Il existe plusieurs méthodes d’éducation canine mais seulement deux approches globales, deux philosophies. Les objectifs de chacune d’elles, bien que paraissant similaires au premier abord (l’adoption de comportements adaptés du point de vue de l’humain), sont en réalité bien différents pour ne pas dire totalement opposés. Dans les grandes lignes on peut dire que l’une se focalise surtout sur l’obéissance, l’allégeance au maître tandis que l’autre se préoccupe essentiellement du bien-être, de la qualité de la relation, l’une ambitionne un total formatage tandis que l’autre œuvre pour une adaptation bénéfique pour l’animal ET sa famille. Aussi étonnant cela puisse paraître ce ne sont pas les méthodes qui donnent des indications sur la philosophie d’un l’éducateur mais plutôt ce qui trouve grâce à ses yeux.
De ce fait, quand on envisage de se faire accompagner par un éducateur, plus qu’à ses méthodes, c’est à ses buts et à sa vision personnelle du chien qu’il est nécessaire de s’intéresser pour faire le tri, éliminer déjà ceux ayant une vision archaïque, faisant usage de la violence, de la pression psychologique, et ceux tendant à transformer les chiens en marionnette ou en petit soldat y compris par des moyens d’apparence très amicaux. Dans un second temps, et parmi les “rescapés”, à défaut de trouver l’éducateur totalement en phase avec ses propres objectifs – ceux que l’on s’est soi même fixé en se projetant dans l’avenir avec son chien – il suffit juste de ne pas se laisser polluer par ceux du professionnel. Au final l’éducateur n’est qu’un expert des différentes techniques de dressage plus ou moins révélatrices de son approche globale, de sa philosophie certes mais un prestataire de services, pas obligatoirement un modèle.
Revenons aux méthodes. On peut les classer en fonction des moyens mobilisés pour atteindre les objectifs.
La plus pratiquée, bien que la plus maltraitante, entrant totalement en conflit avec une philosophie basée sur le respect mutuel et le bien-être, est la méthode de la punition positive. Il s’agit de réprimer par l’inconfort, la douleur ou la peur tout comportement que l’on veut voir disparaître. Les éducateurs adeptes de ces méthodes, même occasionnellement, sont à fuir !
Nous vous renvoyons vers l’enquête One Voice pour vous faire une idée et vous invitions à regarder cette vidéo pour vous la représenter.
Dans sa version moins réactive mais tout aussi agressive, et tout autant incompatible avec une philosophie basée sur le respect mutuel et le bien-être, on trouve le renforcement négatif qui s’appuie sur la libération d’un inconfort – préalablement créé – pour inciter à privilégier un comportement (exemple : on commence par “pendre” le chien pour qu’en prenant la position assise il se “dépende” => le moindre début d’étranglement déclenche le assis pour s’éviter la pendaison ; le comportement a donc été renforcé). Les éducateurs adeptes de ces méthodes sont une légère évolution des précédents mais la persistance de l’usage de la contrainte, même adoucie, démontre leur méconnaissance de la psychologie canine.
Ces deux méthodes se classent dans la catégorie des méthodes coercitives, encore appelée méthodes traditionnelles par leurs adeptes en référence à l’ancienneté de ces pratiques. Cela fait évidemment moins barbare.
A l’opposé on trouve les méthodes amicales, ou méthodes positives, ayant en commun de veiller à ne pas affecter la confiance de l’animal en l’humain. Parmi les adeptes de ces méthodes il suffit juste d’éliminer les manipulateurs de la relation et des besoins fondamentaux canins.
Il y a d’abord la punition négative qui comme son nom ne l’indique pas est une méthode parfaitement respectueuse du bien-être du chien. Elle consiste à priver l’animal de son objet de motivation tant que son comportement est indésirable pour l’obtenir. Hormis la petite frustration générée, aucun inconfort, aucune douleur et aucune peur ne sont créés. A noter que la méthode de la punition (pour faire diminuer un comportement) négative (car on enlève quelque chose) est systématiquement couplée à la méthode suivante puisque l’adoption du comportement souhaité redonne accès à l’objet de motivation.
