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Le métier d’éleveur
Isa.valcreuse 30 octobre 2016

Eleveur canin, + qu’un métier, un sacerdoce.

Extrait d'un guide que nous fournissons à nos stagiaires (copie soumise à autorisation)


Technicien de surface, soigneur, diététicien, généticien, obstétricien, toiletteur, handler, comportementaliste, éducateur canin mais aussi standardiste, secrétaire administrative, commercial gestionnaire, comptable, … autant de professions que l’éleveur canin exerce à tour de rôle au quotidien..., passant de l’une à l’autre sans formalités comme il passe du terrain au bureau.

Eleveur canin, c’est donc un métier à « multiples casquettes » qui demande des connaissances approfondies dans des domaines aussi variés et opposés que la gestion d’entreprise et les soins aux animaux, un métier passionnant et enrichissant indissociable de l'amour et du respect des animaux, mais pour lequel cet amour et ce respect, aussi intenses et indéfectibles soient-il, ne suffisent pas pour être éleveur.

 

Les journées d’une douzaine d’heures avec permanence les 12 autres

se dénombrent par 365 dans une année.

 

Aucun domaine n’est négligeable.

Comme il est bien difficile d’être excellent en tout, un soutien familial s’avère souvent indispensable pour pouvoir déléguer certaines tâches aux membres de la famille et se consacrer pleinement à l’accomplissement des autres.

Fréquemment les élevages sont tenus par un couple dont l’un des deux travaille à l’extérieur pour assurer un revenu régulier au foyer et assume, en plus, un domaine qui lui convient.

Exemple : Madame assure la comptabilité et la gestion tandis que Monsieur s’occupe des animaux et de la vente.

A - L’éleveur sur le terrain
vue sur la courette

vue sur la courette

A – 1. L’entretien des locaux et du matériel

Une tâche fastidieuse, routinière mais d’une importance capitale car ayant des incidences sur nombre d’autres domaines.

Requiert la connaissance de :

la réglementation en matière d’hébergement des animaux (partie règles sanitaires)

des milieux favorisant les infestations et les contagions et les processus de propagation des microbes ou de reproduction des parasites afin de lutter contre avec des méthodes efficaces.

Comporte :

Le nettoyage quotidien et la désinfection des boxes, parc, …

L’emploi de la méthode "marche en avant" ...

Le nettoyage et la désinfection des ustensiles servant à l’alimentation, aux mise-bas,…

Le nettoyage et la désinfection du matériel de transport, des outils, des plans de travail

La désinsectisation et la dératisation

La tenue en bon état de toutes les surfaces et objets en contact avec les animaux.

Permet :

D’offrir aux animaux un environnement sain qui les épargne des risques de proliférations microbiennes et parasitaires.

De contribuer à la gestion de l’état de santé du cheptel

gamelleA – 2. L’alimentation des animaux

Un poste de taille par son coût et par ses retentissements sur l’état de forme du cheptel, qui aurait pu être inclus dans la santé et le bien-être, mais qui fait l'objet d'un paragraphe dédié tant il est fondamental.

Requiert la connaissance :

de l’anatomie du chien (système digestif, processus d’assimilation, etc.) et des différentes étapes de la vie avec les besoins correspondants

des types de nutriments avec leur affectation dans l’organisme et les besoins quotidiens.

de l’influence de l’alimentation sur l’état de santé

de la terminologie employée par les industriels pour indiquer la composition des aliments lorsqu'on opte pour ce type d'alimentation.

Comporte :

La préparation et la distribution après avoir choisi un type d’alimentation

En fonction :

du partenariat possible avec le(s) fournisseur(s) et des avantages qu’i(s) propose(nt)

des ingrédients composant l’alimentation (éléments nutritifs, valeurs énergétiques…) et des besoins éventuels en compléments

du rapport qualité/prix et du coût journalier par animal

des conditions de préparation et de distribution des rations

des possibilités d’adaptation aux besoins

du stockage et du rythme d’approvisionnement

Permet :

De pourvoir aux besoins énergétiques des animaux

De contribuer à la gestion de l’état de santé du cheptel

Dans un second temps, le moment de l’alimentation du cheptel permet également d’établir des relations entre l’homme et l’animal et d’observer les comportements.

Melissa, reste à l'élevage

Melissa, reste à l'élevage

A – 3. La santé et le bien-être des chiens

Un domaine qui nécessite le soutien d’un professionnel, le vétérinaire, et qui est intimement lié à l’entretien et à l’alimentation.

