exemples de frustrations et d’expositions à des facteurs dépassant le seuil de tolérance et d’adaptation qui nuisent à l’équilibre nerveux :

→ privation de contacts sociaux et d’interactions agréables – Rappelons que le chien est une espèce GREGAIRE qui a un besoin vital de tisser des liens avec d’éventuels congénères et plus que tout avec l’humain auquel il s’est (normalement) attaché profondément lors de la période de socialisation. Les frustrations au niveau des besoins de contacts sociaux sont, selon la force de l’attachement, susceptibles d’induire de nombreux troubles du comportement.

→ privation d’activités exploratoires – Rappelons que le besoin de faire la connaissance avec son environnement est fondamental chez le chien, d’autant plus s’il est jeune.

→ privation d’activités de substitution à son instinct de chasse – Rappelons que le chien est un PREDATEUR animé par des patterns moteur tels que la quête, la poursuite, la saisie (+/- selon les races et les individus) qui sont impossibles à éteindre comme il est impossible de faire disparaître la vapeur dans une cocotte minute sur le feu ; il faut donc que cela s’exprime mais dans une activité non préjudiciable à l’humain.

→ Exposition à un objet/sujet de peurs – Rappelons que la peur est une émotion qui provoque un tsunami physique et psychique et qui peut engendrer des réactions instinctives d’autodéfense.

→ …

La possibilité d’exprimer ses besoins comportementaux propres à son espèce, sa race ou sa personnalité est inscrite dans la loi. Nous avons le plus grand mal à comprendre que celle-ci soit régulièrement négligée, parfois dès l’élevage, alors que c’est la cause principale d’apparition des troubles qui sapent littéralement la relation avec les propriétaires.

 

 

Ce que nous faisons donc chez nous, à notre niveau 

 

• Nous expliquons tout cela et donnons l’exemple

• En tant que responsable et acteur de leur santé physique, nous distribuons à nos chiens et à nos chiots une alimentation saine et biologiquement adaptée riche en micronutriments bio disponibles notamment ceux qui soutiennent les “appareils” de nos chiens (immunitaire, locomoteur, digestif …) ; nous stimulons leurs capacités d’auto régularisation et d’auto guérison et si nous devons avoir recours au curatif ce sera à l’aide d’une médecine ciblée et évaluée en termes de bénéfices/risques.

• En tant que responsable et acteur de leur santé mentale, nous veillons au confort – du point de vue de nos bergers allemands – de leur lieu de vie ce qui exclu un hébergement en chenil bétonné de 5 m2 ! ; nous mettons un point d’honneur à procurer à nos chiens des occasions de satisfaire leurs besoins comportementaux propres.

Cela passe par des promenades, des jeux, des sports canins parfois (sans ambition de résultats pour ne surtout pas faire de l’activité une source d’enjeux), et … une vie en groupes sociaux partageant des affinités . Le jour où nous aurons un chien qui trépigne d’une joie spontanée à l’idée d’aller marcher dans un ring, nous ajouterons les expos à ses activités bienfaisantes. En attendant nous limitons leurs participations et les nôtres au strict minimum ; d’autre part nous faisons en sorte que toutes les interactions entre chiens et avec les humains – et dans la mesure du possible avec les autres animaux qui partagent notre vie – soient sources de plaisirs et de joie. En bref nous cultivons l’amitié, la confiance et la sérénité au Val de la Petite Creuse.

• En tant que conseiller privilégié, nous encourageons les acquéreurs de nos chiots à faire de même en matière de soins, de conditions de vie, d’expériences et d’activités en les sensibilisant aux conséquences de choix différents que ce soit par convenance (praticité, coût, temps à y consacrer) ou par croyances (discours du vétérinaire, du petfooder, du voisin, de la cousine …).. A l’inverse de l’homme, le chien ne peut choisir sa nourriture, son logement et son planning ; il ne dispose pas d’équivalent virtuel à toutes ses activités essentielles car il n’est pas adepte des jeux vidéos ou des échanges via les réseaux sociaux en solitaire  😉

• En tant qu’éducateur de nos chiens, cohabitant ” pour de vrai” avec eux, nous leur enseignons les règles du bien vivre ensemble et les motivons à les suivre au moyen de méthodes dignes de l’affection que nous leur portons et sans effet délétère sur la relation.

Le fait de vivre réellement au quotidien avec des chiens sous notre toit fait que nous partageons les mêmes moments de joie mais aussi les mêmes difficultés que tous les propriétaires d’un chien ; nous en connaissons les attentes, les besoins et sommes en proie aux mêmes conséquences de la sélection, des conditions d’élevage et … de l’éducation reçue. C’est parce qu’au Val de la Petite Creuse nous n’avons pas oublié la définition de ce qu’est un animal de compagnie que nous élevons, soignons et éduquons les nôtres avec la même bienveillance que nous attendons d’eux à notre égard !

