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Mon vétérinaire idéal
Isa.valcreuse 2 septembre 2021

Ce que j’attends du professionnel de la santé de mon chien

 

… Et probablement que vous attendez aussi.

Mon chien fait partie de ma famille. Je l’aime. J’en prends soin et je veux le garder en santé. Voilà une revendication bien légitime allez vous me dire. Pour cela j’ai besoin d’être accompagnée, guidée, secourue au besoin par le professionnel de la santé de mon chien : le vétérinaire.

Seulement voilà comme dans toutes les professions, il y a vétérinaire et vétérinaire. Je me propose de vous dresser le portrait du vétérinaire idéal, celui chez qui on va en toute confiance et en qui on confie la vie de nos animaux.

 

A quelles occasions doit on aller chez le vétérinaire ?

 

Souvent !

Je considère le vétérinaire un peu comme le médecin généraliste de mon chien. Il est le chef d’orchestre de sa santé. En tous cas il devrait l’être selon moi. Par sa formation il a acquis des connaissances sur l’anatomie et le métabolisme. Il sait ce qui maintient mon chien en bonne santé, ce qui lui nuit. Il a apprit à reconnaitre des symptômes, à traiter les maladies. Il peut même intervenir en cas de blessure plus ou moins grave et enfin il maitrise la prophylaxie. Si je me trompe, mesdames et messieurs les docteurs vétérinaire qui passez par là, n’hésitez pas à me le faire savoir.

Selon moi, on devrait emmener son chien chez le vétérinaire au minimum une fois par an quand tout va bien. Evidemment on l’emmènera aussi quand quelque chose ne va pas. Durant cette visite annuelle, il pourra être pesé, ausculté. Eventuellement des analyses pourront être faites. Je pense aux analyses de sang, d’urines et de selles notamment. Ce sera l’occasion d’acheter les vermifuges et de faire, si besoin, les rappels de vaccins. Le « si besoin » est très important et nous allons y venir.

Selon moi toujours, on devrait trouver chez le vétérinaire idéal des conseils en matière de nutrition adaptée, en matière d’activité physique. Quand je vous dis que je considère le vétérinaire comme le généraliste de mon chien je ne vous mens pas. C’est en gros ce que l’on trouve chez son généraliste. On devrait aussi pouvoir s’informer sur certains risques et y être sensibilisé. L’importance de l’identification, du maintien à jour de ses coordonnées, l’importance de la surveillance des chaleurs chez la chienne pour éviter les portées intempestives. On devrait aussi être sensibilisé au respect du bien-être animal, aux 5 libertés fondamentales (Ne pas souffrir de la faim ou de la soif, ne pas souffrir d’inconfort, ne pas souffrir de douleurs, de blessures ou de maladies, pouvoir exprimer les comportements naturels propres à l’espèce et ne pas éprouver de peur ou de détresse). De fait le vétérinaire idéal ne devrait jamais être la cause de l’une de ces souffrances sauf urgence thérapeutique.

 

 

Comment se déroule une visite chez le vétérinaire ?

 

En temps normal, c’est à dire pour une visite de routine, on ne vient chez le vétérinaire qu’après avoir pris un rendez-vous longtemps à l’avance. Cela permet donc de s’y préparer et surtout d’y préparer son chien. L’intérêt du « medical training » est là et j’invite tous les propriétaires à entrainer leur compagnon à accepter les manipulations. Chez mon vétérinaire idéal, ces manipulations sont faites dans la douceur en tenant compte du ressenti de mon chien, en l’encourageant et en le motivant à s’y prêter. Il n’est pas impossible d’ailleurs que chez mon vétérinaire idéal j’ai pu emmener mon chiot plusieurs fois pour se familiariser à l’endroit et aux personnes durant son enfance. Il y aura reçu quelques friandises et des caresses (s’il aime ça).

Durant la consultation, j’estime normal que la puce soit vérifiée, que mon chien soit pesé au minimum, que son carnet de santé soit rempli. J’estime normal aussi qu’on me questionne sur sa vermifugation. A t’il bien été traité contre les parasites intestinaux et avec quel produit ? Est ce qu’il mange bien ? Comment sont ses selles ? Mon vétérinaire idéal va regarder son état général, la qualité de son poil et de sa peau, la couleur de ses muqueuses, ses yeux, ses oreilles, sa bouche à la recherche de signes d’inquiétudes. Il va le palper, regarder sa démarche et ses aplombs. Du coin de l’oeil il va évaluer son comportement et peut être même le relationnel que j’ai avec mon chien puisque santé physique et psychologique sont intimement liées. Si nécessaire il pourra m’orienter vers un professionnel du comportement ou de la relation car mon vétérinaire idéal n’est pas formé pour me conseiller dans ce domaine. Et même s’il l’est, il sait que cela demande une prise en charge en cas de problème et que ce ne sont pas quelques conseils dispensés dans son cabinet qui vont faire évoluer positivement la situation. D’ailleurs mon vétérinaire idéal ne donne pas de conseils d’éducation. Il montre l’exemple en étant doux et patient avec mon chien, en faisant usage des récompenses mais il laisse cela aux pro dans ce domaine et réoriente son client et son patient vers une structure digne de confiance.

