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Conseils pour l’éducation
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L’indispensable éducation

 

Vaste, très vaste sujet, pour ne pas dire vaste fourre-tout , le terme éducation canine englobe tout ce qui a trait aux apprentissages. L’éducation canine répond donc aux lois de l’apprentissage. En matière d’éducation canine, cela va de l’enseignement de l’attitude à adopter selon les circonstances à l’obéissance à une consigne. L’éducation peut être décidée par le propriétaire et donc gérée et controlée pour obtenir les résultats escomptés mais elle est aussi implicite et a lieu en permanence au travers des expériences vécues.

 

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ATTENTION : Ne pas confondre éducation et activités. Durant les activités le chien s’éduque mais durant l’éducation toutes les activités ne sont pas pratiquées. Or il est indispensable qu’en dehors du projet éducatif le chien ait l’occasion de pratiquer des activités comblant ses besoins comportementaux. 

 

En quoi consiste l’éducation du chien ?

 

Nous vous proposons dans un premier temps de nous entendre sur les termes.

Pour commencer par le commencement, il est une éducation canine qui s’appelle socialisation, dont nous sommes en partie responsables en tant qu’éleveurs et dont nos autres chiens sont en charge, qui consiste pour le chiot à apprendre les règles de vie en bonne entente, les us et coutumes,  le langage canin … tout ce qui fait d’un chien un chien capable d’interagir, de communiquer, de s’intégrer dans un groupe mais aussi d’amorcer ou de désamorcer un conflit.

La socialisation, en pratique

 

Il est ensuite un éducation canine complémentaire à la première, qui se nomme familiarisation (anciennement sociabilisation), qui consiste elle à rendre l’environnement et tout ce qui le compose neutre pour le chien, voire amical.

La familiarisation englobe l’habituation à notre cadre de vie bien qu’habituation et familiarisation n’appartiennent pas au même type de conditionnement. La familiarisation englobe aussi l’apprentissage du “ne pas avoir peur” de nous, ainsi que de tous les spécimens d’hommes et d’animaux qui risquent de croiser un jour sa route. Elle englobe également l’apprentissage du “ne pas chasser” et l’apprentissage du “accepter cet accessoire ou cette manipulation”. Ces apprentissages débutent à l’élevage et se poursuit toute la vie, sachant tout de même que certaines périodes sont beaucoup plus propices – les périodes de curiosité – comme celle qui s’étend de 5 à 8 semaines, puis celle qui tourne autour de 3 mois, puis la période de 6 à 8 mois etc … (cf le livre de Joëlle Caverivière : Planète chien) et que l’expérience doit servir le but, c’est à dire “fabriquer” un chien à l’aise et adapté à notre société ne voyant ni menaces partout, ni proies potentielles dans ce qui détale devant lui.

 

Les familiarisations en pratique

 

A ce stade on peut considérer qu’un chien est bien éduqué :

→ s’il sait qu’il est un chien et se comporte comme un chien, s’il adopte notamment  les postures et mimiques qui constituent son langage, s’il s’exerce aux activités ancestrales de ses congénères

→ s’il est relativement serein dans son environnement habituel et a bien étiqueté comme “amie” les autres espèces qu’il côtoie – humaine surtout  – des espèces que l’on ne chasse pas, dont on a rien à craindre et avec lesquelles on peut même tisser des liens privilégiés.

 

Mais qui se contenterait de cette éducation là ?

 

Pas grand monde ne se contente de cette éducation là.

En tant que compagnon de l’humain amené à entrer dans sa maison, à côtoyer ses enfants, à fouler le sol des lieux publics, à dissuader les intrus sans les mordre, on demande au chien d’obéir à certaines consignes.

Il existe donc une dernière éducation canine, qu’il convient d’appeler dressage même si ce terme a une connotation péjorative car c’est un réel conditionnement pour réaliser une tâche précise dans des circonstances définies qui s’opère.

A propos de dressage, il est tout à fait possible de dresser  grâce au renforcement positif. On a tout a y gagner sur le plan de la collaboration (obéissance) et de la relation. On a surtout rien à y perdre, certainement pas son statut de maître, de référent, de guide.

 

C’est le moment d’ouvrir une grande parenthèse au sujet du statut. Le maître, que nous appelons ainsi quand il est question d’éducation, a tout intérêt à ne JAMAIS chercher à instaurer une relation basée sur la dominance et la hiérarchie.

 

Le dominant est celui qui sort vainqueur d’un conflit et suppose donc d’entrer en conflit ! En outre la dominance caractérise une interaction sociale. Ce n’est pas un trait de caractère.