• En tant que perpétuel apprenti du mieux faire possible, nous nous tenons au courant de toutes les découvertes et avancées scientifiques en rapport avec notre activité ; nous lisons ; nous participons à des stages, des conférences … Cela génère de fréquentes remises en question de nos pratiques qui nous marginalisent souvent mais nos chiens et nos clients y gagnent en qualité de vie ce qui mérite bien quelques “ruminations mentales”, réorganisations, investissements et critiques de nos pairs quand nous refusons de suivre le modèle obsolète qui nous est proposé.

• En matière de sélection, nous élevons en linebreeding, c’est à dire à partir de lignées auxquelles nous apportons du “sang” extérieur sain ; Au Val de la Petite Creuse nous travaillons sur 3 lignées maternelles principales dont nous connaissons les qualités et les défauts en cherchant, génération après génération, à réduire ou faire disparaître ce qui ne nous convient pas tout en préservant ce qui nous convient et entre dans le cadre du standard de la race.

 

Nous ne pratiquons aucun accouplement qui ne répond pas à nos critères de sélection quelque soit le prestige des origines ou le palmarès d’un chien.

 

Elever, selon nous, ne consiste pas à marier le champion en vogue de l’année avec sa chienne, ni à corriger des carences par des excès inverses. C’est bien moins simpliste. Il va sans dire que nous travaillons ardemment aussi à la disparition des affections héréditaires en tous genres.

Notre lignée historique a atteint la 8ème génération avec Roxana et, avant la disparition brutale et terrible de notre Hugo, 5 générations étaient visibles simultanément à l’élevage en 2016 avec Leska 1 an fille d’India 3 ans, elle même fille d’Hugo 4 ans 1/2, lui même fils d’Elona 7 ans et elle même fille de Bacha 10 ans. Dans un proche avenir nous devrions être seconder dans notre travail de sélection par la possibilité de dépister de plus en plus de gènes ; en attendant nos reproducteurs subissent ceux en place (Myélopathie dégénérative et sensibilité médicamenteuse), les tests officiels mis à notre disposition mais aussi et surtout notre propre système d’évaluation privilégiant ce qui garantit l’intégration durable et harmonieuse du chien dans le foyer familial.

Dans nos critères, podiums, CSAU, TAU, titres de travail avec mordant, körung … , tous ces résultats d’un conditionnement qui ne se transmettra pas forcément à la descendances sont totalement secondaires comparés à la rusticité, la longévité, l’équilibre nerveux, l’adaptabilité et la complicité avec l’humain que nous nous efforçons de fixer comme des caractéristiques héréditaires dans nos lignées ; nos mamans n’étant pas des matrices à chiots, et nos chiots des produits de consommation, elles ne reproduisent que lorsque leur état physique et psychologique s’y prêtent, dans tous les cas jamais avant la fin de leur deuxième année, jamais après 8 ans et jamais 3 fois de suite comme sont enclin à le faire les producteurs cherchant à rentrer dans leurs frais ou à faire un maximum de profits ! Selon les cas, elles ont entre 0 (oui, oui zéro, c’est arrivé et ça arrivera certainement encore) et 6 portées dans leur vie pour les plus attirées par la maternité.

• En tant que premier intervenant dans la vie des chiots après sa mère, nous mettons un point d’honneur à les préparer à leur vie future d’animal de compagnie et éventuellement de loisirs. Ce travail là est notre marque de fabrique, notre “plus” comparé à bien des élevage où seuls les soins sanitaires sont assurés.

Préparer des chiots à leur future vie n’est pas une mince affaire ni une affaire de quelques jouets jetés ici ou là dans un parc d’éveil aux allures d’aires de jeux pour bébés humains le temps d’une photo ! préparer des chiots à leur future vie passe par des manipulations ciblées, des stimulations adéquates aux périodes propices, des interactions à la fois apaisantes et encourageantes, des familiarisations à des environnements variés n’excluant aucune possibilité, surtout pas celles qui constitueront le quotidien du chiot car l’idée est de contribuer à l’acquisition d’un seuil de sensibilité approprié, de poser les bases de la future relation en prenant garde toutefois à ne pas créer un attachement trop fort à l’éleveur ou à l’élevage. Ni trop, ni trop peu pour que l’alchimie entre notre chiot et sa future famille ait lieu.

• En tant que propriétaires, nous gardons tous nos chiens (y compris ceux qui ne reproduiront jamais et ceux qui ne reproduisent plus) depuis le 1er jour jusqu’au dernier si la vie que nous lui offrons lui convient. Comme c’est à priori le cas pour presque tous, très rares sont ceux qui sont proposés à l’adoption adulte. Bien que nous ne doutions pas de leurs capacités à s’adapter ailleurs et à se lier avec une autre personne, nous avons tissé et nourri une telle relation qu’eux et nous souffririons énormément d’une séparation, par conséquent ils naissent et meurent dans NOS bras et nous attendons de nos acquéreurs qu’ils soient le même genre de propriétaires que nous.

