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Educateur, coach, comportementaliste, à qui s’adresser ?
Isa.valcreuse 25 septembre 2019

Au fil de nos rencontres avec des propriétaires, qu’ils viennent pour faire l’acquisition d’un chiot, pour nous confier la garde de leur compagnon ou encore pour participer à nos séances d’activités canines, nous faisons toujours le même constat : les gens confondent éducateur canin, dresseur, coach en éducation canine ou en relation humain/chien et comportementaliste.

A leur décharge, il faut dire que beaucoup d’éducateurs canins – qui sont en fait des coachs mais nous allons y venir après – se prétendent comportementalistes en vertu des quelques notions qu’ils ont dans ce domaine et que le second métier – comportementaliste – ne dispose pas encore de son diplôme d’état. En voilà une aubaine pour ceux qui ont compris que c’était plus flatteur de se réclamer du comportementalisme que du dressage.

Or Educateur canin, dresseur, coach en éducation canine ou en relation humain/chien ou comportementaliste ce n”est pas pareil comme nous allons tenté de l’expliquer dans cet article. Chacun est spécialisé dans un domaine et en ce qui concerne certaines casquettes ce sont des métiers, ou cela devrait l’être, avec ce que cela suppose : une obligation de moyens commençant par de solides connaissances et compétences.

 

Gros plan sur l’éducateur canin et le coach en éducation canine

 

Commençons par l’appellation la plus utilisée, celle dont se targue un grand nombre de personnes : l’éducateur canin.

Les mots ont un sens et en l’occurence ici ce sens est simple. Educateur = celui qui éduque ; canin = le chien donc l’éducateur canin est celui qui éduque le chien.

Un éducateur canin est une personne qui à l’aide de techniques va influer sur les comportements de l’animal, inciter ou décourager la production de ceux-ci. Sa particularité est d’intervenir directement sur le chien.

De ce fait, c’est généralement le propriétaire qui est l’éducateur canin, l’appellation dresseur étant plutôt réservée à celui qui éduque le chien à la place du propriétaire pour réaliser des tâches définies dans des circonstances définies également.

Si on peut tout à fait pardonner au propriétaire de ne pas être formé à l’éducation canine, on ne peut pas le pardonner à un dresseur ou un éducateur canin qui intervient à la place du propriétaire sur le chien. C’est une question de responsabilité d’autant plus si la prestation est payante.

Et si un propriétaire rencontre des difficultés à éduquer son chien, la logique voudrait qu’il se forme et non qu’il délègue l’éducation à un tiers car c’est au quotidien que les apprentissages se font … et se défont. Récupérer son chien parfaitement éduqué par un autre ne garantit pas que cette éducation perdure !

 

Venons en à la seconde appellation : le coach en éducation canine.

Le coach en éducation canine est à la fois un enseignant et un entraîneur. Il enseigne les techniques d’éducation d’un chien et l’art de les mettre en application au bon moment, il dirige le propriétaire durant des exercices et le corrige lorsque les techniques sont mal maitrisées ou utilisées à mauvais escient.

Le coach en éducation canine n’intervient pas directement sur le chien à quelques exceptions près qui se limitent à montrer au propriétaire comment faire ; il intervient sur le propriétaire.

 

De part sa vocation d’enseignant, le coach en éducation canine doit absolument pouvoir justifier d’une solide formation régulièrement actualisée. Il est encore question de responsabilité.

Première parenthèse : le voisin, la cousine, certains professionnels dans le domaine canin dont la formation en techniques d’éducation canine remonte à de lointaines études ou à de vagues connaissances ne sont pas des coachs en éducation canine mais de simples conseillers (pour ne pas dire des colporteurs de croyances et de préceptes obsolètes dans bien des cas). C’est au propriétaire qu’incombe la responsabilité de suivre ou non ces conseils après s’être assuré qu’ils sont judicieux. Idem en ce qui concerne les avis sur Internet même s’ils sont étayés par des photos ou des vidéos. Beaucoup ne sont pas reproductibles et surtout certains sont en totale contradiction avec la Loi et le respect du bien-être animal.

 

Au cours de leur formation donc, l’éducateur canin et le coach en éducation canine professionnels, qui ont obligation de moyens rappelons le (à l’inverse de celui qui prodigue ses conseils bénévolement) a normalement été sensibilisé aux conséquences de l’usage de certaines techniques et a normalement aussi été informé de la législation en matière de respect du bien-être animal (article L214 et suivants ayant le mérite d’exister). Il n’est donc pas sensé être à l’origine d’erreurs de dressage ou de maltraitances.