Requiert la connaissance :

de l’anatomie des chiens (appareils locomoteurs, organes vitaux, système immunitaire,…)

des méthodes de prophylaxie contre les maladies contagieuses

des symptômes des éventuels pathologies ou troubles

de la législation en matière d’hébergement des animaux (partie conception des locaux)

de l’influence de l’environnement sur l’état physiologique et psychologique des animaux

Comporte :

La vaccination

Le déparasitage interne et externe

L’entretien du pelage, des dents, des oreilles

La surveillance quotidienne et l’examen approfondi en cas de doute

Les visites chez le vétérinaire

La mise en place de mesures en cas d’apparition de maladies et la distribution des médicaments

Le contrôle de l’hygrométrie, de l’aération, de l’éclairage, de la température

L’éducation et la socialisation

Permet :

De maîtriser l’intégrité sanitaire et sociale du cheptel

D’offrir aux chiens un environnement confortable qui soit favorable à la reproduction.

Accessoirement, les contacts donnant lieux à soins entre l’éleveur et ses chiens et l’animal renforcent les relations de confiance qui les lient.

Jour 1

Jour 1

A – 4. La Reproduction

L’activité principale d’où proviendront les revenus. La reproduction doit faire l’objet de toutes les attentions afin d’atteindre la rentabilité nécessaire à la vie de l’exploitation.

Requiert la connaissance :

de l’anatomie des chiens (appareils génitaux, processus de reproduction, etc.)

de la génétique et des règles transmission des caractères héréditaires

du développement physique et cognitif des chiots

Comporte :

Le suivi des cycles de reproduction en vue de l’établissement des plannings de gestation

La détermination des périodes fécondes (saillies fructueuses)

Le suivi de la gestation

L’assistance à la mise-bas

Le suivi post-natal des mères et des chiots

L’élevage des portées (étape FON-DA-MEN-TALE pour la future santé physique et mentale des petits)

Les choix en matière d’accouplement

Maëlle participe au concours Junior handling avec Lovana

Maëlle participe au concours Junior handling avec Lovana

A – 5. Les expositions (facultatif)

Un domaine pouvant s'avérer intéressant car les expositions sont un potentiel outil de sélection et de promotion.

Requiert la connaissance :

Du standard de la race élevée

Des lignées « traceuses »

Des critères de jugement

Comporte :

La préparation physique et technique

La présentation

Permet :

D’opérer des choix en fonction des résultats et des commentaires des juges

D’effectuer une comparaison entre sa production et celle des concurrents et de se situer sur le plan national au niveau qualitatif

De choisir les reproducteurs de visu

De prendre connaissance des programmes d’éradication des différentes tares et les consignes d’élevage dictées par les clubs de race

De construire la notoriété de l’élevage

Déjà à ce stade, la quantité de compétences à posséder est immense. Outre cette quantité, il faut être conscient que les compétences doivent faire l'objet d'une constante remise à niveau car dans le domaine du vivant la connaissance évolue sans cesse.

L'éleveur est donc "condamné" à être un perpétuel étudiant.


B - L’éleveur au bureau

B – 1. La gestion des stocks

Un poste à responsabilités qui ne souffre aucune négligence.

Requiert la connaissance :

Des articles disponibles à l’élevage

Des conditions optimales de stockage pour chaque type de produit

Comporte :

La gestion du roulement des stocks (respect des dates de péremption, durées de stockage)

Les inventaires

Les commandes

La vérification des livraisons (contrôle des bons de livraison, répartition…)

Permet :

De disposer d’un stock toujours « consommable » , de repérer les invendus et donc de limiter les pertes

De surveiller la consommation interne

De contrôler les ventes externes

élevage légalB – 2. L’aspect administratif et commercial

Un domaine important nécessitant un suivi régulier, de la méthode, de l’organisation et de la constance.

Requiert la connaissance :

Des diverses réglementations

Comporte :

Les déclarations de début d’activités (Préfecture, centre de formalités des entreprises, MSA, etc.)

La correspondance avec les administrations (DSV, MSA, Centre des Impôts, Mairie, Société Centrale Canine, etc.)

Le classement

La négociation avec les représentants

Les déclarations de saillie, déclarations de naissance, demandes d’inscription des portées, cessions des droits d’élevage

La correspondance avec la clientèle (envoi des certificats de naissance, etc.)