Il y a ensuite LA méthode plébiscitée par les chiens eux même, pas les comportementalistes modernes, par les éducateurs du XXIème siècle, par les propriétaires amoureux de leurs animaux tant elle donne des résultats fabuleux et produit des effets durables sur la motivation à collaborer, sur le développement des capacités, sur la relation : C’est le renforcement positif ! il consiste à récompenser les comportements souhaités par ce qui motive le chien.
Figurez vous que le renforcement positif est à l’œuvre chez le chien lorsqu’il mémorise puis reproduit un comportement lui ayant procuré une satisfaction à l’un de ses besoins comme par exemple lorsqu’il recommence à courir après le chat lui permettant de satisfaire son besoin de poursuite ! C’est donc une méthode particulièrement respectueuse de la psychologie canine.
Le renforcement positif est la “raison” principale pour laquelle des comportements se reproduisent. Cherchez ce qu’ils ont satisfait et vous pourrez enfin travailler à les corriger s’ils sont indésirables.
❗ De part ses effets sur la relation, parmi les adeptes du R+ on risque de trouver les fameux éducateurs obnubilés par la quête du contrôle et du pouvoir sur autrui, une forme de perversion de l’éducation. Mais comme précédemment indiqué, si on se contente d’apprendre la technique pour la mettre au service de ses propres objectifs, on peut s’adjoindre leurs services au moins momentannément.
Abordons maintenant le sujet principal de l’article c’est à dire le matériel et les accessoires requis et utilisés selon les méthodes pour ce que cela révèle à la fois sur les méthodes et l’approche globale des éducateurs.
Ne vous étonnez pas de la petitesse de la liste des outils nécessaires pour éduquer à l’aide des méthodes coercitives. Ces méthodes faisant l’économie des efforts à tous les niveaux (compréhension, communication, bénéfices pour le chien), elle n’ont finalement besoin que de peu de matériel, la pression psychologique faisant le reste.
La matériel d’usage en éducation coercitive n’a pour vocation que d’augmenter les armes de l’humain, de créer un déséquilibre des forces dans le combat qui se prépare ; en infligeant des souffrances, des peurs et en privant l’animal de toute possibilité de se soustraire, il le condamne effectivement à la soumission … ou à la rébellion.
Passons au matériel d’usage dans les autres méthodes
A ce matériel s’ajoute des “accessoires” servant le projet éducatif et ayant pour rôle de rendre agréable certaines situations qui lui seront associées ou de combler les besoins comportementaux, un impératif préalable seul gage d’une certaine disponibilité pour d’autres apprentissages.
Le matériel et les “accessoires” d’usage en éducation amicale n’ont pour rôle que de garantir la sécurité de l’animal, des congénères et des personnes lorsque les circonstances présentent un danger ou de procurer de la satisfaction au chien dans sa vie quotidienne et lors des interactions avec l’humain. Il créé une image du maître qui rime avec attrait. Les rapports n’étant jamais basés sur la force et la contrainte mais au contraire sur l’empathie, la pondération et la bienveillance, ils deviennent le modèle des rapport à autrui pour le chien et une invitation permanente à l’amélioration de ses comportements.
En conclusion et pour récapituler ce très long article,
Le matériel et les accessoires sont des outils au service du projet éducatif, leur usage va de pair avec les techniques employées ;
Si le matériel et les accessoires reflètent la méthode, ils ne reflètent pas toujours la philosophie profonde de l’éducateur, certains dissimulant derrières des méthodes amicales des intentions moins louables ; ces éducateurs ne sont pas à prendre pour modèle !
Dans tous les cas, l’usage d’un matériel coercitif révèle une approche de l’animal fondée sur des superstitions (il veut dominer l’homme) ou sur un désir de se mettre en valeur (le plus fort sortira vainqueur du combat) quand ce n’est pas sur le spécisme tout simplement (l’humain est supérieur aux autres espèces) ; ces éducateurs sont à FUIR absolument ;
Il existe des méthodes totalement non violentes, parfaitement respectueuses de la psychologie canine et de son bien-être qui mènent à une parfaite adaptation des comportements et à une relation saine et équilibrée.
Journal d’une année d’éducation : Introduction
Journal d’une année d’éducation : Phase 1 en théorie et en pratique (période 9-> 16 semaines)
Journal d’une année d’éducation : Phase 2 en théorie et en pratique (période 16 semaines -> 1 an)