Au cours de leur formation, l’éducateur canin et le coach en éducation canine professionnels, ont évidemment acquis des connaissances en sciences animales : éthologie, anatomie et physiologie, psychologie – c’est la moindre des choses de connaître à minima l’espère avec laquelle on travaille – et se sont vu expliqués en détails les processus d’apprentissage et les techniques de conditionnement qui en découlent, les outils de travail de l’éducateur canin utilisés directement sur le chien ou transmis au propriétaire pour qu’il en fasse bon usage.

Ces techniques, toutes fonctionnelles, sont appelées méthodes coercitives pour celles qui font usage du conditionnement au renforcement négatif et à la punition positive ou des méthodes amicales (ou positives ou bienveillantes) pour celles qui font usage du conditionnement au renforcement positif et à la punition négative.

 

Pour comprendre le R+/P- et le R-/P+, c’est → ici

 

Selon ses techniques de prédilection l’éducateur canin/le dresseur – celui qui intervient sur le chien – ou le coach en éducation canine – celui qui enseigne – sera qualifié d’amical/de positif ou de coercitif bien que les méthodes de ce dernier soient en contradiction avec la législation et provoquent des conséquences parfois graves sur la personnalité du chien (agressivité redirigée, détresse acquise …).

Seconde parenthèse à propos des compétiteurs dans des disciplines sportives qui se considèrent comme de formidables coachs en éducation canine au regard de leurs résultats. Ce ne sont pas les résultats en compétition avec son propre chien qui attestent des compétences générales sur lesquelles un bon coach en éducation canine est sensé s’appuyer pour être un bon pédagogue, un bon entraîneur et plus globalement la personne la plus indiquée pour participer à l’éducation d’un chien de famille. Au mieux peut on dire que les résultats attestent de l’efficacité des méthodes ce qui n’a rien d’étonnant puisque, rappelons le, toutes les techniques sont fonctionnelles pour générer des apprentissages. Par contre certaines méthodes, certains outils de travail et certains objets de motivation ont de sérieux effets secondaires sur le répertoire comportemental et la socialité et ce sont ces effets que les compétiteurs recherchent pour atteindre leur but. La question est de savoir si on recherche ces mêmes effets, si ces comportements et ce relationnel modifiés servent le projet de vie que l’on avait avec son chien de famille.

 

A ce stade on peut donc dire que si manifestement un propriétaire ne s’en sort pas seul avec son chien ou si les résultats obtenus ne correspondent pas aux attentes, il faut qu’il s’adresse à un bon coach en éducation canine s’engageant à lui enseigner les bonnes techniques (respectueuses du bien-être animal et actualisées), à le diriger et le corriger au travers d’exercices pour lui apprendre à les mettre correctement en application et donc les reproduire seul chez lui, là où l’essentiel de l’éducation se réalise.

 

Petite subtilité qui n’aide pas beaucoup pour savoir à qui on a affaire lorsque l’on s’adresse à un professionnel : Les éducateur canins sont considérés comme des artisans et dépendent donc de la chambre des métiers et de l’artisanat s’ils exercent leur métier à titre principal ce qui les oblige à justifier d’un diplôme d’état ou d’une équivalence par validation des acquis au titre de l’expérience quand un diplôme existe. Les dresseurs, eux, dépendent de la chambre d’Agriculture. Les comportementalistes et les coachs sont davantage considérés comme des prestataires de services. Les différentes chambres se battent pour se les “refiler” les unes aux autres. Du coup comportementalistes et coachs peuvent être inscrits auprès de n’importe quelle chambre, celle qui aura bien voulu d’eux. C’est parfois la chambre du commerce d’ailleurs.

 

Qu’en est il du propriétaire qui, au delà de ne pas s’en sortir avec son chien, subit de sa part des comportements jugés indésirables ou si le relationnel se dégrade ?

Dans ces cas, c’est le recours à un comportementaliste ou à un coach de la relation humain/chien qui s’impose.

 

Gros plan sur le comportementaliste

 

S’il n’existe pas de diplôme d’état, il existe pour autant de nombreuses possibilités de formation à ce métier. Il existe des centres de formation proposant d’accéder à des connaissances plus ou moins complètes et plus ou moins actuelles ; il existe ensuite la voie de l’auto-formation, une voie relativement dangereuse où on a vite fait de tomber dans le piège de ses propres croyances et de se limiter à apprendre ce qui ne les contrarie pas. Pas mal d’autoproclamés comportementalistes proviennent de cette voie alternative qui laisse beaucoup de liberté en matière d’acquisition des savoirs. Pour autant, et c’est d’ailleurs pourquoi nous avons fait le choix de l’auto-formation, cette liberté offre l’avantage indéniable de pouvoir s’ouvrir à d’autres approches que celle prônée par un centre et de trouver celle qui convient le mieux à sa personnalité.

