Sélectionner une page
Mes champions

La valeur du titre se mesure à la taille et à la valeur du monde

 

Ils fleurissent bon les titres de champions accolés aux noms des chiens, des parents des chiens, des enfants des chiens comme si cela faisait d’eux des sur chiens.

S’il peut être glorieux d’être le champion du Monde, encore faut-il savoir de quel monde on parle. Le Monde planète, le monde animal, le monde canin, le monde d’une race, le monde d’une variété d’une race, le monde d’un type particulier d’une variété d’une race, le monde d’une préférence pour un type particulier d’une variété d’une race, le monde des amis de ceux qui ont une préférence pour un type particulier d’une variété d’une race … ? au fur et à mesure que le monde est spécial, il diminue en taille et donc accueille un nombre de plus en plus restreint d’amateurs.

Qui vainc sans péril, triomphe sans gloire !

Et pourtant ils sont nombreux à rechercher le titre de champion de leur nanomonde, un micro monde à l’intérieur d’un mini monde lui même à l’intérieur d’un monde plus vaste. Cela ne fait pas de leurs chiens des champion du Monde avec un grand M, cela fait juste d’eux des propriétaires qui courent après la reconnaissance d’un tout petit petit monde où ne concourent qu’une minorité non représentative.

 

Mais quelle est donc la valeur symbolique de ce monde pour qu’une si petite taille lui donne autant de prestige ?

L’élitisme semble être cette valeur. Sauf que certaines formes d’élitisme n’ont pas valeur d’exemple et se heurtent à la désapprobation générale en plus de cliver les gens et les animaux en deux catégories : les bons et les mauvais :-/  Revoilà, là où on ne l’attendait pas, la fameuse hiérarchie pyramidale avec ses alphas au sommet. Décidément le classement selon un mérite parfaitement subjectif et peu pertinent est un comportement intrinsèque de l’humain très tenace qui résiste à l’épreuve de l’intelligence pratique.

Mon monde à moi, c’est celui des amoureux de leurs chiens et fiers de l’être, c’est le monde de ceux qui ne voient pas en eux des adversaires ou des outils mais des compagnons de vie dignes de respect, d’écoute et d’affection, des modèles d’humanité qui plus est, le monde des vrais amis et protecteur des animaux. Là, je vise un titre de membre actif.

Au sein de ce monde, mon petit monde particulier à moi où j’aime me rendre spécialement utile c’est le monde des amoureux du berger allemand. et là je vise un titre de membre super-actif peu importe sur quelle marche du podium.

 

Et mes chiens de berger allemand dans tout ça, quel titre de champion ont-ils ?

Le Berger Allemand est le champion de mon monde, le porte-voix privilégié de la gent canine à travers lequel je l’écoute, le miroir de sa gent humaine à travers lequel je la perce à jour, celui qui me donne du travail à tous les niveaux, des émotions de toutes les couleurs et des buts un peu plus précis parce que cette race est passionnante, autant stimulante qu’apaisante, si naturelle et si dénaturée en même temps, à la fois expressive et pour autant incomprise et mal aimée tant elle tend aux excès et à l’usage de substituts, presqu’une race bipolaire. Elle me facilite la compréhension et me guide pour participer à l’amélioration de la vie de tous les chiens et dialoguer avec eux car elle réagit toujours intensément au quart de tour ce qui interdit l’inattention et la négligence.

 

Mes chiens, eux, sont des champions à part, ils sont les champions indétrônables de mon cœur, encore un petit monde au sein d’un monde plus vaste mais c’est ce qui fait de nous une famille qui veille les uns sur les autres, s’accepte réciproquement en l’état, ne met pas de conditions matérielles à l’attachement, aime partager des activités et discuter, voire se disputer 😀  Et quand on sait combien la place dans ma famille a de la valeur à mes yeux, on peut imaginer sans peine à quoi je suis prête pour n’importe lequel de ses membres … et à quoi je ne suis pas prêt d’être prête comme les minimiser, les abandonner, les condamner, les instrumentaliser, les réduire à faire valoir ma valeur d’éleveur au sein d’un nanomonde qui n’a justement plus aucune valeur pour moi.

Elever n’est qu’un métier qui permet comme tous les métiers de mettre ses compétences professionnelles au service de la collectivité en plus de se réaliser, de se donner des occasions de s’apprécier dans des domaines variés alors si élever des bergers allemands ou même juste être leur propriétaire doit consister à être détestable quelque part en échange d’un trophée de pacotille, d’une fausse conviction d’apporter sa pierre à une grande œuvre (laquelle d’ailleurs ? perdurer au 21ème siècle ou rester accroché à un passé d’utilisation ?), d’un furtif sentiment de pouvoir  …. il va me falloir trouver un autre nom à mon métier.

 

Merci tellement mes chiens de me garder humaine <3

Facebook
Instagram
Envoyer un email