Par contre il y a un truc que mon vétérinaire idéal fait : il s’oppose systématiquement et fermement à toutes formes de maltraitance.

Ce que j’attends de lui est de me donner des explications au fur et à mesure qu’il ausculte mon chien. Evidemment je ne lui demande pas de me dire pourquoi il regarde ses dents ou écoute son coeur. Je lui demande juste de m’indiquer si tout va bien. Et dans le cas où quelque chose ne va pas, je lui demande d’être clair parce que moi je n’ai pas fait médecine (bon, moi un peu j’avoue mais c’est rarement le cas des propriétaires de chiens). J’attends aussi de lui de faire preuve d’empathie autant vis à vis de moi que de mon chien. Mon vétérinaire idéal a un coeur qui bat derrière sa blouse blanche.

 

Si besoin

 

Venons en au « si besoin ». C’est un peu la partie qui fâche. Comme bon nombre de propriétaires de chien j’ai été confrontée à des prescriptions et des soins ne répondant pas au besoin. Mes chiens ont été sur-vaccinés. Ils ont reçu des antibiotiques et des corticoïdes en prévention. Ils ont mangé des insecticides. Certains même ont été opérés en première intention pour solutionner un problème qui aurait pu se régler autrement. Vous allez me dire que je porte un jugement de valeur sans avoir les connaissances. Oui et non. Oui c’est de l’ordre du jugement mais non je ne suis pas dénuée totalement de connaissances. Comme beaucoup de propriétaires, en l’absence d’informations, j’ai fait des recherches. Certaines sont accessibles et on devrait être en droit de les obtenir de son vétérinaire plutôt que de devoir les chercher sur la toile. Je pense aux effets secondaires de certains traitements ou opérations. Je pense aussi aux bénéfices/risques de certains choix prophylactiques et thérapeutiques. 

Les vaccins par exemple

Lorsque l’on fait vacciner son chien c’est pour qu’il développe une immunité. S’il est déjà immunisé il n’y a pas lieu de le revacciner. Mon vétérinaire idéal s’en remet aux résumés des caractéristiques des produits publiés par les laboratoires déjà parce s’il vaccine hors RCP il engage sa responsabilité et parce que chaque vaccination comporte des risques et que son rôle est de les éviter. En cas de doute, il a la possibilité de tester cette immunité d’ailleurs. Evidemment il ne fait pas des rappels tous les ans des vaccins qui garantissent au moins trois ans d’immunité. Il évite les produits controversés quand le bénéfice ne justifie pas le risque. Il est au courant des bulletins de pharmacovigilance et plus que tout il ne vaccine jamais un chien sans faire un bilan santé avant.

 

Les anti-parasitaires par exemple

Mon vétérinaire idéal ne traite jamais un chien contre les puces s’il n’en a pas. Il ne prescrit pas des comprimés miracle qui facilitent la vie aux propriétaires car faciliter la vie dérésponsabilise. Il explique comment utiliser un retire-tiques. Il rappelle que les puces se nourrissent sur le chien mais vivent dans les textiles et les parquets de la maison. Il dit comment traiter l’environnement. Il propose des solutions graduelles pour le chien comme commencer par un bon shampoing insectifuge renouvelé autant que nécessaire.

 

L’alimentation par exemple

Mon vétérinaire idéal ne laisse jamais un chien dans la situation où il est mal nourri (aux croquettes premier prix de supermarché par exemple). Il sensibilise son propriétaire à l’importance d’une alimentation adaptée. Il insiste sur la qualité des nutriments que doit fournir cette alimentation. Il rappelle que le chien est un carnivore et qu’à ce titre il doit manger des produits animaliers ce qui exclu toute alimentation essentiellement à base de produits végétaux. Eventuellement il explique comment lire une étiquette. Mon vétérinaire idéal ne vient pas non plus remettre en question un régime alimentaire qui manifestement réussi très bien au chien et lui confère santé et vitalité. Je ne vois aucun inconvénient à ce qu’il me questionne afin de s’assurer que je maitrise mon sujet mais qu’il me dresse une liste des risques en les majorant, qu’il me fasse sentir que je suis irresponsable voire qu’il incrimine le régime alimentaire au moindre soucis, ce n’est pas possible et c’est très loin de ce que j’attends de lui. Evidemment vous aurez compris que je parle du Barf, ce régime à base de viandes, os charnus et abats crus qui prend des parts de marché aux petfooders. D’ailleurs mon vétérinaire idéal il n’est pas pour l’industriel (comme mon médecin ne l’est pas non plus pour moi). S’il est un peu formé à la nutrition, il va me conseiller une ration ménagère adaptée à mon chien. S’il ne l’est pas il va m’envoyer chez un nutritionniste canin. Y’a pas idée de nourrir un chien toute sa vie avec une nourriture déshydratée trop riche en glucides et souvent trop pauvres en protéines et lipides d’origine animale. Et s’il vend lui même de la nourriture parce qu’il faut bien multiplier les sources de chiffre d’affaire pour couvrir les frais de fonctionnement de sa clinique, il connait ses produits, les a étudié. Surtout il les a choisi pour l’alternative intéressante qu’ils représentent quand les propriétaires ne veulent pas composer eux même les repas ou qu’un médicaliment est nécessaire.