On vous accorde que le risque d’avoir affaire à un mauvais comportementalise est grand quand il ne justifie pas d’une formation réputée ou complète mais compte tenu de la médiocrité de certaines formations, tout est très relatif.

Au cours de son cursus, un comportementaliste professionnel (toujours par opposition à ceux qui revendiquent la fonction sans engager leur responsabilité) a obligatoirement acquis de très sérieuses connaissances en sciences animales, notamment en éthologie, psychologie auquel s’ajoute dans son cas des connaissances en psycho-pathologie. Il sait de quoi il parle quand il parle de comportements et de besoins.

Il a aussi acquis des compétences pour repérer l’expression des troubles aussi infimes soient-ils. Il a appris ce qui les cause parce qu’il connait parfaitement le processus de développement comportemental bien au delà de celui des apprentissages. Forcément il connait les techniques de conditionnement, ce qui en fait un coach en éducation canine digne de confiance apte à conseiller un propriétaire pour qu’il éduque son chien de la bonne manière.

Un comportementaliste sera d’autant plus crédible s’il a des chiens bien éduqués mais un comportementaliste sans chien n’est pas pour autant une hérésie comme aiment à l’affirmer leurs détracteurs. C’est juste un comportementaliste qui ne fait que son métier dont la vocation première est d’apporter des solutions à des troubles du comportement chez les chiens de ses clients, pas chez les siens qui ont d’ailleurs peu de risques d’en avoir.

 

A noter qu’un comportementaliste correctement formé ne prônera JAMAIS les méthodes coercitives à moins de vouloir alimenter son réservoir de clients. Un comportementaliste correctement formé sait trop que la plupart des troubles des comportements viennent d’un dressage inapproprié et d’un mode de vie inadapté. Voilà donc un excellent moyen de savoir si on a affaire à un bon ou un mauvais comportementaliste, quelque soit son cursus de formation.

 

Gros plan sur le coach de la relation humain/chien

 

En toute logique, mais évidemment il faudra s’en assurer, ce sont des professionnels ayant suivi un cursus proche de celui des comportementalistes formés de surcroît à l’approche systémique, c’est à dire à la considération des interactions, ce qui les motive et les renforce entre les interagissants.

Le coach de la relation humain/chien s’intéresse aussi bien au chien qu’aux membres de la famille auquel le chien appartient. Sa formation comprend donc une formation en sciences humaines, souvent sociologie ou psychologie, complémentaire à sa formation en sciences animales.

Il va sans dire qu’un bon coach de la relation humain/chien cherchera à établir une harmonie, un équilibre au sein du système sur lequel il travaille dont aucun membre de souffrira. Sa problématique est le bien être que procure ou qu’altère les interactions entre des interagissants, ceux-ci ayant des besoins parfois antagonistes et des sensibilités propres donc son soucis est le préserver ce bien être ou de le rétablir. Vaste programme.

Le coach de la relation humain/chien, à l’instar du comportementaliste, est tout autant qualifié que n’importe quel coach en éducation canine pour enseigner les techniques d’éducation mais ce sera rarement son rôle sauf si ce sont les méthodes qui sont en cause. Sa spécialité ce sont surtout les désordres dans le système complet qu’il aura à coeur de faire disparaître pour que l’harmonie revienne.

 

 

Que faut-il retenir ?

 

Nul besoin d’avoir recours à l’un ou l’autre de ces professionnels si tout va bien avec votre compagnon. A la rigueur, vous pouvez envisager de vous en assurer en consultant un bon comportementaliste ou un bon coach de la relation humain/chien qui aura tôt fait de vous indiquer que vous n’avez pas besoin de lui.

Si vous observez des signes de mal être dans certaines situations ou qu’il vous semble que votre chien n’est pas épanoui, qu’il lui manque quelque chose, un bon comportementaliste ou un bon coach de la relation humain/chien seront de très bons conseils. Vous choisirez l’un ou l’autre en fonction des concessions à votre mode de vie que vous êtes prêt à faire.