La hiérarchie intraspécifique (au sein de la même espèce) n’existe pas chez le chien comme elle existe au sein de l’espèce humaine et la hiérarchie interspécifique (entre espèces) n’existe pas davantage. C’est une croyance fondée sur la peur de perdre ses prérogatives et la conviction d’être une espèce supérieure en droit de régenter le monde. Nous vous invitons à lire notre article à ce sujet

Un homme peut être subordonné à sa femme ou à son patron de façon statutaire au cours de toutes les interactions avec sa femme ou son patron (voir l’autorité de pouvoir dans la page dédiée à l’obéissance) car l’homme fonctionne socialement sur un mode hiérarchique et admet l’existence potentielle d’un supérieur ayant des droits et un pouvoir qu’il n’a pas (souvent d’ailleurs il cherche à être ce supérieur) ; une jument peut être dominée par une autre jument de façon circonstancielle au cours d’une interaction entre chevaux. Cette dominance peut changer lors de l’interaction suivante. Idem entre chiens. Mais un chien ne cherchera jamais à être le supérieur hiérarchique d’un autre chien, encore moins d’un cheval ou d’un humain parce que ce concept de supérieur lui est complètement étranger. Par contre il peut être amené à chercher à dominer un concurrent pour une ressource ou un antagoniste lors d’un combat quelque soit l’espèce de ce concurrent ou de cet antagoniste mais pour cela il faut qu’il soit en situation de concurrence ou de combat avec lui ce qui est ne caractérise pas toutes les interactions sociales. De notre point de vue, il est complètement stupide de se placer soi même en situation de concurrence ou de combat avec un chien. N’oublions jamais que comme chien, l’humain est nul ! il n’a pas de flair, il a une mauvaise vision, une mauvaise audition et il est peu résistant à l’effort et à la douleur. L’issue de l’interaction conflictuelle est perdue d’avance. Sur le plan hiérarchique, si on admettait l’hypothèse que le chien fonctionne sur ce mode, quel chien sensé accepterait un tel chef pour le commander ? La nature a prévu que des espèces puissent collaborer entre elles, se rendre service mutuellement sans qu’il y ait rapport de force ou préjudice. La relation humain/chien est de cette ordre tout simplement. Il y a un petit avantage pour l’homme du fait qu’il en a conscience et peut augmenter cette collaboration à condition qu’il adopte et respecte le mode de fonctionnement social du chien.

 

Pour en revenir au conditionnement, il a pour but de “façonner” le chien pour qu’il opte, non plus pour ce que ses instincts, son animalité, sa socialité lui dictent, mais pour ce que son maître lui demande de faire.

Durant le dressage on enseigne donc le sens des mots, des gestes et on fait savoir au chien qu’il peut tirer avantage à s’exécuter afin qu’ultérieurement il fasse le choix de collaborer. Il va sans dire que la collaboration sera d’autant plus systématique, réflexe, qu’elle a été obtenue pendant le dressage grâce au plaisir  par l’obtention d’une récompense plutôt qu’au déplaisir  par la suppression d’une contrainte (comme c’est pratiqué dans l’éducation au renforcement négatif) ou l’ajout d’une souffrance (comme c’est pratiqué dans l’éducation à la punition punitive) des méthodes particulièrement coercitives basée sur le malaise et la crainte.

Une nouvelle fois il est faux de penser que susciter peur, douleur, stress permet d’obtenir un quelconque respect gage d’une obéissance à toute épreuve ; au mieux tant qu’il n’a pas d’autre choix et que son intégrité physique n’est pas menacée, le chien s’exécute ; au pire il devient de plus en plus résistant, inventif pour se soustraire à la demande obligeant son humain a de plus en plus de violence et de menaces jusqu’à être perçu comme un danger, un antagoniste (voir la parenthèse à propos des situations de conflit).

 

Votre rôle en tant que “bon maître” désireux d’avoir un “bon” chien

 

Poursuivez les familiarisations en multipliant les expériences agréables et les contacts avec les autres espèces “amies” surtout avec les humains.  Habituez le aux membres de votre cercle familial et amical mais aussi aux enfants de tous âges, aux personnes différentes de vous physiquement, afin d’obtenir un chien à l’aise avec tout le monde et sécure dans l’environnement dans lequel il va évoluer.