 

La stérilisation par exemple

Mon vétérinaire idéal ne conseille pas de faire stériliser sans motif médical. Il connait les risques et les conséquences sur la santé à long terme et sur les comportements. Il sait que les hormones sexuelles ont un rôle qui dépassent celui de se reproduire. Au contraire il me sensibilise sur l’importance de conserver les gonades, sur ma responsabilité de propriétaire qui doit tenir son mâle ou isoler sa femelle en période féconde. Il m’informe sur la surveillance particulière durant les chaleurs, sur les signes d’une infection possible afin que je réagisse vite en cas de problèmes et puisse éviter une hystérotomie à cause d’une métrite. Et si cela arrive malgré tout il se contente de l’hystérotomie. Si j’insiste pour faire stériliser, il me demande d’attente au minimum la fin de la croissance.

 

La symphysiodèse pubienne juvénile par exemple

Mon vétérinaire idéal ne se frotte pas les mains en voyant un petit berger allemand de 3 mois entrer dans son cabinet. Il ne parle pas de la dysplasie de la hanche comme si le fait d’être un BA le condamnait à cette pathologie. Evidemment il regarde les aplombs, évalue la laxité ligamentaire, conseille d’éviter les sauts, les glissades sur le carrelage et … la surcharge pondérale et l’excès d’activité le temps que tout cela se consolide mais il me rassure car le berger allemand est loin d’être la race la plus touchée, bien au contraire. Et si vraiment mon chiot est à risques majorés il m’explique en quoi consiste l’opération et les suites opératoires. Il n’oublie pas de me dire que je compromets ma garantie vice-rédhibitoires. Il tient compte des restrictions d’activités durant la convalescence et met dans la balance des risques le fait de devoir rester enfermé, privé de jeux et de balades d’exploration à un âge où la fenêtre des familiarisations ne va pas tarder à se refermer. Certes il peut déplorer le choix d’une lignée sélectionnée pour les expos si c’est vers ce type de lignée que je me suis tournée et me dire de surveiller sa croissance de près, de prévoir des visites régulières chez l’ostéopathe (valable d’ailleurs pour tous les chiots) mais il s’intéresse surtout aux genoux de mon chiot et veille particulièrement à ce qu’il mange une nourriture saine aux apports énergétiques raisonnables pour ne pas accélérer la pousse osseuse. Evidemment si la nourriture est équilibrée et respecte le bon rapport phospho/calcique, il ne me vend pas de complément. Il m’invite plutôt à me méfier des croquettes croissance et des allégations santé que l’on retrouve sur tant de produits.

 

La gestion de la douleur par exemple

Mon vétérinaire idéal met un point d’honneur à soulager la douleur. Les antalgiques font toujours partie de son ordonnance si le chien souffre. Il ne minimise jamais le ressenti de mon chien. Par exemple il refuse d’identifier à la pince, il refuse de pratiquer des caudectomies précoces sans anesthésie. Lorsque la douleur de mon chien n’est pas gérable il remet les 5 libertés fondamentales au coeur du débat et n’accepte pas l’acharnement thérapeutique pour éviter le deuil au propriétaire.

 

L’euthanasie par exemple

Mon vétérinaire idéal refuse toute euthanasie de complaisance. Il ne l’accepte que pour soulager un animal. S’il est amené à pratiquer une euthanasie, il se déplace au domicile, prends le temps nécessaire dans le respect du chagrin de la famille et de la dignité de l’animal. Il pratique toujours une tranquillisation avant l’injection létale. Il explique quelles sont les démarches à faire. Il fait preuve de compassion et de tact.