Tout ceci a évidemment un coût, un coût en temps (beaucoup de temps donc peu de portées et relativement peu de chiens pour avoir assez de temps pour tous) et un coût en argent qui se traduit par un prix de vente de ce que nous considérons être le produit de ce savoir-faire. 

Si nous devions argumenter en termes d’avantages économiques, disons que ce travail fera certainement économiser aux futurs propriétaires des frais vétérinaires (à condition que la règle “D’abord ne pas nuire” soit appliquée ensuite aussi), des frais de comportementalistes, certainement des frais de remplacement de meubles, d’éventuels frais de justice ou d’amendes.

Si nous devions argumenter en termes de conséquences affectives, ce travail leur évitera les colères qui peuvent virer à la violence verbale ou physique, les déceptions et raz-le-bol qui donnent envie d’en rester là, les incompréhensions qui prêtent à tort à l’autre des intentions fausses et se font le lit des croyances les plus erronées (ce chien est méchant, ce chien est idiot, cette race est fragile …).

Ce travail leur permettra surtout de démarrer avec les bons atouts et de les valoriser s’ils suivent les bons conseils et adoptent la bonne stratégie de leur coté.

Tout ceci constitue la différence majeure entre notre élevage et de nombreux autres,

 

nous avons essayé de réfléchir à tout, aux conséquences de chaque choix et aux répercussions de ces choix sur l’avenir de nos chiots, nos chiens et la race.

 

Tout ceci explique pourquoi nous fuyons les hyper types, nous ne faisons aucune concession ni économie budgétaire lorsqu’il s’agit de santé mentale ou physique, nous ne courrons pas après la gloire ou le prestige des origines qui se répercuterait sur le prix sans garantir de meilleurs résultats.

Tout ceci explique aussi pourquoi après le départ de nos chiots nous restons impliqués dans leur devenir en suivant autant que possible leur évolution en proposant toute l’aide et les services qui peuvent être utiles.

Lorsqu’une certaine catégorie de personnes nous critique sur nos choix d’élevage parce que ne voyons pas d’intérêt à faire des expos, que nous ne faisons pas l’effort de jouer le jeu des titres de travail, que nous n’utilisons pas les champions en vogue ou encore que nous prônons des méthodes de soin et d’éducation respectueuses de l’intégrité physique et psychologique des animaux, notre réponses est dans cet article :

 

Nous élevons cette race par amour pour elle, parce qu’elle nous émerveille et nous procure une multitudes de petits bonheurs au quotidien  qui n’entrent ni dans la catégorie “allures” ni dans la catégorie “mordant” ; c’est ce que nous souhaitons faire connaître à nos clients d’aujourd’hui mais aussi à nos clients de demain

 

mais pour cela il faut que la race survive !

La satisfaction des heureux propriétaires de nos chiots et la promotion du berger allemand qui en découle remplacent toutes les coupes et les médailles.

Cette satisfaction contribue réellement à la pérennité de la race en entretenant le réservoir des amateurs.

Réconcilier élevage canin et respect du chien n’est possible que si le bien-être de l’animal dans sa famille humaine et de la famille humaine en compagnie de son animal est au centre de toutes les préoccupations de tous les intervenants au projet.

Ce métier est honorable, légitime et même de santé publique si on l’exerce avec éthique et un minimum de bon sens et de sens des responsabilités.

Un animal aussi noble et fidèle que le chien et à fortiori un berger allemand ne demande qu’à être un merveilleux compagnon de l’Homme tant qu’on ne lui ôte pas toutes chances, par des pratiques d’élevage ou d’éducation sordides, des soins totalement inadaptés.

 

C’est notre façon à nous de faire de la protection animale.

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2 Commentaires

  1. georgina

    J’ai beaucoup aimée vos expliquations sur la façon dont vous élever vos chiots ! perso ce sont des shih tzus que j’élève , dans le même état d’esprit que vous, respect et amour , tous en liberté dans la maison, même après leur départ, je garde contact avec les familles et les aide au mieux pour que mes petits et leur famille soient heureux durant des années ! belle continuation et bravo !

    Réponse
    • Merci de votre soutien et de votre témoignage. Je pense que cette façon d’élever est la seule qui ait vraiment de l’avenir car les mentalités évoluent et les animaux nous sont mieux connus du point de vue cognitif. Maintenant nous sommes un peu des précurseurs qui défrichons le terrain et il y beaucoup beaucoup de boulot pour faire évoluer la considération qui est accordée au chien, surtout dans des races comme la mienne qui s’accroche à un passé d’utilisation.

      Réponse

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