Dans le cas où vous attendez de votre chien qu’il vous prévienne ou dissuade d’une intrusion possible – qu’il garde – il est plus simple et surtout plus responsable de lui apprendre quel comportement vous souhaitez qu’il adopte plutôt que de laisser son instinct de protection s’exprimer sans retenue.

Veillez au maintien de la socialisation en offrant à votre chien des possibilités d’interactions avec des congénères, pourquoi pas en ayant deux chiens, mais n’attendez pas non plus des miracles avec des chiens inconnus car il est contre-nature d’être amical, joueur et pacifique spontanément pour un adulte. C’est plutôt l’apanage des chiots. Cherchez plutôt à travailler les auto contrôles et une relative indifférence en renforçant le calme et l’évitement ; cessez d’obliger aux contacts rapprochés.

Dressez votre compagnon à effectuer quelques actions qui répondent à vos consignes, comme revenir au rappel, cesser sur l’heure ce qu’il fait, s’asseoir ou même se coucher et rester en place et ce pour le contrôler comme vous y êtes tenu par la Loi en toutes circonstances. Il s’agit de le protéger des dangers auxquels il est exposé en vivant dans un environnement humain mais il s’agit aussi pour vous rendre la vie commune agréable. En prenant un compagnon vous souhaitiez embellir votre quotidien et non le rendre insupportable, pour cela pas d’autre chemin que celui de l’éducation. En termes de dressage, la réussite n’a pour ennemi que les préjugés et la démotivation.

 

Qu’est ce que le renforcement positif ?

Pour finir sur le principe roi en matière d’éducation canine, nous vous conseillons d’employer le renforcement positif au maximum pour générer des apprentissages. Le renforcement positif a l’avantage de ne jamais vous positionner en antagoniste vis à vis du chien, d’éviter d’entrer en conflit avec lui avec les conséquences que cela pourraient provoquer.

En quelques lignes, et parce qu’il s’agit d’une philosophie et non d’une méthode miracle, le renforcement positif consiste à récompenser, lors de la phase d’apprentissage, tous les comportements qui vont dans le sens de ce que l’on souhaite obtenir, puis à récompenser de façon aléatoire pour les voir s’installer durablement.

Pour contribuer à faire passer le message, entre le chien et l’éducateur on emploie des récompenses de valeurs variées et accessoirement un marqueur de bon comportement qui peut être un “c’est bien” verbal ou un “clic” obtenu par un clicker.

Parallèlement, on ignore si cela est possible ou on détourne les comportements indésirables vers une autre activité.

Par exemple : lorsque le chien saute pour obtenir l’attention, le contact, on se retourne ; il s’assied on félicite et on caresse ;

Si le chien gratte la porte pour obtenir qu’elle s’ouvre ; on demande un “Assis” et on ouvre dès qu’il s’exécute ;

Lorsque le chien ronge les meubles ; on lui met à disposition d’autres choses à ronger plus attrayantes (bois de cerf, corne de buffle, sabot de veau ou os à mâcher naturel) et parallèlement on s’interroge sur la satisfaction des besoins ayant générer le rognage (ennui ?).

Enfin, on introduit les signaux de type “Stop” ou “Laisse”. Ces signaux sont à employer lorsque le comportement ne peut être découragé par la punition négative (Lire notre article au sujet des termes renforcement vs punition, positif vs négatif étant d’usage en éducation) ou lorsque ce comportement trouve difficilement un équivalent en matière de satisfaction du besoin en jeu.

Par exemple : le chien se met à courir après un animal ; on lui demande de stopper et de laisser (après lui avoir appris le sens de ces signaux et les avantages qu’il avait à y répondre) et on le récompense de son obéissance.

Nos conseils pour l’éducation peuvent se résumer en une équation :

 

Socialisation + familiarisation + un soupçon de dressage,

le tout à l’aide de méthodes amicales et bienveillantes respectueuses de la sensibilité et de la personnalité du chien. Vous obtiendrez un chien bien dans ses poils, à l’aise partout et avec tous et réceptif aux consignes de son maître-propriétaire, à condition de bénéficier par ailleurs d’un mode de vie et d’un relationnel respectant ses besoins comportementaux et son équilibre émotionnel.

Vous souhaitez vous faire accompagner pour l’éducation de votre chien ?

Il existe des éducateurs canins formés à ces méthodes. N’hésitez pas à prendre contact avec eux dès le plus jeune âge de votre compagnon. Laissez de coté toutes ces croyances à propos de hiérarchie et de dominance et cherchez plutôt à mettre en place une autorité fondée sur vos compétences et votre rôle de parent-professeur.

L’obéissance en pratique

 

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