 

Recours à des confrères ou des partenaires

 

Certains cas sont particuliers. Certaines pathologies sont rares. Mon vétérinaire idéal a conscience et admet ses limites. Il n’hésite jamais à faire appel à des confrères plus expérimentés ou plus spécialisés que lui s’il a ne serait-ce qu’un doute sur son diagnostic ou son traitement. Comme déjà dit il redirige vers un comportementaliste, un coach de la relation ou un éducateur canin s’il constate ou suspecte des difficultés dans ces domaines car il n’a pas le temps de prendre en charge un chien pour autre chose que sa santé et sait qu’un programme parfois de longue durée doit être mis en place. Mon vétérinaire idéal a donc un carnet d’adresses bien remplies mais des adresses fiables. Il a pris la précaution de se renseigner et ne se limite pas à distribuer des cartes de visite qu’on a déposé à son cabinet car il ne veut pas engager sa responsabilité de prescripteur. Il sait combien il bénéficie d’une certaine autorité, d’un capital confiance conféré par son statut de soignant et il ne veut pas que cela profite à des prestataires qui ne seraient pas animés par le même sens des responsabilités et le bien-être animal.

Du coup mon vétérinaire idéal conseille toujours de s’adresser à un éleveur professionnel faisant preuve d’éthique quand on cherche un chiot. Il rappelle que les races ont des caractéristiques liées à leur sélection et que toutes les races ne sont pas faites pour tout le monde. Il déconseille d’adopter un chien si on a pas de temps pour s’en occuper. Il insiste aussi sur le cout financier que cela représente. Pour autant il n’a pas d’aprioris sur certaines races au point de les étiqueter et de les manipuler avec réticences. S’il prend des précautions d’usage c’est certes pour s’éviter d’être mordu mais aussi pour éviter que le chien ne trouve dans la morsure une solution qu’il reproduirait plus tard. Il va sans dire que mon vétérinaire idéal n’est pas l’intermédiaire de la vente de chiots nés dans des conditions douteuses car il sait que cela aura des conséquences souvent insoupçonnées à 8 semaines pour les futurs propriétaires. Si des bébés sont nés fortuitement, à fortiori s’il s’agit de croisés, il informe de tout ce qu’il y a à faire pour assurer leur bon développement physique et comportemental. Il insiste aussi sur la nécessité de leur trouver un foyer qui prendra soin d’eux pour éviter qu’ils ne finissent en refuge comme c’est si fréquemment le cas pour ce types de chiots. Il rappelle que l’identification est obligatoire et qu’en cas de vente siret et déclarations des revenus sont aussi obligatoires.

Evidemment nous n’avons pas abordé ce qui a trait à l’élevage car c’est une spécialité qui ne concerne pas les propriétaires. Cependant un bon vétérinaire doit être en mesure de vous dire si l’affection dont souffre votre chien est héréditaire, congénital ou juste environnemental. La plupart sont environnementales même si la facilité est d’incriminer la gestation (congénitale) ou les parents (héréditaires). Voilà encore une qualité que personnellement j’attends de mon vétérinaire idéal : ne pas hésiter à pointer du doigt ce qui est la cause du problème de santé y compris si c’est l’alimentation qu’il m’a vendu, le traitement pour lequel il a opté ou la faute à « pas de chances ». Si on peut également éviter les docteurs House qui vous trouvent des maladies rares à tour de bras, c’est mieux. Généralement ce qui est le plus fréquent est le plus probable. Et en termes de fréquence ce sont la mauvaise alimentation et la mauvaise hygiène de vie qui monopolisent le podium.

 

En conclusion

 

Ces vétérinaires existent. Au val de la petite creuse nous avons la chance de pouvoir compter sur 2 d’entre eux, elles pour être précise, pour nous accompagner, nous guider et nous secourir au besoin avec nos chiens. A elles deux elles constituent notre vétérinaire idéal chacune ayant ses spécialités et son champ d’action. Rien n’interdit de pratiquer ainsi tant que ce n’est pas dissimulé et que l’on explique pourquoi. Dans notre cas cela se justifie notamment car l’une d’elle est Osteopathe et orientée vers les traitements naturels ce qui correspond à notre sensibilité.

Il faut chercher et faire marcher la concurrence. Il est préférable de faire quelques kilomètres supplémentaires plutôt que de ressortir de chez le vétérinaire avec des regrets ou des angoisses. Cela dit on peut aussi poser ses conditions, exiger des informations et engager la discussion avec tous. Si le courant ne passe pas, que les réponses ne satisfont pas, il sera toujours temps d’aller voir ailleurs avant d’avoir besoin du vétérinaire pour une urgence. Jusqu’à preuve du contraire c’est votre chien et vous êtes celui qui paye. Jusqu’à preuve du contraire aussi au tarif des honoraires surtout en ville vous êtes en droit d’attendre des moyens mis en oeuvre mais aussi de l’information et de l’humanité.

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