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Le piège de la mono activité

chien-a-lunettesArticle pour cynophiles/cynologistes avertis

La vie des chiens est souvent et malheureusement d’une triste monotonie.

Monotonie des lieux fréquentés se résumant la plupart du temps à un jardin ou pire à un chenil. Monotonie des contacts dépassant rarement le cercle familial, les proches avec, pour les plus chanceux, quelques amis canins ou félins. Monotonie de l’emploi du temps rythmé par des horaires imposés de lever, de sorties quand il y en a, de repas également d’une triste monotonie, de coucher … Rien de comparable avec ce qu’offre la Nature.

Comme si cela ne suffisait pas, la vie des chiens est également d’une triste monotonie en matière d’activités puisque la plupart pratique surtout la mono-activité.

Pourtant un chien, et à fortiori un berger allemand, n’est pas mono tâche !

Il n’est pas prévu QUE pour contrôler un territoire. Il n’est pas prévu QUE pour signaler l’approche d’un danger. Il n’est pas non plus prévu QUE pour prêter une oreille attentive à nos besoins, nous réconforter, nous distraire et le reste du temps attendre. Il n’est pas prévu QUE pour saillir ou élever des chiots, pas plus qu’il n’est prévu QUE pour suivre une piste, ou poursuivre une proie, ou courir ou sauter ou nager …

En fait un chien, et même un berger allemand, il est prévu pour tout ça car c’est un chien, et tout ça permet à un chien de maintenir son homéostasie (équilibre de son milieu intérieur), de s’assurer sécurité, nourriture, descendance, lien social, rôle utilitaire et évidemment respect, partage et affection.

Bien que leur répertoire comportemental soit d’une grande richesse et ait pour fonction de répondre à leurs propres besoins au moment où ils surviennent, dans la majorité des maisons les chiens sont autorisés seulement à le mettre au service de leur propriétaire, au moment où cela lui convient à lui, qui plus est souvent uniquement dans le cadre d’un travail simpliste ou d’un sport relativement réducteur.

Dans de telles conditions, il n’est pas rare que cela vire chez l’animal à la pratique obsessionnelle d’une seule forme d’activité qu’elle soit souhaitée et encouragée par le propriétaire dans le cas de la mono-activité par destination ou qu’elle soit subie comme c’est le cas de la mono-activité spontanée “trompe-l’ennui”.

Les activités canines autorisées par destination

 

La plupart des activités canines autorisées par destination ont un point commun, c’est leur vocation utilitaire pour l’humain.

En fait, sa vocation utilitaire est indissociable du chien. C’est même la raison de sa domestication même s’il est de plus en plus admis que cette dernière fut volontaire du fait de la vocation utilitaire de l’humain pour le chien. Le problème tient davantage à l’exploitation qui est faite de l’animal autant comme aide que comme producteur des aides. L’élevage est l’expression de cette vocation utilitaire secondaire au même titre que le sont les expositions sensées permettre la sélection sur la morphologie et les métiers et sports canins sensées permettre la sélection sur des caractéristiques comportementales particulières. Disposer d’un aide parfaitement adapté à ses besoins s’est vite fait ressentir, et plus particulièrement d’un aide conciliant et le moins contraignant possible. De ces impératifs sont nées les races, des chiens “spécialisés” dans une ou plusieurs fonctions. C’est le cas du berger allemand qui a été sélectionné pour la conduite, la garde et la défense des troupeaux.

Les besoins sociétaux évoluant, au fil des siècles et des années, certaines tâches ont été confiées à des machines mais les chiens spécialisés eux ont perdurés et ont dû être recyclés dans d’autres travaux ou à défaut dans des loisirs. C’est ainsi, qu’hormis la chasse et la surveillance de propriétés qui appartiennent depuis toujours aux rôles dévolus aux chiens, sont nées des activités sportives sans véritable utilité hormis celles de démontrer les grandes compétences canines tout en offrant à leur propriétaire des occasions de briller à travers leur chien.  C’est le cas du berger allemand qui de chien de troupeau est passé à chien militaire (chien messager et d’intervention) pour devenir plus récemment chien de sport et chien de compagnie rassurant pour un foyer en vertu des caractéristiques morphologiques et comportementales particulières de la race.

 

Les fameux sports canins

Il sont innombrables et de nouveaux apparaissent tous les jours. Comme tous les sport, ils sont soumis à un règlement et se pratiquent dans un cadre bien défini.