Le contentieux

La tenue des registres (livre des entrées et sorties, livre sanitaire) et autres obligations règlementaires (Règlement sanitaire, visites vétérinaires, etc.)

La prise de Rendez-vous

Permet :

D’être en règle avec la législation sur le plan administratif et fiscal

De pourvoir à l’inscription au LOF des portées

La gestion des nombreux documents

La maîtrise de l’emploi du temps

B – 3. La vente

Le Domaine vital de l’exploitation puisqu’il concrétise enfin tout le travail réalisé.

Requiert :

des compétences commerciales telles que l’aisance dans la discussion, des capacités d'analyses des besoins, la parfaite connaissance des son "sujet",

Une grande disponibilité et des qualités d’écoute

Comporte :

Le contact avec la clientèle

La maîtrise des outils de communication (répondeur, fax, téléphone fixe ou portable, email)

Les visites et la réception de la clientèle

La présentation des chiots destinés à la vente

L’établissement des documents légaux et des documents annexes

B – 4. La comptabilité

Domaine primordial et aux conséquences désastreuses s’il est négligé. Un des rares domaines où l’aide extérieure est indispensable

* tâches pouvant être confiées à un expert ou un centre de gestion

Requiert :

de solides bases en comptabilité et notamment la maîtrise de la technique comptable

Comporte :

Le classement et la numérotation des pièces comptables *

La saisie des pièces comptables (factures achats et ventes, paiements et encaissements) *

Les déclarations de TVA *

Permet :

D’établir les bilans et comptes de résultats et les déclarations au Centre des impôts et à la MSA *

De fournir statistiques et calculs de rentabilité * les indispensables outils de gestion

De prendre conscience de la réelle situation économique de l’entreprise et de prendre les mesures nécessaires à l’amélioration ou au maintien des résultats

B – 5. Le suivi clientèle

C’est le service après vente. Ce domaine est inévitable et ne doit pas être dédaigner car outre au fait qu'il peut nuire aux ventes futures s’il fait l’objet de critiques, il représente une risque majeur de procédures judiciaires (devenues à la mode depuis qu' "on" estime que l'éleveur a obligation de résultats en plus de l'obligation de moyens).

Requiert :

La connaissance de la législation en matière de vices rédhibitoires, vices cachés, conformité à l'usage ...

Comporte :

La tenue d’une base de données clients

Le suivi client (réception, diffusion de conseils, accompagnement en termes de soins et d'éducation, etc.)

Permet :

D'entretenir des bonnes relations avec ses clients et notamment de rester leur conseiller privilégié

De suivre ses petits et d'ajuster sa sélection, ses soins et toutes les mesures ayant une influence sur leur santé et leurs comportements en conséquence

De consolider l’image de sérieux de l’entreprise

accessoirement de bénéficier d’une publicité gratuite dans l’environnement de la clientèle

couverturepagesjaunes2002B – 6. La publicité

Très liée à la vente, elle fait le lien entre les acquéreurs potentiels et l’élevage. Elle doit être adaptée aux besoins et faire l’objet d’une attention particulière.

Requiert :

la maîtrise des outils de communication

des connaissances en termes de législation dans ce domaine

Comporte :

La promotion ponctuelle en vue de la vente des portées

La promotion de fond

Permet :

De faire connaître les disponibilités de l’élevage (vente directe de la production)

De faire connaître l‘élevage

De construire son image

Dans la publicité, il faut inclure aussi la maîtrise de la réputation. Celle-ci est un allié de poids pour l’éleveur si tant est qu'elle soit bonne. Elle lui apporte à domicile une clientèle convaincue déjà sensibilisée à sa philosophie. A l’inverse, elle peut s’avérer un ennemi redoutable qui sera à l’origine de relations suspicieuses avec la clientèle, obligeant souvent l’éleveur à un effort publicitaire plus important et à des concessions tarifaires pour combler les retards de vente. Ces mesures entraîneront une perte de la rentabilité. Pour ces motifs, la réputation mérite de faire l’objet d’une vigilance accrue d’autant qu’elle est sous influence de nombreux tiers pas tous bien intentionnés : clientèle insatisfaite mais aussi concurrence et prestataires de services animaliers s'octroyant à tort ou à raison le droit d'émettre un avis. Une réputation dégradée peut littéralement compromettre l'activité même si elle est pratiquée correctement !


Alors, après avoir lu tout ceci,

avez-vous toujours envie de vous lancer dans le métier d'éleveur ?

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