Si vous constatez des comportements problématiques de l’ordre du trouble, que votre chien semble atteint de TOC ou pratique des activité de façon frénétique, le comportementaliste spécialiste du trouble, du TOC ou des activités en question sera le plus qualifié pour vous aider. Il pourra vous réorienter vers un vétérinaire-comportementaliste s’il suspecte une pathologie ou si un traitement est nécessaire car le comportementaliste n’est autorisé qu’à formuler des hypothèses et ne peut en aucun cas poser un diagnostic et/ou prescrire des médicaments. Comportementaliste et vétérinaire-comportementaliste travailleront ensuite de concert peut être même avec le concours d’un coach en éducation canine

Si votre chien se comporte de façon inadaptée selon vous mais semble parfaitement épanoui, le coach en éducation canine ou de la relation humain/chien suffira bien souvent. Lorsqu’il ne s’agit que de mauvais apprentissages ou d’absence d’apprentissage, il va sans dire que le recours à l’expert des comportements n’est pas indispensable bien que cet expert soit forcément à même aussi de prodiguer les bons conseils. Il va sans dire aussi que le professionnel en question ne doit ni être un amateur, ni être adepte des méthodes coercitives au risque de devoir avoir recours au comportementaliste plus tard pour réparer les erreurs.

Durant la première année, faire appel à un coach en éducation canine formé aux méthodes dites amicales ou positives ne peut qu’être bénéfique pour peaufiner ses techniques, faire évoluer sa méthode éducative en fonction des dernières découvertes sur la psychologie canine, s’adapter aux particularités de son chiot  et … accorder du temps à l’éducation. En effet, il n’est pas rare que l’éducation soit reléguée aux oubliettes par méconnaissance de son impact sur la construction de la personnalité du chien adulte ou par manque de temps ou de motivation et c’est très dommageable.

Si vous voulez éviter de commettre des erreurs avant d’avoir votre chien, un stage ou une petite formation avec un bon comportementaliste ou un bon coach de la relation humain/chien sera un excellent moyen de mettre tous les atouts de votre coté.

Quant aux clubs et autres structures offrant des activités canines, tout dépend évidemment de vos besoins et de ceux de votre chien. Pratiquer des activités qui comblent les besoins comportementaux contribue au bien être dès lors que ces activités ont vocation à cela. Aucun club et aucune structure ne devrait être à l’origine d’une altération du relationnel ou du répertoire comportemental normal d’un chien. C’est pourquoi avant d’y mettre une patte, nous ne pouvons que vous conseiller d’y aller seul, d’observer les chiens, de vous demander si vous voulez que le vôtre leur ressemble, d’observer les dresseurs, de vous demander si vous voulez leur ressembler, de vous mettre à l’écoute du ressenti des animaux mais aussi de vos valeurs humaines afin de ne pas vous embarquer dans une aventure qui ne serait pas la vôtre.

Et le dresseur dans tous ça ? Il ne présente que peu d’intérêt hormis celui d’enseigner des comportements très spécifiques au chien à la place du propriétaire ce qui est somme toute la partie la plus facile dans l’éducation du chien.

Avoir recours à un dresseur peut par contre présenter des risques d’autant plus s’il est impossible d’assister aux séances de dressage. Le risque principal est l’utilisation de méthodes coercitives produisant des résultats rapides. Le second risque est que le chien n’obéisse qu’à son dresseur, pas au propriétaire si celui-ci ne représente pas une motivation à obéir. Le dernier risque est qu’au bout d’un certain temps les résultats disparaissent parce qu’ils ne sont pas entraînés et/ou que l’éducation au quotidien va à l’encontre du dressage.

 

Nous espérons que cet article vous aura aidé à faire le choix du bon professionnel pour vous accompagner dans l’aventure de l’éducation et de la vie en compagnie d’un chien. Nous insistons beaucoup sur l’aspect professionnel correctement formé dans son domaine d’intervention compte tenu des conséquences de l’application de mauvais conseils.

 

 

La Comp’amie des chiens© vous propose des services de coach en éducation canine et de coach de la relation humain/chien ce qui signifie que nous n’intervenons pas directement sur les animaux.

 

Nous formons les propriétaires, nous les accompagnons dans l’éducation de leur chien, nous les aidons à rectifier certaines erreurs autant en matière de méthodes, qu’en matière de mode de vie, d’activités, d’interactions et si besoin nous leur apportons notre point de vue et des idées de solutions pour certaines problématiques plus gênantes mais cela s’arrête là et c’est déjà énorme.

 

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