On trouve des sports mettant en valeur les capacités de course et de saut, les capacités de quête, les capacités de saisie, les capacités de combat … presque tous s’en tiennent à un domaine de compétence et eut égard la spécialisation des races la plupart s’adressent à des races plus particulièrement sélectionnées pour exceller dans le domaine en question.

Ainsi l’agility, le canicross pour ne citer qu’eux permettent aux chiens agiles, endurants et rapides de le montrer, le cavage, le pistage et le field-trial entre autres permettent aux meilleurs nez d’être mis à l’honneur, le ring, le R.C.I. etc permettent aux meilleurs mordants et aux plus courageux de s’illustrer, le flyball, le frisbee et autres activités alliant poursuite et saisie permettent à des chiens très doués dans ces deux domaines d’en faire la preuve…

 

Tout ceci serait acceptable si l’animal n’était pas réduit à une spécialisation et plus grave encore à une destination, quelle qu’elle soit, au mépris de sa dimension émotionnelle lors de la pratique de l’activité !

Les autres activités

 

Beaucoup de chiens ne mettront jamais les pattes sur un terrain d’entraînement ou de concours ni sur un lieu de travail, ce qui n’est d’ailleurs pas plus mal si c’est leur seule activité, car beaucoup de chiens n’ont pas été adoptés dans ce but.

Ce qui est dommage, c’est que le but n’est pas toujours très clair dans l’esprit des propriétaires. Il est même très fréquent que le but soit totalement inconscient et mélange un désir de protection ou de service que la symbolique d’une race comble, avec un besoin de compagnie que la symbolique du Chien satisfait.

Sauf que …

Qu’ils appartiennent à une race spécialisée ou non, ces chiens là ont des besoins naturels de chien et même des besoins particuliers – que nous appelons besoins surnaturels – en lien avec leur tempérament/caractère/personnalité, que ce tempérament leur vienne de leurs parents (comportements intrinsèques) ou ait été façonné par leur expérience et l’environnement (comportements adaptatifs donnant le caractère puis la personnalité).

ordinateur-MAJUne petite parenthèse à ce niveau s’impose car on pense souvent que la personnalité est héritable. Ce qui est héritable à 100% ce sont les pattern moteur de prédation, de protection et de communication. Ce qui est ensuite transmissible et de ce façon +/- aléatoire ce sont les gènes qui en déterminent la précocité et l’intensité de l’expression, la version des pattern moteur en quelque sorte, le tempérament ; Cela signifie que tous les chiens auront les programmes prédation, protection et communication dans leur disque dur sauf que certains les démarreront très tôt, d’autres très tard, d’autres jamais si l’environnement ne les stimule pas ; certains les utiliseront en version allégée d’autres en seront des adeptes au point qu’à chaque démarrage le programme intégral sera chargé dans les favoris dans l’attente fébrile d’une occasion de servir. D’autres enfin ne les auraient peut être jamais exploité en version complète mais une ou plusieurs expériences les y a obligé et l’environnement les contraint à le faire régulièrement au point que leur tempérament naturel disparaît au profit d’un nouveau tempérament. Leur version des programmes prédation, protection et communication a été écrasée par une version plus adaptée à leurs conditions de vie.

Selon leur tempérament/caractère/personnalité, les chiens vont donc être plus ou moins sensibles à certains stimuli proposés par l’environnement ce qui va déclencher un comportement permettant de satisfaire un ou plusieurs besoins naturels canins ou surnaturels. Par activité, il ne faut pas comprendre comportement ; une activité est plutôt une sorte de “salle de jeux” où plusieurs comportements vont avoir l’occasion de s’exprimer préférentiellement.

On se retrouve par conséquent dans la situation où des chiens avec des tempéraments/caractère/personnalités intrinsèques ET adaptatifs adoptés sans projet particulier au niveau de la destination vont, selon leur excitabilité naturelle ou surnaturelle aux bruits, aux odeurs, à la vision d’un autre chien, d’une proie potentielle, d’un passant, d’un objet …, en fonction des apprentissages, en fonction de leur besoin du moment de courir, de mordre, de s’exprimer, de se rassurer … selon aussi leur besoin de dépenser leur énergie ou pas, s’adonner à une ou plusieurs activités spontanées tandis que les comportements qui s’expriment durant ces activités vont se renforcer s’ils procurent un meilleur confort intérieur ou un plaisir.

La boucle est bouclée.

A partir de là, nous vous laissons imaginer le genre d’activité qui peut se mettre en place pour soulager le mal être des chiens qui n’ont que l’ennui comme passe-temps et l’attente comme brûleur de calories et ce en vertu d’une règle qui dit que les besoins doivent être satisfaits. Bien qu’il ne s’agisse que de comportements adaptés à la situation du point de vue du chien, il est bien rare qu’ils soient considérés comme tel et appréciés par les propriétaires !

 

Entrons dans le vif du sujet pour comprendre où se situe le piège de la mono-activité, qu’elle soit pratiquée dans le cadre d’un travail, d’un sport ou spontanément pour rompre avec l’inactivité.

Ce qu’on a tendance à ignorer ou oublier à propos des comportements

→ Ils répondent à des besoins basiques, psychologiques et d’épanouissement (voir l’article sur les négligences et les erreurs qui se payent cher, et sa pyramide des besoins canins),

→ Ils mettent en œuvre différents pattern moteur reçus en héritage par TOUS les chiens,

→ Ces pattern moteur s’expriment de façon plus ou moins précoce et plus ou moins intense (selon les gènes reçus individuellement en héritage avec une prévisibilité légèrement supérieure pour les races pures) pour constituer des séquences comportementales plus ou moins complètes selon qu’elles ont eu l’occasion de se structurer ou non durant les périodes de socialisation, que ces séquences comportementales nécessitent obligatoirement des stimuli pour se déclencher et devront permettre d’obtenir une forme de satisfaction pour se reproduire,

→ Même si le but final d’un comportement (exemple manger sa proie après l’avoir chassé) n’est pas atteint, chaque morceau de la séquence est individuellement une source de confort et de plaisir,

→ Le plaisir repose sur le circuit de la récompense dans le cerveau et qu’il “fonctionne” à la dopamine, un système extrêmement sensible.

L’exemple de l’activité “poursuite de la balle”

 

Le jeu de la balle est une activité pratiquée par un nombre incalculable de chiens, les propriétaires se prêtant au lancement sans aucune réticence et voyant même là dedans un truc qui va forcément de pair avec le fait d’avoir un chien.

Le jeu de la balle est une séquence comportementale ; son stimulus est la balle qui vole, roule ou rebondit. Elle s’appuie sur plusieurs pattern que sont le repérage, la course-poursuite, la saisie, le rapport et le partage éventuel appartenant à la séquence de prédation. Hormis en rendant ce stimulus neutre, un lancer de balle a toutes les chances de déclencher la séquence de prédation surtout chez les races sélectionnées depuis des générations sur leur sensibilité à ce type de stimuli (excitabilité sur le mouvement) et la précocité et l’intensité de l’expression des pattern de poursuite et de saisie.

Seulement l’activité “poursuite de la balle” est loin de satisfaire tous les besoins à elle seule sans compter qu’elle entretient l’excitabilité sur le mouvement. Si le chien n’a l’occasion que de s’adonner à cette mono activité, cela créera des frustrations et d’autres conséquences abordées plus loin.

L’exemple de l’activité spontanée “aboiements sur les passants”

 

L’aboiement sur les passants est une activité presque généralisée chez le chiens dits de garde qui n’ont pas appris à ne pas le faire. Souvent d’ailleurs c’est un peu ce qui a motivé plus ou moins consciemment le propriétaire à prendre un tel chien, pour protéger ses biens et sa famille.

L’aboiement sur les passant est également une séquence comportementale ; son stimulus est le passage à proximité du territoire d’un potentiel intrus (considéré comme tel par manque d’apprentissage différent). Elle s’appuie sur des pattern moteur que sont le repérage, l’usage de vocalises et de postures dites de distancement ainsi que sur le besoin d’assurer sa sécurité et de tenir un rôle au sein de sa famille. Hormis en rendant le stimulus neutre, le passage d’un passant a toutes les chances de déclencher la séquence de protection surtout pour les races sélectionnées depuis des générations sur leur sensibilité à ce type de stimuli (excitabilité sur la présence d’un inconnu), la précocité et l’intensité de l’expression des pattern d’usage des vocalises et des postures de distancement et leur attachement aux membres de leur clan (capacité d’imprégnation secondaire) ou à un territoire.

Seulement l’activité spontanée “aboiements sur les passants”, outre à générer des nuisances sonores, est assez loin de satisfaire tous les besoins à elle seule – bien qu’elle en couvre plus que la poursuite de la balle – sans compter qu’elle entretient l’excitabilité sur la présence d’un inconnu.

A noter toutefois que si “aboiement sur les passants” peut être conjugué à “poursuite du jogger, du vélo, de la voiture qui circule”, une autre activité spontanée bien connue, presque tous les patterns de prédation, protection et communication ont l’occasion de donner lieu à des séquences comportementales satisfaisant presque l’ensemble des besoins naturels, surnaturels et de dépense énergétique. Ce qui revient à dire que la pratique de l’aboiement sur passants et de la poursuite de quelque chose est une excellente solution du point de vue du chien lui permettant de maintenir son homéostasie.

 

Où se situe donc le piège alors puisque le chien a l’occasion d’exprimer ses besoins comportementaux ?

Le piège se situe en fait dans la négligence des autres besoins à cause de la nature addictogène des mono-activités. Elles font appel à des comportements naturels certes mais tous réactionnels à un stimulus ce qui entretien et développe l’excitabilité (la sensibilité au stimulus) et génèrent une grande excitation (état émotionnel face à un stimulus), donc la libération d’un neuromédiateur, l’adrénaline, ce qui n’est pas sans conséquences physiologiques et psychologiques.

Petit tour par le cerveau

 

cerveau

 

Chaque morceau d’une séquence qui permet de ramener un curseur entre un seuil et un plafond produit son petit effet dans l’organisme (confort intérieur)  et se voit à cette occasion gratifié d’une bonne dose de dopamine dans le cerveau (ou récompensé par la recapture d’autres neuromédiateurs).

Comme nous cherchons tous à “baigner” dans la dopamine et à éviter de “baigner” dans le cortisol et dans l’adrénaline, chaque morceau de séquence produisant ces résultats sera mémorisé et reproduit préférentiellement en circonstances similaires (présence du stimulus + besoin à satisfaire). Après quelques essais seulement,  il se créé une autoroute neuronale permettant de le reproduire plus facilement à l’avenir.

Les activités en lien avec la survie de l’espèce et de l’individu ont la particularité de s’accompagner de fortes libérations d’adrénaline, car l’adrénaline mobilisent les fonctions et les moyens nécessaires à l’efficience des comportements de prédation, de protection et également de reproduction.

Les messages des récepteurs sensoriels deviennent prioritaires, le rythme cardiaque s’accélère pour apporter l’oxygène aux muscles, le glucose est réquisitionné par inhibition de l’insuline (l’hormone de stockage), les organes moins utiles sont mis sur marche économique… bref le corps est mis au service de l’action à venir qu’elle soit fuite, affrontement, poursuite. Certains vont peut être trouver ici des pistes de réflexion à certains des soucis de santé de leur chien.

 

Problème : Une dépendance à certaines activités physiques a été observée et cette dépendance se développerait selon des mécanismes similaires à ceux imputés aux dépendances aux drogues.

 

Cette dépendance serait consécutive à une dysrégulation de certains circuits notamment le circuit noradrénergique et le circuit dopaminergique qui sont fortement activés durant les activités en lien avec la survie de l’espèce et de l’individu.

C’est là que le danger guette et le danger réside dans la préférence accordée aux autoroutes neuronales mais surtout dans ce risque de dysrégulation pouvant déboucher sur une dépendance. Cette dépendance est certainement à mettre en rapport avec l’excitation (état émotionnel face à un stimulus) que procure l’activité et l’excitabilité (sensibilité au stimulus) propre de l’individu.

 

L’axe adrénocorticotrope agirait comme renforçateur addictogène en effaçant les émotions déplaisantes

 

ce qui ne permettrait plus de prendre conscience de la nécessité de mettre un terme à une activité devenant néfaste au confort intérieur, risquée ou douloureuse et ne permettrait plus d’être à l’écoute et au service de tous ses autres besoins du moment, y compris besoin de repos, besoin affectif, besoin de partage …  Pourquoi ? Parce que ces autres besoins  s’appuient sur d’autres neuromédiateurs dont la présence est affectée par la prépondérance de l’adrénaline qui agit comme inhibiteur de ces autres neuromédiateurs.

Quelles conclusions concernant les activités ?

 

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un chien a, entre autres besoins canins, celui de dépenser son capital énergie de la journée. Rappelons qu’à l’origine son capital énergie a été prévu pour parcourir de longues distances à la recherche de gibier, le chasser jusqu’à obtenir son repas, mobiliser tous ses sens pour ce “travail” mais aussi pour surveiller et défendre son territoire et sa famille au besoin et avoir encore assez de force pour entretenir ses liens sociaux.

 

Cela ne peut se résumer à quelques minutes quotidiennes d’activités

 

mais toutes les activités ne se valent pas en termes de bénéfices, ni même d’ailleurs en termes de dépenses énergétiques puisque l’activité cognitive est plus énergivore que l’activité physique.

Les sports canins apparaissent fréquemment comme LA solution pour dépenser ce capital énergie or les sports canins sont des activités de substitution aux activités physiques naturelles et font essentiellement appel aux comportements de poursuite/saisie et aux comportements agonistiques, des comportements hautement “adrénalisants”. Ils ne peuvent constituer l’essentiel des activités compte tenu des mécanismes en jeu au niveau des neuromédiateurs et du risque de dépendance. Sans compter que l’entraînement physique augmente l’endurance.

Ne sont pas exempts pour autant de tomber dans la dépendance les chiens qui ont trouvé seuls une activité permettant d’occuper tête et muscle puisqu’elle est fréquemment du même ordre.

Dans leur cas, c’est même d’autant plus dangereux de les laisser s’installer dans cette habitude comportementale qu’elle est non encadrée et se déclenche sur des stimuli de substitution choisis au gré des sensibilités. Il faut d’ailleurs savoir que plus les occasions d’activité sont restreintes à cause de la rareté ou la frustration moins le stimulus a besoin d’être probant pour déclencher un comportement ce qui signifie qu’un stimulus alternatif ou symbolique peut faire l’affaire lorsque l’excitation est importante. On constate ce genre de changement de stimulus notamment dans les agressions redirigées.

Les problèmes d’addiction aux activités physiques, qu’elles se pratiquent dans le cadre d’un sport canin ou seuls derrière une clôture, sont probablement sous évalués ; à ce jour seul un controversé syndrome Hyper Sensible/Hyper Actif tente de donner une explication à ces comportements excessifs allant à l’encontre du bon sens.

Sensibiliser au risque d’addiction dans le cadre des activités physiques canines pose par contre un dilemme en l’état actuel du manque de respect des besoins comportementaux que subit une grande partie de la gent canine. Que vaut-il mieux un chien hautement excitable et accroc à une discipline ou un chien réduit à se prendre pour cible ou à l’impuissance acquise ?

Il suffirait pourtant d’inclure des activités cognitives dans le planning d’activités pour réduire les besoins de dépenses physiques mais cela suppose qu’une forme d’intelligence supérieure soit reconnue aux chiens ce qui se heurte encore à des préjugés, des croyances et à du spécisme.

Compte tenu de cette possibilité de dépendance à certaines activités physiques dores et déjà observée donc avérée, il semble quand même vraiment plus prudent d’encourager à des activités moins excitantes notamment quand elles font appel à des comportements de prédation et de protection ; il semble également plus prudent de faire un usage mesuré et réfléchi du clicker, celui-ci activant fortement le circuit dopaminergique également impliqué dans les dépendances donc sujet à dysrégulation.

 

Quelles solutions restent t’ils ?

 

La balade bucolique en compagnie de quelques humains zen et de quelques chiens sympas remplit presque à elle toute seule l’intégralité du cahier des charges en offrant une dépense physique raisonnable, d’innombrables informations à traiter et un moment privilégié de partage qui nourrit la socialité.

 

Dans un autre ordre d’idée et bien que cela peine à entrer dans les mœurs, la pratique d’activités relaxantes, apaisantes semble présenter aussi un grand intérêt sur le papier puisqu’elles permettraient d’activer et d’entretenir les circuits de libération des sérotonine et GABA, qui ont, entre autres fonctions, celle d’inhiber l’adrénaline ce grand ennemi d’une cohabitation harmonieuse entre chien et humain.


Sources principales :

Conférence Kathryn Lord 22 & 23/10/16 : Développement du comportement animal mode intrinsèque, émergent et adaptatif à l’environnement

Comportement du chien, clinique et thérapeutique du Dr Isabelle Vierra

La revue médicale suisse :”adrénaline-addiction et comportements de prises de risques chez les sportifs, quelles réalités ?”

Le circuit du stress

La chimie du cerveau

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